Otto F. Walter

écrivain suisse

Otto F. Walter, né Otto Friedrich Walter[2] le à Rickenbach (Soleure) et mort le à Soleure, est un éditeur, écrivain et journaliste suisse de langue allemande.

Otto Friedrich Walter
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Archives littéraires suisses (CH-000015-0: SLA-OFW)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Otto F. Walter naît le à Rickenbach, près d'Olten[3], dans le canton de Soleure[4]. Il est le fils de l'éditeur et conseiller national démocrate-chrétien Otto Walter et de Maria Anna Cäcilia Glutz[5]. Il a huit sœurs aînées[3], dont Silja Walter (de), bénédictine et également écrivain[6].

Il grandit à Rickenbach et suit au terme de sa scolarité obligatoire une formation de libraire[3],[4] à Zurich[7].

Il reprend en 1956 la direction littéraire de la maison d'édition de son père (éditions Walter (de)), de tendance conservatrice catholique, et lui donne une orientation de plus en plus avant-gardiste, en y développant un programme de littérature moderne et en publiant notamment les premiers textes de Peter Bichsel. Ce modernisme crée des tensions avec les actionnaires de l'entreprise. Elles atteignent leur point culminant avec la publication d'un poème d'Ernst Jandl, au point qu'Otto F. Walter doit quitter ses fonctions en 1966[3],[4].

Il prend alors la tête de la section de littérature et de sociologie des éditions Luchterhand (de) à Neuwied, en Allemagne, qu'il dirige de 1967 à 1973. Il exerce ensuite la profession d'écrivain et de journaliste indépendant[4]. Il est l'un des fondateurs du Groupe d'Olten en 1970 et des Journées littéraires de Soleure en 1979[8].

Membre du Parti socialiste, il milite notamment contre l'énergie nucléaire[4].

Il meurt d'un cancer des poumons[9],[10] le à Soleure[4].

Œuvres modifier

Ses premiers romans, La dernière nuit (1959) et Monsieur Tourel (1962), font sensation. Il signe également de nombreux récits, pièces de théâtre et poèmes[4].

La technique du montage prédomine dans ses romans, dont l'action se déroule souvent à Jammers, une ville fictive située au pied sud du Jura. La recherche de nouveaux modes de vie autonomes est prépondérante dans les œuvres de critique sociale Die ersten Unruhen (1972), L'ensauvagement (1977) et Wie wird Beton zu Gras (1979). Dans Le temps du faisan (1988), son œuvre principale[3], il se confronte à sa propre origine et à la situation de la Suisse à l'époque du Troisième Reich[4].

Son roman L'étonnement du somnambule (1983) déclenche un débat sur le réalisme en Suisse, dans lequel il s'oppose à Niklaus Meienberg[4].

Bibliographie modifier

  • Der Stumme, Munich, Kösel-Verlag, , 287 p.[11] (La dernière nuit, trad. française chez Gallimard en 1963 ; adapté pour la télévision en 1976[12]). Prix Charles-Veillon en 1959[13]
  • Herr Tourel, Munich, Kösel, , 344 p.[14] (Monsieur Tourel, trad. française chez Gallimard en 1965)
  • Die ersten Unruhen, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 204 p.[15]
  • Die Verwilderung, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 253 p.[16] (L'ensauvagement, trad. française aux Éditions de l'Aire en 1989)
  • Wie wird Beton zu Gras: fast eine Liebesgeschichte, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 139 p.[17]
  • Das Staunen der Schlafwandler am Ende der Nacht, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 250 p. (ISBN 3499157802) (L'étonnement du somnambule, trad. française aux éditions Intertextes en 1991)
  • Zeit des Fasans, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 612 p. (ISBN 3498073168)[18] (Le temps du faisan, trad. française aux Éditions de l'Aire en 1992[19])
  • Die verlorene Geschichte, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, , 104 p. (ISBN 3-498-07330-3)[20]

Références modifier

  1. « https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=165144 » (consulté le )
  2. (de) Christoph Mörgeli, « Last eines Sohnes », sur Die Weltwoche, (consulté le )
  3. a b c d et e Bibliothèque nationale suisse BN, « Otto F. Walter aux ALS », sur www.nb.admin.ch (consulté le )
  4. a b c d e f g h et i Corinna Jäger-Trees (trad. Hansjörg Roth), « Otto F. Walter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. Peter Heim (trad. Florence Piguet), « Otto Walter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. Franziska Meister (trad. Florence Piguet), « Silja Walter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. Wilfred Schiltknecht, « Une œuvre ample et lucide », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  8. (de) Stefan Howald, « Otto F. Walter (1928–1994) : Warum es gut ist, wenn der Schriftsteller Politiker spielt », sur www.woz.ch, (consulté le )
  9. « Zum Tode von Otto F. Walter - Die letzte Unruhe »  , sur www.zeit.de, (consulté le )
  10. Monique Laederach, « Livres: Otto F. Walter: Cohérence et probité », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  11. (de) Ruth Herrmann, « Otto F. Walter: "Der Stumme" : Unfaßbares in den Griff bekommen »  , sur www.zeit.de, (consulté le )
  12. (de) « Fernsehfilm «Der Stumme» wird ausgestrahlt », sur Medienportal (consulté le )
  13. Jean-Bernard Lang, « Les lettres suisses à l'honneur », Journal de Genève,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  14. (de) « Otto F. Walter: »Herr Tourel«. », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  15. (de) « Gefahren in Jammers », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  16. (de) « Die Hoffnungen sind nicht überholt », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  17. (de) Martin Lüdke, « Mit dem (Panzer im) Kopf durch die Wand - Wie wird Beton zu Gras? », sur www.zeit.de, (consulté le )
  18. (de) « Das Literaturmagazin - Otto F. Walter "Die Zeit des Fasans" », sur srf.ch, (consulté le )
  19. Wilfred Schiltknecht, « Une Suisse pas trop chérie », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  20. (de) Hans Peter Gansner, « Die verlorene Geschichte - Otto F. Walters politisches Vermächtnis », Neue Wege : Beiträge zu Religion und Sozialismus,‎ , p. 358-359 (lire en ligne [PDF])

Liens externes modifier