Pierre Nicollon des Abbayes

Général des guerres de Vendée

Pierre Nicollon des Abbayes, né le à Landeronde, de nos jours en Vendée, et mort dans la même commune, est un militaire français, général de la guerre de Vendée[1].

Pierre Nicollon des Abbayes
Pierre Nicollon de L'Aumondière
Pierre Nicollon des Abbayes
Portrait inconnu.

Naissance
Landeronde
Décès (à 68 ans)
Landeronde
Origine Vendéen
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Arme Gendarme à la compagnie de la Reine
Grade Général
Années de service 1784 – 1815
Commandement Divisions du marais (Armée catholique et royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz)
Conflits Guerre de Vendée
Faits d'armes 1793 : Échauffourée de Landeronde
1795 : Expédition de Quiberon
1795 : Expédition de l'île d'Yeu
1815 : Bataille de L'Aiguillon
1815 : Défense de Bourbon-Vendée
Distinctions Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis
Anoblissement
Épée d'honneur
Hommages Rue Nicollon des Abbayes
Famille Nicollon des Abbayes
Signature de Pierre Nicollon des Abbayes

Emblème
Armes

Biographie modifier

Famille et origines modifier

Pierre Nicollon des Abbayes est né le à Landeronde, de l'union de Jean-François Nicollon, seigneur de Laumondière (1710-1794) et de Henriette Mercier de la Noue (1731-1781). La famille Nicollon portait les armes suivantes, enregistrées à l'Armorial du Poitou : « d’argent à une maison de gueules et un chef de sable »[2].

Son père, armateur aux Sables-d'Olonne, étant l'un des principaux instigateurs de l'insurrection de Landeronde en [3], est emprisonné en 1794 à la prison de Noirmoutier où il décède[4].

Son frère cadet, Jean-Joseph Nicollon de L'Aumondière (1764-1846), prend part aux guerres de Vendée et notamment à la bataille de Saint-Gilles-Sur-Vie avant d'être décoré chevalier de Saint-Louis[5].

Le , il épouse Julienne Adèle Symon de Galisson à Saint-Hilaire-de-Talmont[5], mariage dont il a six enfants.

Guerre de Vendée et émigration (1792-1800) modifier

En mars 1784, Nicollon des Abbayes intègre la gendarmerie (compagnie de la Reine) et participe en 1792 à la campagne militaire contre-révolutionnaire dans ce même corps[5].

Après l'échec de cette campagne, des Abbayes passe en Angleterre pour rejoindre le régiment Loyal-Émigrant qui donnera naissance à l'armée des émigrés[5]. Il se réfugie sur l'île de Jersey après la nouvelle campagne militaire de 1793, au cours de laquelle il s'est signalé pendant l'échauffourée de Landeronde[6] et la défense des villages des Mauges.

En 1795, aux côtés d'Eleonor Constant d'Amphernet, il commande les troupes au sein du régiment du Dresnay, puis de Léon et participe à l'expédition de l'Île-d'Yeu et au débarquement des émigrés à Quiberon[5]. L'expédition de Quiberon commence le pour être définitivement repoussée le . Organisée par l'Angleterre afin de prêter main-forte à la Chouannerie et à l'armée catholique et royale en Vendée, elle devait soulever tout l'Ouest de la France afin de mettre fin à la Révolution française et permettre le retour de la monarchie. Finalement, son échec a un tel retentissement qu'elle porte un coup funeste au parti royaliste.

Des Abbayes revient d'émigration en 1796[7]. Il se voit nommé chef de deux divisions du Marais (400 fantassins et 50 cavaliers)[8] au sein de l'armée catholique et royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz par le général vendéen Pierre Constant de Suzannet[5] en 1799. À cette même période, il participe aux batailles de Challans et des Lucs. Commandant en chef en janvier 1800, il est grièvement blessé lors d'un combat à Sallertaine alors qu'il affronte Travot une première fois[5],[9].

Pacification (1800) modifier

Lors de la pacification qui débute en 1800, il entretient activement la ferveur royaliste de ses anciens combattants vendéens[5].

En reconnaissance de ses services, le , Louis XVIII lui remet le brevet de chevalier de Saint-Louis[5].

Petite chouannerie (1815) modifier

Général vendéen, des Abbayes participe à la guerre de Vendée et Chouannerie de 1815 en opposition au retour de Napoléon. En ce sens, le , il s'illustre à la bataille de L'Aiguillon au cours de laquelle il met en déroute la cavalerie de Travot[5].

Le , Pierre Nicollon des Abbayes empêche le pillage de Bourbon-Vendée par des troupes vendéennes qui souhaitaient célébrer le retour du roi, en malmenant les partisans du régime impérial sous l'impulsion d'un certain Joly (qui se trouvait être son filleul). Menacé par ce dernier alors qu'il tentait de le calmer, des Abbayes s'avance à la rencontre de Joly et lui dit, la poitrine découverte : « Tire donc sur ton parrain, si tu l'oses ». La ville est épargnée[10],[11]. En reconnaissance, des Abbayes reçoit une épée d'honneur portant l'inscription « Gage de reconnaissance. Offert par la ville de Bourbon Vendée à M. le général Nicollon Desabayes » de la part du corps municipal de la commune en 1816[5],[12],[13].

À cette même période, il vient aux Sables-d'Olonne proclamer roi Louis XVIII et recevoir les clés de la ville des mains du maire[5].

Anoblissement (1817) modifier

Le , Louis XVIII adresse à Pierre des Abbayes des lettres de noblesse au nom de « Pierre Nicollon de L'Aumondière »[14],[15], avec règlement de nouvelles armoiries, rappelant ses faits d'armes[16],[17].

Décès (1832) modifier

Pierre Nicollon des Abbayes décède le chez lui, sur sa terre de « Larochette » près de La Roche-sur-Yon[18]. « M. des Abbayes meurt emportant les regrets de tous ses frères d'armes, et sa mémoire est respectée de ceux mêmes qui combattirent dans des rangs opposés aux siens »[18].

Il est enterré avec son épouse à Landeronde[19].

Postérité modifier

 
Rue Nicollon des Abbayes à Landeronde.
  • François-René de Chateaubriand cite Pierre Nicollon des Abbayes dans son œuvre Mémoires d'outre-tombe : « Cathelineau marche sur Villiers ; d'autres chefs, MM. de La Roche-Saint-André, de Lyrot, Savin, Royrand, de La Cathelinière, Couëtus, Pajot, des Abbayes, Vrignaux, menacent Nantes, Niort et les Sables, Charette devient généralissime de la Vendée inférieure[20]. »
  • En référence à Pierre Nicollon des Abbayes, a été inaugurée la rue « Nicollon des Abbayes »[21] à Landeronde, en Vendée.

Héraldique modifier

Les armes des Nicollon des Abbayes d'après les lettres d'anoblissement par Louis XVIII[16].

Parti : au 1 d'azur à la croix d'argent ; au 2 de gueules à deux épées d'argent montées d'or, les pointes basses, posées en sautoir et accompagnées en pointe d'un lys d'argent[14].

Articles modifier

Lien externe modifier

Notes et références modifier

  1. Généalogie de Pierre Nicollon des Abbayes.
  2. Charles d'Hozier, Armorial général du Poitou, (lire en ligne), p. 36
  3. Société d'émulation de la Vendée, Annuaire département de la Société d'émulation de la Vendée, (lire en ligne), p. 72
  4. Notice biographique de Jean-François Nicollon des Abbayes.
  5. a b c d e f g h i j k et l La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest, (lire en ligne), p. 291
  6. Échauffourée à Landeronde, 1er mars 1793.
  7. Charles-Louis Chassin, Etudes documentaires sur la Révolution Française, , p. 449
  8. Les divisions du Marais.
  9. Henri de Malleray, Les cinq Vendées : précis des opérations militaires sur l'échiquier vendéen de 1793 à 1832 (lire en ligne), p. 167
  10. Biographie de Pierre Nicollon des Abbayes.
  11. Émile Gabory, Les Bourbons et la Vendée, , p. 7
  12. Archives de la Ville de La Roche-sur-Yon : Registres des délibérations municipales de La Roche-sur-Yon - AMRY_85_191_D_1D_1 - pdf - séance no 102 - vues 93 et 94/153
  13. Henry Brunetière, La ville de Napoléon: La Roche-sur-Yon, 1804-1870, (lire en ligne), p. 182
  14. a et b Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France Tome V, Paris, Société du Grand Armorial de France (lire en ligne), p. 159
  15. Joël Pérocheau, Dictionnaire historique des Vendéens célèbres, (lire en ligne)
  16. a et b Vicomte Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830, , p. 242
  17. « Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, A tous présents et à venir Salut. Voulant donner une marque de notre bienveillance au Sr Pierre NICOLLON de L'Aumondière, ancien colonel, Chevalier de notre Ordre Royal et militaire de Saint Louis, nous l'avons, par notre ordonnance du dix-huit juin mil huit cent dix-sept, décoré du Titre de NOBLE. En conséquence et en vertu de cette décision, notre amé le Sr NICOLLON de L'Aumondière, né à Landeronde, arrondissement des Sables d'Olonne, département de la Vendée, le vingt-sept mars mil sept cent soixante-trois, désirant profiter de la faveur que nous lui avons accordée, s'est retiré par-devant notre Garde des Sceaux Ministre Secrétaire d’état au département de la Justice, à l'effet d'obtenir nos Lettres Patentes nécessaires pour jouir de son titre et en faire profiter ses descendants. À ces causes, nous avons, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, Anobli, et par ces présentes signées de notre main Anoblissons ledit Sr NICOLLON de L'Aumondière, voulons qu'il soit censé et réputé Noble, tant en jugement que dehors, ensemble ses enfants, postérité et descendants mâles et femelles, nés et à naître en légitime mariage que comme tels, ils puissent prendre en tous lieux et en tous actes la qualité d'Ecuyer, et jouir des rangs et honneurs réservés à notre noblesse, et qu'ils soient inscrits en ladite qualité aux registres ouverts à cet effet par notre commission du Sceau. Permettons audit Sr NICOLLON de L'Aumondière, à ses enfants, postérité et descendants, de porter les Armoiries timbrées telles qu'elles sont désignées et figurées aux présentes et qui sont : D'azur ; à une croix d'argent ; parti de gueules, à deux épées d'argent montées d'or, les pointes en bas posées en sautoir ; et en pointe un lys d'argent : l'Ecu timbré d'un casque taré de profil, orné de ses lambrequins. Mandons à nos amés et féaux Conseillers en notre Cour Royale de Poitiers, dans l'arrondissement de laquelle ledit Sr NICOLLON de L'Aumondière est domicilié, de publier et enregistrer les présentes après avoir reçu de l'impétrant le serment de fidélité à notre personne et d’obéissance aux lois du royaume, lequel serment sera consigné à la suite de l'enregistrement des Lettres Patentes, et d'en envoyer copie à notre Commissaire du Sceau. Car tel est notre bon plaisir. Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, notre Garde des Sceaux y a fait apposer, par nos ordre, notre Grand Sceau, en présence de notre Commission du Sceau. Donné à Paris le troisième jour de février de l'an de grâce mil huit cent dix-neuf et de notre règne le vingt quatrième. Signé : LOUIS »
  18. a et b Le Revenant : n'ayez pas peur, c'est un ami, (lire en ligne)
  19. Société des Amis du Bas-Poitou, La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest, volumes 52-53, , p. 41
  20. François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, tome cinquième, éditions Weissenbruch, Bruxelles, 1829, p. 312.
  21. Annuaire des mairies de Vendée (85), EIP/Les Editions Céline (lire en ligne), p. 56