Réalisme hystérique

genre littéraire

Le réalisme hystérique, également appelé[1] « recherché postmodernism » ou « maximalisme » est un mouvement littéraire caractérisé par une longueur chronique, des personnages maniaques, une action frénétique et des digressions fréquentes sur des sujets accessoires par rapport à l'histoire.

Zadie Smith.

Historique modifier

L'expression « réalisme hystérique » a été créée par James Wood dans un essai portant sur Sourires de loup (titre original : White Teeth) de Zadie Smith, intitulé « The Smallness of the 'Big' Novel: Human, All Too Inhuman[2] », qui est paru dans le numéro de de The New Republic[3] et a été ensuite repris dans le livre de Wood en 2004, The Irresponsible Self: On Laughter and the Novel.

Wood a utilisé cette expression pour désigner le concept contemporain de « grand roman ambitieux » qui recherche la vitalité « à tout prix ». En réponse à cette critique, Zadie Smith a qualifié la dénomination de réalisme hystérique de « terriblement juste pour désigner le type de prose excessive et maniaque que l'on peut trouver dans des romans comme mon livre Sourires de loup... »[4].

Auteurs et œuvres modifier

Les candidats potentiels au classement dans ce genre sont :

Dans leurs œuvres, le style de la prose « hystérique » est associé à des effets « réalistes » quasi journalistiques, comme la description par Pynchon de la géodésie au dix-huitième siècle dans Mason & Dixon, le traitement par DeLillo de Lee Harvey Oswald dans Libra, ou le traitement par Young des arcanes de la vie au sein de l'US Navy dans One of the Guys.

Cette technique littéraire de traitement extravagant des événements quotidiens se retrouve chez des auteurs plus anciens comme Mikhaïl Boulgakov dans Le Maître et Marguerite ou Herman Melville avec Moby Dick. On trouve une variante moins « hystérique » d'une telle juxtaposition de passages d'essai et de passages narratifs dans l'œuvre de Milan Kundera.

Dans une certaine mesure, le réalisme hystérique n'est pas un mouvement nouveau et représente l'héritage « naturel » du naturalisme, mouvement illustré par les œuvres d'Émile Zola.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Arne de Boever, Finance Fictions : Realism and psychosis in a time of economic crisis, New York, Fordham University Press, , 256 p. (ISBN 978-0-8232-7917-3, lire en ligne), Minimalist Realism
  2. « La petitesse d'un 'grand' roman : humain, trop inhumain »
  3. « Human, All Too Inhuman », sur New Republic, (consulté le )
  4. (en-GB) Zadie Smith, « This is how it feels to me », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )