Odette Kerbaul

résistante française
Odette Kerbaul
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 95 ans)
BagnoletVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Odette Anne Marie MokeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Membre de
Conflit

Odette Moke-Kerbaul, née le et morte le , est une résistante française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle lutte contre l'occupant et devient responsable départementale des Jeunesses communistes, dans la clandestinité.

Biographie modifier

Odette Anne-Marie Moke est née à Lille le [1]. Elle a seize ans lors de la guerre d'Espagne. Elle intègre alors l'Union des jeunes filles de France (UJFF)[2].

Résistance, rétablissement clandestin du parti communiste modifier

À partir du début de l'Occupation de la France par l'Allemagne, elle participe avec l'UJFF aux graffiti sur les murs. elle y inscrit notamment « À bas Hitler », « À bas le fascisme », « Vive la République »[2].

Elle répond à l'appel de Martha Desrumaux et fait partie des quelques « militantes aguerries » qui l'aident à reconstituer clandestinement le parti communiste, en rétablissant les contacts et assurant la diffusion des consignes et de la propagande[3],[4].

Le père d'Odette est arrêté en 1941, puis détenu pendant six mois. Une fois libéré, il aide sa fille[2].

Elle-même est arrêtée une première fois le , dans la banlieue de Lille, avec une quarantaine d'autres jeunes communistes. Elle est détenue pendant onze mois, mais échappe à la déportation[2].

Responsable départementale, seconde arrestation modifier

Nommée en 1943 responsable départementale de la jeunesse communiste, Odette Moke a la responsabilité de 190 jeunes. Par sécurité, elle n'en connaît personnellement que vingt-cinq, l'organisation fonctionnant par groupes restreints. Ils n'ont que très peu de matériel, mais opèrent des actions musclées, notamment pour se procurer des armes[2].

Arrêtée une seconde fois le , elle est internée à la prison de Loos, près de Lille. Elle y est détenue isolée, seule dans sa cellule pendant trois mois, puis transférée à Cuincy. Partageant alors la cellule de Josette Dumeix, elle bénéficie de son enseignement politique[2]. Le 1er mai 1944, elles chantent à pleine voix l'Internationale et la Marseillaise[2],[5]. Les policiers qui les gardent collaborent avec les Allemands et n'hésitent pas à dénoncer les meneurs. L'un d'entre eux, compatissant, prévient cependant la famille d'Odette, ce qui lui permet de recevoir vivres et couverture[2].

Peu après la guerre, elle épouse Eugène Kerbaul, ancien résistant (1917-2005)[6],[7].

Après-guerre, militante modifier

Odette Kerbaul milite au Parti communiste français[8]. En 1945, elle est membre du comité national de l'Union de la jeunesse républicaine de France[1]. Elle refuse la Légion d'honneur[9].

Elle témoigne dans les écoles, en souvenir de son mari mort en août 2005, et parce que le nombre de témoins diminue[10]. Elle préside la FNDIRP de Bagnolet[8]. Elle meurt le [9]. Ses obsèques sont célébrées le 14 janvier, au nouveau cimetière de Bagnolet[8].

Hommages modifier

 
Plaque de l'allée Odette-Kerbaul, à Bagnolet.
  • L'allée Odette Kerbaul, à Bagnolet, en mémoire de son action, est ainsi dénommée en 2020[11].

Notes et références modifier

  1. a et b « Moke Odette [épouse Kerbaul Odette, Anne-Marie] », sur maitron.fr, Le Maitron.
  2. a b c d e f g et h Rameau 2008, p. 52.
  3. Cahiers d'histoire de l'Institut de recherches marxistes, , no 46-47, p. 55.
  4. Catherine Lacour-Astol, Le genre de la Résistance : La Résistance féminine dans le Nord de la France, Paris, Presses de Sciences Po, (lire en ligne), p. 126.
  5. François Simon, « Ses photos sortent les femmes de l'ombre », (consulté le ).
  6. Rameau 2008, p. 51.
  7. « Kerbaul, Eugène, Marie », sur maitron.fr, Le Maitron (consulté le ).
  8. a b et c « Odette Kerbaul, ancienne résistante est décédée », sur humanite.fr, L'Humanité, (consulté le ).
  9. a et b « Odette Kerbaul s'en est allée » [PDF], Bajomag, (consulté le ), p. 10.
  10. Rameau 2008, p. 53.
  11. Conseil municipal, compte rendu de la séance du 23 juillet 2020, ville de Bagnolet, 2020.

Bibliographie modifier