Raimund von Zur Mühlen

ténor allemand

Le baron Raimund von Zur Mühlen[1], né le 10 novembre 1854 au manoir de Neu-Tennasilm (aujourd'hui Uusna) près de Fellin dans le gouvernement de Livonie (Empire russe) et mort le 9 décembre 1931 à Wiston, près de Steyning dans le Sussex en Angleterre, est un ténor et pédagogue allemand de la Baltique. Ses interprétations de Lieder sont considérées à l'époque comme légendaires de finesse.

Raimund von Zur Mühlen
Raimund von Zur Mühlen en 1899.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
SteyningVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Herrmann von zur Mühlen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Jenny von zur Mühlen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Tessiture

Biographie modifier

 
Le manoir de ses parents, vendu en 1872.

Raimund von Zu Mühlen est issu d'une famille de l'aristocratie terrienne de Livonie. Son père, le baron Hermann von Zur Mühlen, est propriétaire terrien et député de canton et sa mère Jenny, née von Horst, férue de musique, lui donne ses premières leçons de musique. Il étonne sa famille en chantant enfant un Lied de Robert Schumann qu'il avait entendu de sa mère et en déclarant vouloir devenir chanteur. Après ses études secondaires au Gymnasium d'Hirschberg et après la mort de son père en 1872, il part pour Berlin et sa famille lui coupe les vivres[2]. Il prend d'abord des cours auprès de la chanteuse Auguste Hohenschild qui le guide ensuite vers Felix Schmidt et Adolf Schulze, professeurs à l'École supérieure de musique de Berlin. Il donne son premier concert public à Riga en 1878 avec son ancien camarade de classe, Hans Schmidt, âme sœur et accompagnateur pendant ses débuts. Ensuite, il prend des cours auprès de Julius Stockhausen à Francfort, puis auprès de la grande Clara Schumann qui lance véritablement sa carrière, car il multiplie les récitals, les Lieder-Abende[3]. C'est à cette époque qu'il rencontre Johannes Brahms.

Johannes Brahms a dit de lui: « Enfin, enfin, j'ai enfin trouvé mon chanteur! »[4]. Avec Clara Schumann, il a créé des récitals de Lieder de Schumann. Cela lui a également ouvert la voie à Londres, où il a donné son premier concert en 1883. Multipliant aussi les apparitions sur scène à l'étranger: en Autriche, en France, en Italie et en Russie (et dans sa Livonie), il prend aussi des cours pour élargir ses potentialités vocales. Il se rend à Paris pour prendre les conseils de Manuel Garcia ou de Pauline Viardot et à Naples, auprès de Beniamino Carelli. Il travaille avec de grands chefs d'orchestre comme Hans von Bülow, Gustav Mahler, Arthur Nikisch, Siegfried Ochs et Felix Weingartner. En 1906, il chante devant la famille impériale à Tsarskoïe Selo. En 1907, il quitte Berlin et s'installe en Angleterre avec des résidences à Londres et à Steyning. Son dernier séjour en Allemagne aurait été à Berlin en 1913-1914, où il a donné un cours de maîtrise. C'est ici qu'il a rencontré pour la dernière fois Monika Hunnius (de), écrivain et professeur de chant, qui l'a toujours soutenu régulièrement dans la conduite de ses cours de chant au château de Fellin et à Neuhausen entre 1904 et 1911, et dont une amitié profonde les liait[5].

Il est considéré comme le fondateur du genre récital indépendant, du Lieder-Abend. Ses interprétations de chants et de Lieder et son enseignement, spécialisé dans l'interprétation de Lieder, ont été d'une grande importance pour le développement de la discipline indépendante du Lied.

Sa précieuse collection de documents, de musique et d'objets d'art a été détruite au cours d'un incendie majeur dans sa maison de Steyning en 1930, ce qui l'a profondément affecté quelques mois avant sa mort, d'une crise cardiaque.

Werner Bergengruen lui a consacré un souvenir littéraire dans Lombardische Elegie[6].

Élèves modifier

Notes et références modifier

  1. On trouve aussi l'orthographe von zur Mühlen
  2. (de) Biographie sur Kulturstiftung der deutschen Vertriebenen
  3. (en) Nicolas Slonimsky, Nicolas, "Zur Mühlen, Raimund von". Baker's Biographical dictionary of musicians, 1978, (6e éd.). New York: Schirmer Books. p. 1954. (ISBN 0-02-870240-9).
  4. (de) Endlich, endlich habe ich meinen Sänger gefunden!
  5. (de) Monika Hunnius, Mein Weg zur Kunst
  6. (de) Werner Bergengruen, Lombardische Elegie, éd. Nymphenburger Verlagshandlung, Munich, pp. 55-58

Bibliographie modifier

  • (de) Ein deutsches Künstlerheim in England (zu von Zur Mühlens Musensitz in Steyning an der englischen Südküste), Reclams Universum – Weltrundschau (= Universum Jahrbuch) 1913, S. 85–86, mit einer Porträt-Kunstbeilage und zwei Textbildern.
  • (de) Dorothea von zur-Mühlen, Der Sänger Raimund von zur-Mühlen (Hannover, Harro von Hirschheydt 1969).
  • (de) Dietrich Fischer-Dieskau, Auf den Spuren der Schubert-Lieder, Kassel, 1971, pp. 51, 342, 346.
  • (de) Monika Hunnius, Mein Weg zur Kunst.
  • (en) H. Arnold Smith, Baron Raimund von zur-Mühlen: The Passing of a Great Artist, in: Musical Times Vol 73 n° 107 (1er avril 1932), pp. 316-320.
  • (de) Zur Mühlen, Rainhold von: Kutsch/Riemens: Sängerlexikon, S. 26615 (vgl. Sängerlex. Bd. 5, S. 3826) (c) Verlag K.G. Saur

Voir aussi modifier

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