Raymonde Martin

sculptrice française
Raymonde Martin
Naissance
Décès
Nom de naissance
Raymonde Charlotte Marie MartinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation

Raymonde Charlotte Marie Martin, née à Marseille le , et morte dans la même ville le , est une sculptrice française, une des rares femmes à s’être vu attribuer la réalisation de monuments aux morts.

Biographie modifier

Raymonde Martin commence sa formation à l'école des beaux-arts de Marseille, dont les archives conservent des dessins. Élève de Laurent Marqueste puis de Jean-Antoine Injalbert à l'École des beaux-arts de Paris, elle expose au Salon des artistes français entre 1913 et 1923, notamment des groupes sur le thème lien maternel : Femme et enfant, étude en plâtre, 1913 ; Jeune fille et enfant, plâtre, 1914 ; Maternité, plâtre, 1920 ; Mère et enfant, plâtre, 1922.

Pendant la Première Guerre mondiale, Raymonde Martin est infirmière sur le front. Après le conflit, elle pense reprendre ses études aux Beaux-Arts de Paris, mais seuls les jeunes gens y sont autorisés. Elle est l'auteur d'une lettre[1] conservée aux Archives nationales dans laquelle elle sollicite du directeur la réinscription des jeunes femmes au même titre que les hommes. Elle obtient gain de cause.

Elle fait la connaissance d'Isadora Duncan qui habite le même immeuble qu'elle à Paris. La célèbre danseuse s'étonne que Raymonde Martin soit obligée de recouvrir ses statuettes de nu quand elle les transporte hors des Beaux-Arts. Celle-ci lui explique que c'est une règle à laquelle les hommes ne sont pas soumis.

En 1920, elle remporte le prix Palais de Longchamp de la fondation Bartholdi et obtient une bourse d'études qui la conduit à Antioche.

En 1923, elle sculpte pour le Monument aux morts de Néris-les-Bains (Allier)[2] deux bas-reliefs en marbre, La Douleur et L’Hommage, dont les modèles figurent au Salon de 1921. Elle est également l’auteur du Monument aux morts des Andelys[3].

On lui doit, par ailleurs, des réalisations en terre-cuite de santons de Provence[4] conservés au musée d'art sacré du Gard à Pont-Saint-Esprit, et au musée du Terroir Marseillais à Château-Gombert.

Raymonde Martin cesse d'exposer au début des années 1930. Elle est enterrée au cimetière Saint-Pierre de Marseille, où une rue porte son nom dans le 13e arrondissement.

Raymonde Martin est la tante de la comédienne Denise Gence, de la photographe Danièle Lazard, de l'illustratrice et plasticienne Françoise Joire et la grand-tante du sculpteur et photographe Gaston Marie Martin.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. « Paris, le 2 juillet 1919

    Monsieur le Directeur de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts Paris

    Monsieur

    Je prends la liberté de vous adresser ces lignes pour vous soumettre le cas qui se présente à l'École au sujet de la limite d'âge. Une note a été affichée indiquant que tous les élèves ayant été mobilisés auraient droit à une prolongation de 4 années et les élèves non mobilisés de 2 années. Ayant été infirmières (et fournissant les pièces à l'appui) je croyais, ainsi que les quelques autres élèves femmes dans mon cas, que nous serions assimilées à nos camarades hommes de la 1re catégorie, au même titre, tout au moins que les auxiliaires affectés aux services sanitaires ou aux bureaux de l'intérieur voire aux services de l'arrière dépendants des alliés.

    Le bureau du secrétariat où je viens de m'adresser afin de me faire inscrire pour un concours prochain me répond que les infirmières ne sont pas comprises dans cette dernière catégorie.

    Serait-ce que le cas n'a pas été prévu ! Je le croirais ; car, les infirmières ont toujours été assimilées aux mobilisés et tout récemment encore l'État a décidé que la médaille commémorative de la guerre leur serait accordée comme aux mobilisés.

    Je venais donc monsieur le Directeur vous signaler ce fait qui serait préjudiciable aux quelques élèves femmes qui furent infirmières parce qu'elles ne purent pas être davantage mais qui firent leur devoir dans des circonstances très pénibles et souvent périlleuses.

    Je suis confuse d'avoir à retenir votre attention à ce sujet, mais je ne vois pas d'autre moyen pour obtenir ce droit qu'en quelque sorte nous avons mérité.

    Le concours auquel je désire prendre part est très prochain aussi je vous serais très reconnaissante de vouloir bien me faire informer par le secrétariat de votre décision aussitôt que possible.

    Dans cette attente je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur mes respectueuses salutations.

    Raymonde Martin

    Élève de Monsieur L. Marqueste »

  2. monumentsauxmorts.fr
  3. lycees.ac-rouen.fr
  4. lousantonejaire.over-blog.com

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Dictionnaire Bénézit, (ISBN 9780199773787), (lire en ligne (ISBN 9780199899913)).
  • André Alauzen, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte d’Azur.
  • Marseillaises, 26 siècles d'histoire, Edisud, 1999.
  • Alain Choubard, L'histoire des 500 plus beaux monuments aux morts de France, Éditions Christine Bonneton, 2014.

Liens externes modifier