Rue du Chevalier-de-La-Barre

rue de Paris, France
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18e arrt
Rue du Chevalier-de-La-Barre
Voir la photo.
Le carmel de Montmartre,
au 34, rue du Chevalier-de-la-Barre.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 18e
Quartier Clignancourt
Début 9, rue Ramey
Fin 8, rue du Mont-Cenis
Morphologie
Longueur 413 m
Largeur Entre la rue Ramey et
la rue Lamarck : 8 m
entre la rue Lamarck et
la rue du Mont-Cenis : 12 m
Historique
Ancien nom Rue de La Barre
Rue de la Fontenelle
Rue des Rosiers
Géocodification
Ville de Paris 1985
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue du Chevalier-de-La-Barre
Géolocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 18e arrondissement de Paris)
Rue du Chevalier-de-La-Barre

La rue du Chevalier-de-La-Barre est une rue de la butte Montmartre à Paris (France), dans le 18e arrondissement.

Situation et accès modifier

Elle commence 9, rue Ramey et finit 8, rue du Mont-Cenis. Dans sa première partie, elle est en pente jusqu'à la rue Lamarck et interdite aux véhicules. De la rue Lamarck au croisement avec la rue de la Bonne, des escaliers permettent l'accès à son point haut. Elle redevient une rue autorisée aux véhicules jusqu'à la rue du Mont-Cenis.

Origine du nom modifier

La rue du Chevalier-de-La-Barre porte le nom de François-Jean Lefebvre de La Barre (1745-1766), jeune homme d'Abbeville condamné par la justice civile à la torture et à la mort par décapitation, en 1766, pour divers blasphèmes[1]. Ce nom fut choisi par les anticléricaux de la Troisième République alors que le Sacré-Cœur était en cours de construction[2] et malgré l'intervention de l'Église[3], en la personne de l’évêque d’Amiens[4], en vue de le sauver à l'époque des faits.

Historique modifier

 
Une cour rue de la Fontanelle,
Stanislas Lépine, 1874-1878,
Norton Simon Museum, Pasadena.

Elle a été formée par la réunion de deux voies, la « rue de la Fontenelle », qui allait de la rue Ramey à la rue de la Bonne, et la rue des Rosiers, qui se terminait rue du Mont-Cenis. La rue des Rosiers a été réunie à la rue de la Fontenelle par l’arrêté préfectoral du  : on a ainsi mis fin à une homonymie fâcheuse (due à l’annexion de la commune de Montmartre à Paris en 1860) entre cette « rue des Rosiers » de Montmartre et la « rue des Rosiers » du 4e arrondissement de Paris.

Cette « rue de la Fontenelle » fut renommée « rue de La Barre » par l’arrêté du , appellation rectifiée en « rue du Chevalier-de-La-Barre » par l’arrêté du [5].

La rue de la Fontenelle devait son nom à une source naturelle appelée la « Fontenelle », tarie vers le milieu du XVIIIe siècle[6].

Durant la Commune de Paris, des exécutions ont eu lieu dans la portion de la voie que l’on appelait encore « rue des Rosiers ». Un photomontage d'époque d'Eugène Appert issu de la série les Crimes de la Commune représente notamment la fusillade des généraux Claude Lecomte et Clément-Thomas, qui étaient du côté des Versaillais, le , à la hauteur du no 36[7]. Cette version officielle est contestée par divers historiens, dont William Serman[8], Philippe-Auguste Cattelain (directeur de la Sûreté sous la Commune[9]) et Lissagaray[10], pour qui ils ont été tués par la foule.

Peu après, le , c’est le communard Eugène Varlin qui est fusillé au même endroit[6].

Dans la nuit du 21 au , pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, les Alliés bombardent la gare de la Chapelle. Des bombes tombent aux alentours du Sacré-Cœur et l’une d’elles occasionne des dégâts dans la rue à la hauteur des rues Lamarck et Paul-Albert[11]. Un témoin raconte : « Je débouche sur la rue du Chevalier-de-la-Barre. La rue est ouverte jusqu'aux égouts où s'engouffre un torrent venu de la rue Lamarck. Un immeuble appartenant aux parents d'un de mes amis est rasé et un autre détruit partiellement[12] ».


Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Rue du Chevalier-de-La-Barre.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

De nombreux artistes y habitèrent, comme le peintre catalan Pere Créixams et l'écrivain Georges Courteline.


Notes et références modifier

  1. Guide de Paris mystérieux, Éditions Tchou Princesse, novembre 1979.
  2. Éric Hazan, « De Mac-Mahon aux lavandières », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Rémi Brague, « En France, on a le droit de tout dire, sauf ce qui fâche », lefigaro.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Exécution du chevalier de la Barre », sur herodote.net (consulté le ).
  5. Pour dates des différents arrêtés modifiant les appellations de ces voies, voir Nomenclature des voies publiques et privées de Paris, Mairie de Paris, 9e édition, mars 1997, 670 p. (ISBN 2-9511599-0-0).
  6. a et b Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, éditions de Minuit, .
  7. Vingt années de Paris, André Gill, édition C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883 [lire en ligne (page consultée le 20 mars 2021)].
  8. William Serman, La Commune de Paris, Fayard, , 197 p.
  9. Philippe-Auguste Cattelain, Mémoires inédits du chef de la sûreté sous la commune, F. Juven éditeur, Paris, 1909 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2021)].
  10. Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, chapitre III (version anglaise), Henry Kistemaeckers éditeur, Bruxelles, 1876 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2021)].
  11. Gilles Perrault, Paris sous l’Occupation, Éditions Belfond, 1987.
  12. « La nuit du 20 au 21 avril annonçait le 6 juin », Le Vieux Montmartre, nouvelle série, fascicule n°73, juillet 2004, 118e année, Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements fondée en 1886 (Paris), p. 19-21. Via Gallica.
  13. « Artilleurs fédérés, rue des Rosiers sur la butte Montmartre », vergue.com.

Voir aussi modifier

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