Un séisme lent (SSE, pour slow slip event) appelé aussi séisme silencieux, est un déplacement discontinu semblable à celui d'un séisme, mais qui libère l'énergie élastique en plusieurs heures, plusieurs jours voire plusieurs années[1], au lieu de quelques minutes comme un séisme ordinaire. Les séismes lents ont d'abord été détectés par la mesure des déplacements et déformations[2]. Aujourd'hui l'on sait qu'ils sont généralement accompagnés d'écoulements fluides et du trémor associé[3], que l'on peut détecter et localiser par filtrage des données sismométriques (dans la bande 1–5 Hz, typiquement). Ces séismes lents sont donc bien plus calmes que les séismes ordinaires, mais pas complètement « silencieux » comme on les a appelés naguère[4].

Ces évènements correspondent à des phases transitoires de glissement lent et asismique le long des failles de subduction, à des profondeurs généralement plus importantes que les grands séismes. Les séismes lents peuvent atteindre une magnitude supérieure à 7 et se déclenchent assez régulièrement (typiquement tous les 3-4 ans). Grâce au déploiement de réseaux denses d'observation par GPS, des séismes lents ont pu être observés le long de nombreuses zones de subduction, notamment en Nouvelle-Zélande, au Japon, aux Cascades, au Mexique et en Équateur. En 2018, l'analyse de données GPS recueillies pendant plus de 15 ans a permis de découvrir le premier séisme lent profond le long de l'interface de subduction chilienne. Sa magnitude est de 6,9 sur une durée supérieure à un an. Des évènements similaires se sont apparemment produits en 2005 et en 2009, ce qui correspond à une possible récurrence de 4 à 5 ans[5],[6].

Notes et références modifier

  1. (en) Mallick, R., Meltzner, A.J., Tsang, L.L.H. et al., « Long-lived shallow slow-slip events on the Sunda megathrust », Nature Geoscience, vol. 14, no 5,‎ , p. 327–333 (DOI 10.1038/s41561-021-00727-y).
  2. (en) Michael R. Forrest, « Slow Earthquakes », sur Scec.org (consulté le ).
  3. (en) Kevin M. Brown, Michael D. Tryon, Heather R. DeShon, LeRoy M. Dorman et Susan Y. Schwartz, « Correlated transient fluid pulsing and seismic tremor in the Costa Rica subduction zone », Earth and Planetary Science Letters, vol. 238, nos 1–2,‎ , p. 189-203 (DOI 10.1016/j.epsl.2005.06.055, Bibcode 2005E&PSL.238..189B, lire en ligne [PDF]).
  4. (en) Timothy I. Melbourne et Frank H. Webb, « Slow But Not Quite Silent », Science, vol. 300, no 5627,‎ , p. 1886-1887 (PMID 12817131, DOI 10.1126/science.1086163, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Première observation de séismes lents potentiellement récurrents au Chili », sur INSU, .
  6. (en) E. Klein, Z. Duputel, D. Zigone, C. Vigny, J.-P. Boy et al., « Deep transient slow slip detected by survey GPS in the region of Atacama, Chile », Geophysical Research Letters,‎ (DOI 10.1029/2018GL080613).

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