Pile Leclanché

pile électrique primaire avec une anode de Zn et une cathode de MnO2
(Redirigé depuis Pile au zinc-carbone)

Une pile Leclanché est un type de pile électrique (cellule primaire) fonctionnant par oxydoréduction entre le zinc (Zn) et le dioxyde de manganèse (MnO2), avec un électrolyte constitué de chlorure de zinc (ZnCl2) et de chlorure d'ammonium (NH4Cl)[1],[2].
Également appelée pile saline ou pile sèche, son principe est à l'origine des piles cylindriques ou bâton[3]. Sa force électromotrice vaut 1,5 V ; sa densité d'énergie est de l'ordre de 0,18 W h cm−3, soit 650 kJ L−1.

Gravure d'une pile Leclanché

Historique modifier

Après une pile au carbonate de cuivre (CuCO3) brevetée , Georges Leclanché met au point en Belgique, en 1867[4], la première pile au dioxyde de manganèse. Récompensée à l'Exposition universelle de Paris la même année, elle est rapidement utilisée par l'administration belge des télégraphes et par les chemins de fer néerlandais.

Après 1871, Georges Leclanché fonde à Paris avec Ernest Barbier la fabrique des piles Leclanché-Barbier, qui est presque l'unique producteur de piles en France. En effet, la pile Leclanché est la première pile à être fabriquée massivement en grande série. Son fils et son frère améliorent les performances de cette pile en travaillant sur l'immobilisation des liquides (d'où le nom de "pile sèche").

En 1876, Leclanché gélifie l'électrolyte de sa pile en ajoutant de l'amidon au chlorure d'ammonium[5]. Cette modification permet de rendre la pile transportable.

Après la mort de Georges, son fils Max travaille à perfectionner la pile en introduisant un sac poreux autour de l'électrode positive. En 1933, la « société des piles Leclanché » passe un contrat avec la « société de l'accumulateur Fulmen », pour la fabrication d'accumulateur au plomb[6]. Mais de nombreux concurrents apparaissent, dont Wonder en France et l'entreprise périclite. Elle change plusieurs fois de mains, passe sous le giron de la société Fulmen et se fond finalement dans le groupe CGE.

Le nom Leclanché est également utilisé par une société suisse d'Yverdon (canton de Vaud) fondée en 1909, qui a acquis en 2006 la société allemande Bullith, devenue « Leclanché Lithium GmbH », basée à Willstätt, toujours dans le domaine des piles.

Composition modifier

 
Schéma d'une pile sèche

Au pôle négatif (anode : réaction d'oxydation) de la pile, l'électrode de zinc (réducteur) est au contact d'une solution gélifiée de chlorure de zinc, et de chlorure d'ammonium. Cette solution, contenant des ions autres que les ions hydronium (H3O+) et hydroxyde (OH), est dite saline et donne son nom à la pile[7].
Au pôle positif (cathode : réaction de reduction) de la pile, l'électrode en graphite est entourée d'un mélange de dioxyde de manganèse (oxydant) et de zinc en poudre. Ce mélange est imbibé de la solution gélifiée de chlorure d'ammonium. Le pH de ce mélange est voisin de 4. Le carbone est un conducteur électrique qui permet aux électrons arrivant à l'électrode de graphite de réduire le dioxyde de manganèse dans la masse du mélange et de l'utiliser en totalité[7].

Utilisation modifier

Ce sont des piles peu coûteuses à l'achat, mais qui - comme les piles alcalines - sont à usage unique contrairement aux accumulateurs électriques qui peuvent être rechargés. Elles peuvent être employées dans des utilisations intermittentes ne nécessitant pas une forte intensité : télécommande, réveil, sonnerie, poste de radio

Recyclage modifier

Ces piles contiennent des métaux (du zinc et du manganèse) dont certains sont toxiques et nocifs pour l'environnement, et elles ne sont pas biodégradables. Elles ne doivent donc pas être jetées dans une poubelle ordinaire, mais déposées dans un point de collecte spécifique (déchèterie, point de vente...) pour être recyclées.

Notes et références modifier

  1. Georges Leclanché, Notes sur l'emploi des piles électriques en télégraphie, pile constante au peroxyde de manganèse à un seul liquide, Paris, Imprimerie de Hennuyer et fils, (lire en ligne)
  2. Georges Leclanché, Notice sur la pile Leclanché : précédée de quelques considérations sur l'emploi des piles électriques en télégraphie, Paris, Jamin, Bailly et cie, ..., coll. « Burndy Library », (lire en ligne)
  3. IV. Un exemple de pile usuelle: pile Leclanché., sur le site web-sciences.com, consulté le 4 décembre 2015
  4. Les piles salines, sur le site maxicours.com, consulté le 16 janvier 2015
  5. Biographie de Leclanché dans l'encyclopédie Universalis
  6. [PDF]Voir page 2, sur leclanche.com, consulté le 11 septembre 2016.
  7. a et b [PDF][f) La pile Leclanché p. 18, sur le site uclouvain.be, consulté le 4 décembre 2015.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :