Pierre Piton
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Protestantisme
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Pierre Piton, né le à Saint-Jacques-d'Aliermont, en Seine-Maritime, et mort le à Clermont-Ferrand, est un résistant français.

Biographie modifier

Fils d'un capitaine au long cours et d'une institutrice, d'une famille catholique, Pierre Piton fréquente pourtant les éclaireurs unionistes du temple de Bolbec et se rapproche du protestantisme. Il obtient en 1941 un CAP en chaudronnerie au Havre. En , il arrive au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) où il devient maître d'internat à l'école nouvelle cévenole, et élève à l'école préparatoire de théologie protestante.

Pierre Piton devient passeur de Juifs entre la Montagne-refuge du Chambon et la Suisse, via Saint-Étienne, Lyon et Annecy. Mettant à profit sa jeunesse, son uniforme de scout, et sa discrétion, il fait passer une soixantaine de Juifs entre et , en une vingtaine de voyages[1]. Selon son témoignage, « Mes amis avaient comme consigne de ne jamais rebrousser chemin et de marcher en avant, en direction des lumières suisses »[2].

Arrêté par les Italiens à Collonges-sous-Salève le , il est emprisonné, puis libéré par la gendarmerie de Grenoble[3], mais il doit cesser son activité de passeur de réfugiés.

À partir de la fin , il organise avec Pierre Brès un maquis entre Les Vastres et Mars, à la limite de la Haute-Loire et de l'Ardèche. Il enrôle vingt jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) originaires de Bolbec, avec l'aide d'Henri Fleury. Au début de 1944, il se met au service d'Étienne Saintenac, chef des Mouvements unis de la Résistance en Languedoc, et devient instructeur en sabotage. Durant l'été 1944, avec le maquis Aigoual-Cévennes, il participe aux combats de Pont d'Hérault, Ganges et Saint-Hippolyte-du-Fort, avec le grade de lieutenant.

Après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Piton reprend ses études et il obtient le diplôme de l'École pratique coloniale du Havre, puis il mène une carrière d'ingénieur agronome dans plusieurs pays d'Afrique, de 1947 à 1980. Il prend sa retraite sur la Montagne-refuge, dans la commune de Fay-sur-Lignon. Une stèle dressée à Villelonge (commune des Vastres) rappelle son message : « Ici chaque ferme a caché au moins un Juif, un réfractaire au STO, ou un Résistant »[4]. Ayant dénombré minutieusement les familles d'accueil et les réfugiés, il estime dès 1993 le nombre de ces derniers à mille au maximum, dans l'îlot protestant du Chambon et du Mazet-Saint-Voy.

Pierre Piton a reçu la médaille de la Résistance et la croix de Guerre. La commission du Mémorial de Yad Vashem[5] lui a décerné le diplôme de Juste parmi les nations. Deux fois marié, il a eu quatre filles : Christine, Martine, Véronique et Marie-Cécile.

Ses papiers sont déposés aux Archives départementales de la Haute-Loire, sous la cote 168 J 1-203[6].

Décorations modifier

  Médaille de la Résistance française

  Croix de guerre 1939-1945

Notes et références modifier

  1. Pierre Piton, « Les filières d'évasion », Le plateau Vivarais-Lignon. Accueil et Résistance, Actes du colloque du Chambon-sur-Lignon, dir. Pierre Bolle, Société d'Histoire de la Montagne, , p. 262-270.
  2. François Boulet, Histoire de la Montagne-refuge, Polignac, Éditions du Roure, , 416 p. (ISBN 978-2-906278-77-6), p. 242.
  3. ajpn, Hellen Kaufmann, Bernard Lhoumeau, Bordeaux, Aquitaine, France, « Pierre-Piton », sur www.ajpn.org (consulté le )
  4. « Le Chambon-St-Agrève-Le Mazet : parcours accueil et résistance jeudi 28 juillet - La Commère 43 », La Commère 43,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. François Boulet, « Pierre Piton », in, Les Résistances sur le Plateau Vivarais-Lignon, Polignac, Éditions du Roure, , p. 109-115.
  6. (en-GB) « Archives Pierre Piton (FR-FRAD043 - FRAD043_Archives privées) - Archives Portal Europe », sur www.archivesportaleurope.net (consulté le )