Paul Labbé (architecte)

Paul Labbé (Cannes, - Nice, ) est un architecte français[1]. Il est le père de l'architecte Jean-Pierre Labbé (1924 - 2009).

Paul Labbé
Image illustrative de l'article Paul Labbé (architecte)
Présentation
Naissance
Cannes, France
Décès (à 81 ans)
Nice, France
Nationalité Drapeau de la France France
Activités Architecte
Formation École des beaux-arts de Paris
Œuvre
Réalisations Monument aux morts à Hammelburg

Ossuaire de Douaumont

Le Palladium (Nice)

Église Notre-Dame des Neiges à Valberg

Phare du Cap Ferrat (reconstruction)

Phare de la Garoupe (reconstruction)

Distinctions Mention au Prix Achille Leclère

Grande médaille d’argent de la Société centrale des architectes (Fondation Destors) ; rappels de médaille en 1922 et 1923

Premier second grand prix de Rome

Grande médaille de bronze au Salon des artistes français

Biographie

modifier

Il fait sa scolarité à l’Institut Stanislas de Cannes, puis commence ses études à l’École nationale des arts décoratifs de Nice à l’âge de seize ans. Il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1911 sous le matricule 6679. Il est l'élève des architectes Gaston Redon et Albert Tournaire[1].

Pendant la Première Guerre mondiale, il est fait prisonnier lors de la bataille de Vassincourt. Il reste en captivité à Hammelburg, dans le nord de la Bavière, du 9 septembre 1914 au 13 décembre 1918. En 1915, il conçoit un monument aux morts, élevé dans le cimetière dit « des Français » en 1916, pour ses camarades morts en captivité.

Il est mis en congé de l’armée le 29 août 1919. Il reprend ses études d’architecture à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en février 1920.

En 1922, il obtient le Premier second grand prix de Rome d’architecture sur un projet de Grande école militaire de perfectionnement[1],[2]. Pendant ses études, il travaille dans l’agence créée par Léon Azéma, Jacques Hardy et Max Edrei et remporte avec eux le 1er prix du concours pour la construction de l’ossuaire de Douaumont. Il remporte également avec l’agence le concours du Palais de Justice du Caire, travaille sur le nouveau collège des Frères des écoles chrétiennes, ainsi que sur des immeubles et des villas de luxe à Alexandrie et au Caire.

En 1926, il obtient le diplôme d’État d’architecte avec comme sujet : "Une villa au Caire".

Il s’installe à Nice en 1928 et s’associe à un ingénieur, Gaston Nénot, diplômé de l’École centrale des arts et manufactures. Ils réalisent ensemble les plans d’un grand immeuble Art déco, Le Palladium, livré en 1930[3]. Situé à l’angle du boulevard Tzarewitch et du boulevard Gambetta, ce bâtiment de plus de 150 logements conçu comme un assemblage harmonieux de villas, obtient en 2015 le label « Patrimoine du XXe siècle » du ministère de la Culture. Les deux associés construisent d’autres immeubles et villas Art déco, tels que les Terrasses fleuries à Toulon et l’Observatoire Palace à Monaco.

En 1936, Paul Labbé gagne en collaboration avec messieurs Aubour, Barbier-Bouvet, Bertrand-Arnoux et Crovetto le premier prix et l’exécution du Pavillon de la Côte d’Azur à l’Exposition universelle de 1937 à Paris.

En 1938-1939, il réalise des études d’urbanisme pour l’aménagement du département des Alpes-Maritimes, sur le secteur Cannes-Antibes, sous la direction de monsieur Henri Prost. Dans ce plan, il prévoit l’autoroute de l’intérieur, dont il établit le tracé.

Il est l’architecte de l’église Notre-Dame des Neiges à Valberg, station de ski au cœur du Parc naturel du Mercantour.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il est mobilisé, le 25 août 1939, au 75e Bataillon alpin de forteresse. Il part aux armées le 21 septembre et est nommé au grade de caporal le 1er mai 1940, mais est renvoyé chez lui à Nice le 11 mai 1940.

Il est nommé urbaniste en chef du département des Alpes-Maritimes en 1942[1].

Inspecteur départemental de l’urbanisme et architecte en chef de la reconstruction de 1945 à 1957[1], il dirige après la Libération la reconstruction de St-Laurent-du-Var, du Cros-de-Cagnes, de Sospel, de Castillon, et du quartier de La Californie à Nice. Il reconstruit le phare du cap Ferrat et celui de la Garoupe à Antibes. Il participe également aux plans de la première aérogare de Nice.

Il prend sa retraite du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme en 1957[1].

Récompenses et distinctions

modifier
  • 1920 : Mention au Prix Achille Leclère
  • 1921 : Grande médaille d’argent de la Société centrale des architectes (Fondation Destors) ; rappels de médaille en 1922 et 1923
  • 1922 : Premier second grand prix de Rome
  • 1925 : Grande médaille de bronze au Salon des artistes français

Décoration

modifier
  • 1951 : chevalier de la Légion d’Honneur pour ses services en tant qu’architecte de la reconstruction dans le département des Alpes-Maritimes

Hommages

modifier

En 2024 :

  • Restauration par le Landkreis de Bad Kissingen du monument aux morts français datant de 1916 conçu par Paul Labbé ;
  • Mise en place de panneaux commémoratifs donnant des informations sur cette nécropole militaire, sur le sort des prisonniers français des Première et Seconde guerres mondiales dans le camp militaire de Hammelburg, ainsi que sur l’architecte Paul Labbé qui l'a conçu avec l’aide de trois autres compatriotes prisonniers.

Liens externes

modifier

Références

modifier
  1. a b c d e et f Marie-Laure Crosnier Leconte, « Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte »  , sur AGHORA (consulté le )
  2. Christophe SAMOYAULT, « Concours de Rome d'Architecture. Les Grands Prix de Rome de 1864 à 1967 »  , sur La Grande Masse des Beaux-arts, (consulté le )
  3. « Nice Art déco, le patrimoine a du style ! »  , sur Nice cote d'Azur, (consulté le )