Patrice de Maistre
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Biographie
Naissance
(75 ans)
Paris
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Anne Dewavrin (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Delphine Arnault (belle-fille)
Antoine Arnault (beau-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieu de détention

Patrice de Maistre, né le dans le 8e arrondissement de Paris, est un gestionnaire de fortune français, impliqué dans les affaires Banier-Bettencourt et Woerth-Bettencourt.

Famille modifier

Patrice de Maistre est un descendant par son père, Bruno de Maistre, du philosophe Joseph de Maistre[1], et par sa mère Solange de Maistre (née Japy), de la famille industrielle Japy. Il est le frère du réalisateur Gilles de Maistre.

Il épouse en premières noces Pascale Bru, fille de Roland Bru, sénateur français de la colonie du Gabon, avec laquelle il a trois enfants, et dont il est divorcé. Il épouse en secondes noces en 2001 Anne Dewavrin, parente du colonel Passy, divorcée de Bernard Arnault[2] et mère de Delphine et Antoine Arnault.

Activités modifier

Patrice de Maistre est diplômé de l'université Paris-Dauphine et titulaire du diplôme d'expertise-comptable. Il est l'ancien directeur général de la société Téthys SAS[3], holding contrôlant les avoirs financiers de Liliane Bettencourt, et de la société Clymène, chargée de gérer ses dividendes.

Patrice de Maistre est le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, dont la fortune est évaluée à près de 17 milliards d'euros en 2010[4], de 2003 à son licenciement en 2010[5].

Son départ de Téthys est annoncé le [6].

Légion d’honneur modifier

Patrice de Maistre a été nommé, le , chevalier de la Légion d'honneur, dans la première promotion suivant l'élection présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il en a reçu les insignes des mains d'Éric Woerth, alors ministre du Budget, le à Bercy[7]. Lors de perquisitions faisant suite à la plainte de Françoise Meyers-Bettencourt, fin 2007, contre ceux qui abusaient de la faiblesse de sa mère, les enquêteurs ont découvert une lettre datée de qui prouve qu'Éric Woerth est intervenu auprès de Nicolas Sarkozy pour l'attribution de cette décoration à un membre du « Premier cercle » et « collecteur de fonds légaux pour l'UMP »[8]. Ils ont également saisi une lettre de Patrice de Maistre dans laquelle il remercie Éric Woerth pour son soutien dans l'obtention de cette décoration[9].

Éric Woerth avait fait embaucher son épouse par Patrice de Maistre, avant de le décorer en personne: « Il apparaît parfaitement établi que dès le , Éric Woerth a sollicité Patrice de Maistre pour qu’il reçoive sa femme qui souhaitait donner une nouvelle orientation à sa carrière, que des contacts ont été pris à cette fin, à compter du , en vue de son embauche au sein de la société Clymène, et que cette embauche est intervenue le  », écrivent les juges d’instruction dans leur ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour trafic d’influence, signée le [10].

Il a, par la suite, été exclu de la Légion d'honneur, ainsi que de l'ordre du Mérite, par arrêtés des grands chanceliers datés du , avec effet au [11].

Affaire Woerth-Bettencourt modifier

Depuis fin , Patrice de Maistre fait l'objet d'accusations, par la Presse, dans le cadre de l'affaire Woerth-Bettencourt ; il aurait, selon des enregistrements clandestins réalisés au domicile de son employeur Liliane Bettencourt, organisé depuis longtemps l'évasion fiscale d'une partie de son patrimoine[12]. Patrice de Maistre est placé en détention provisoire le jeudi [13].

Selon l'ex-comptable de Mme Bettencourt, il aurait également incité sa cliente à participer au financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy[14],[15].

Le , il est condamné à 30 mois de prison dont un an avec sursis, et à 250 000 euros d'amende pour "abus de faiblesse"[16]. Il doit également rembourser 12 millions d'euros à son ancienne patronne, Liliane Bettencourt, pour dommages et intérêts[16]. Le , il renonce à faire appel de cette décision, en signant un accord financier et juridique avec la famille Bettencourt, concernant notamment le remboursement des 12 millions d'euros[17].

Notes et références modifier

  1. Bruno de Maistre (1925-2003) est le descendant sur 5 générations du philosophe Joseph de Maistre (1753-1821).
  2. François Labrouillère et David Le Bailly, « Patrice de Maistre: des millions et des larmes », sur Paris Match, (consulté le )
  3. Hervé Gattegno, « Banier - Bettencourt : Non mais pas un, mais deux milliards ! », sur Vanity Fair, (consulté le )
  4. « Liliane Bettencourt est tout sauf une vieille dame sénile », sur Le Figaro.fr,
  5. « Procès Bettencourt : Patrice de Maistre au bord des larmes ou sur la défensive », sur Le Parisien, (consulté le )
  6. Le Point.fr, « Rôle accru pour le gendre et les petits-fils de Bettencourt dans L'Oréal », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  7. « Quand Woerth remettait la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, le conseiller de Liliane Bettencourt », sur Le Point.fr,
  8. « La lettre qui contredit Eric Woerth », L'Express, 31 août 2010.
  9. « Eric Woerth embarrassé par deux lettres de Patrice de Maistre », LeMonde.fr avec l'AFP, 4 septembre 2010.
  10. « Woerth, Maistre et la Légion d'honneur : ce qu'ont écrit les juges », mediapart.fr, 21 mars 2015.
  11. Arrêté du 25 novembre 2016 portant constatation d'une exclusion de Légion d'honneur (Accès protégé) (lire en ligne)
  12. « Affaire Bettencourt : les principales révélations des enregistrements pirates », sur Libération.fr, (consulté le )
  13. « Affaire Bettencourt : Patrice de Maistre placé en détention provisoire », sur Libération.fr, (consulté le ).
  14. Thomas Vampouille, « Bettencourt : l'ex-comptable accuse Woerth et Sarkozy », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  15. Marie-France Etchegoin, « Patrice de Maistre ou les tourments du maillon faible », Le Nouvel Observateur, no 2477,‎ , p. 12 à 16 (ISSN 0029-4713)
  16. a et b « Affaire Bettencourt : Banier condamné, Woerth relaxé », sur www.europe1.fr (consulté le )
  17. « Affaire Bettencourt : Patrice de Maistre renonce à faire appel après un accord avec la famille », sur Le Figaro (consulté le )

Voir aussi modifier