Rosabeth Moss Kanter

économiste américaine
Rosabeth Moss Kanter
Rosabeth Moss Kanter (à gauche) en 2010.
Biographie
Naissance
Nationalité
Américaine
Formation
Collège Bryn Mawr
Collège de la littérature, des sciences et des arts de l'université du Michigan (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Bourse Guggenheim ()
Ohio Women's Hall of Fame (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Rosabeth Moss Kanter (née le à Cleveland, Ohio)[1] est professeur en management des entreprises à la Harvard Business School, où elle est titulaire de la chaire « Ernest L. Arbuckle »[2].

Elle est en outre directrice du programme Harvard University Advanced Leadership Initiative (en)[3].

Biographie modifier

Rosabeth M. Kanter est née aux États-Unis, à Cleveland, Ohio, de Helen Moss, née Smolen, une institutrice et de Nelson Nathan Moss, avocat et propriétaire d'une petite entreprise[4]. Elle a une sœur cadette, Myra[5]. Kanter décrit sa jeunesse comme « sans histoires » et se dépeint elle-même comme ambitieuse, ayant écrit un roman et participé à un concours de rédaction dès l'âge de 11 ans[5].

Elle est diplômée de la Cleveland Heights High School (en) en 1960 et poursuit en étudiant la sociologie et la littérature anglaise au collège Bryn Mawr, obtenant ses grades universitaires avec la mention magna cum laude en 1964[6]. Par la suite, elle obtient un MA en sociologie et, en 1967, un PhD de l'université du Michigan[1]. Sa thèse porte sur les communes utopiques du XIXe siècle[7]. Quoiqu'elle décide par la suite de suivre une carrière dans le domaine de la recherche en économie des affaires[7], sa formation de sociologue influence sa pensée et ses travaux ultérieurs[8].

Son premier mari, Stuart A. Kanter, épousé durant sa première année au collège Bryn Mawr[5], meurt en 1969[6]. Elle se marie avec le consultant Berry Stein en 1972. Ils ont ensemble un fils[6].

Carrière modifier

Avant de rejoindre la Harvard Business School, Kanter est professeur assistant de sociologie à l'université Brandeis de 1967 à 1973 puis, de nouveau, de 1974 à 1977 ; elle est professeur associé en administration à l'université Harvard, ainsi que professeur de sociologie à l'université Yale de 1977 à 1986[9]. Elle est rédacteur en chef de la Harvard Business Review de 1989 à 1992, la dernière universitaire à occuper le poste[10].

Kanter a écrit de nombreux ouvrages sur les techniques de management, particulièrement sur la conduite du changement ; elle tient aussi une chronique régulière dans le Miami Herald.

Men and Women of the Corporation modifier

Elle est connue pour son étude des minorités, datant de 1977, devenue un classique (comment le fait d'être une minorité parmi un groupe affecte les performances individuelles sous l'effet de la visibilité et de la pression pour la performance). Ce travail, intitulé Men and Women of the Corporation[11] est un classique en matière d'étude critique du management, d'analyse de la bureaucratie et d'étude de genre.

Elle est conseillère économique de Michael Dukakis lors de la candidature de ce dernier à l'élection présidentielle américaine de 1988[9]. Ensemble, ils écrivent un livre intitulé Creating the future: the Massachusetts comeback and its promise for America[12], une étude du « miracle du Massachusetts » (une période de forte croissance économique dans l'État du Massachusetts durant les années 1980)[9],[13].

Kanter cofonde le cabinet de conseil Goodmeasure Inc. et en occupe le poste de présidente depuis 1980. On compte de grandes entreprises parmi ses clients, telles qu'IBM, Gap, Monsanto, British Airways et Volvo[14].

Récompenses modifier

Kanter bénéficie d'une bourse Guggenheim en 1975[15] et obtient le prix Mc Kinsey, décerné par la Harvard Business Review, en 1979[16]. Son livre Men and Women of the Corporation gagne en 1977 le prix C. Wright Mills du meilleur livre de l'année sur les questions sociales[17]. En 2001, elle reçoit le prix Scholarly Contributions to Management décerné par l'Academy of Management (en)[18] et, l'année suivante, le prix Intelligent Community Visionary of the Year décerné par l'Intelligent Community Forum (en)[19]. Elle détient vingt-trois doctorats honoris causa de plusieurs universités[2]. Sa première récompense honorifique lui a été décernée en 1978 par l'université de Yale[14] et la plus récente, son 23e doctorat honoris causa, lui vient de l'université d'Aalborg au Danemark[20].

Le prix Rosabeth Moss Kanter est décerné à la meilleure étude concernant le rapport entre la famille et le travail. Il a été créé par le centre pour les familles de l'université Purdue et le centre pour le travail et la famille du Boston College en son honneur[21],[22].

Elle est classée première femme (et onzième au classement global) dans une étude de 2002 réalisée par le cabinet Accenture concernant les 50 plus importants intellectuels dans le domaine du management d'entreprise, du fait qu'elle était citée par de nombreuses sources[23]. En 2011, elle est citée comme faisant partie des « 50 femmes les plus puissantes de Boston » par le magazine Boston[24] et est considérée comme l'une des « 125 femmes qui ont changé le monde » durant les 125 dernières années par le magazine Good Housekeeping en [25].

Bibliographie raisonnée modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en) Jacqueline Jones Royster, Profiles of Ohio women, 1803-2003, Athens, OH, Ohio University Press, , 264 p. (ISBN 978-0-8214-1508-5, lire en ligne), p. 9
  2. a et b (en) « Rosabeth M. Kanter », Harvard Business School (consulté le )
  3. (en) « Harvard University Advanced Leadership Initiative », Harvard University (consulté le )
  4. (en) Judith Graham, Current biography yearbook, 1996, New York, H. W. Wilson Company, , 710 p. (ISBN 978-0-8242-0908-7), p. 234
  5. a b et c (en) Claudia H. Deutsch, « If at First You Don't Succeed, Believe Harder », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c (en) Carol H. Krismann, Encyclopedia of American women in business : from colonial times to the present, Westport, Conn., Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-32757-5, lire en ligne), p. 299-300
  7. a et b (en) Lawrence C. Soley, Leasing the ivory tower : the corporate takeover of academia, Boston, MA, South End Press, , 204 p. (ISBN 978-0-89608-504-6, lire en ligne), p. 79
  8. (en) Mary O'Hara, « Prophet for a new age », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c (en) John Sheldrake, Management theory, Londres, Thomson Learning, , 257 p. (ISBN 978-1-86152-963-3, lire en ligne), p. 231
  10. (en) Tim Hindle, Guide to management ideas and gurus, Londres, Profile Books, , 322 p. (ISBN 978-1-84668-108-0, lire en ligne), p. 257-258
  11. (en) Rosabeth Moss Kanter, Men and Women of the Corporation : New Edition, New York, Basic Books, (1re éd. 1977), 416 p. (ISBN 978-0-7867-2384-3)
  12. Créer l'avenir : le retour du Massachusetts et sa promesse pour l'Amérique
  13. (en) Fox Butterfield, « What you see is what you get », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b (en) Cary L. Cooper, Who's who in the management sciences, Cheltenham, UK ; Northampton, MA, Edward Elgar Publishing, , 484 p. (ISBN 978-1-84064-237-7, lire en ligne), p. 234–237
  15. (en) « Rosabeth Moss Kanter » [archive du ], John Simon Guggenheim Memorial Foundation (consulté le )
  16. (en) Derek Salman Pugh et David John Hickson, Great writers on organizations, Aldershot, Ashgate Publishing, , 313 p. (ISBN 978-0-7546-7056-8, lire en ligne), p. 177
  17. (en) « C. Wright Mills Award Past Winners », The Society for the Study of Social Problems (consulté le )
  18. (en) « Historical Scholarly Contributions to Management Award Winner (Irwin Award) », Academy of Management (consulté le )
  19. (en) « Intelligent Community Awards 2002 » [archive du ], Intelligent Community Forum (consulté le )
  20. (en) « Newsmakers », Harvard Gazette, (consulté le )
  21. (en) « The Rosabeth Moss Kanter Award », Purdue University, Center for Families (consulté le )
  22. (en) « Rosabeth Moss Kanter Award » [archive du ], Boston College (consulté le )
  23. (en) « Accenture Study Yields Top 50 'Business Intellectuals' Ranking of Top Thinkers and Writers on Management Topics », Accenture (consulté le )
  24. (en) Alexandra Hall, « The 50 Most Powerful Women in Boston », Boston Magazine,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  25. (en) « 125 Women Who Changed Our World », Good Housekeeping (consulté le )

Liens externes modifier