Noséane
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Noséane
Terminaison maclée typique de l'espèce (1 mm) Eifel, Allemagne
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H2Al6Na8O29SSi6 Na8Al6Si6O24(SO4)•(H2O)
Identification
Masse formulaire[2] 1 012,384 ± 0,016 uma
H 0,2 %, Al 15,99 %, Na 18,17 %, O 45,83 %, S 3,17 %, Si 16,65 %,
Couleur incolore ; blanc ; gris ; bleuâtre ; bleu ; bleu gris ; brun ; rougeâtre ; noir ; gris brun
Système cristallin cubique
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace hexakistétraédrique ;
P3n
Macle sur {111}
Clivage indistinct sur {110}
Cassure conchoïdal
Habitus grenu, agrégats, massif, rare cristaux
Faciès cristaux dodécaédrique ou pseudohexagonal parfois très allongé
Échelle de Mohs 5,5 à 6
Trait blanc à blanc bleuté
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction n = 1,48 à 1,495
Biréfringence Δ = 0,000
Fluorescence ultraviolet oui
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,3 à 2,4
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La noséane est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates, composée d'aluminosilicate de sodium combiné au sulfate de sodium, de la famille des feldspathoïdes, de formule chimique Na8Al6Si6O24(SO4) avec des traces : Fe;Ca;K;Cl[3].

Historique de la description et appellations modifier

Inventeur et étymologie modifier

 
Karl Wilhelm Nose.

C'est Martin Heinrich Klaproth en 1815 qui est l'inventeur de cette espèce[4], il l'a dédiée au minéralogiste allemand Karl Wilhelm Nose (1735-1835) de Brunswick en Basse-Saxe, découvreur des échantillons types, qui avait initialement décrit l'espèce sous le nom de spinellane.

Topotype modifier

Laacher See, Eifel, Rhénanie, Allemagne.

Synonymie modifier

  • natron-haüyne [5]
  • nosélite
  • nosite
  • nosiane ou nosine[6]
  • spinellane (nose) [7]

Caractéristiques physico-chimiques modifier

Critères de détermination modifier

  • Cristaux dodécahédriques assez complexes tant dans ses formes que dans ses coloris ce qui rend son identification difficile.
  • Se différencie de la sodalite par un chauffage au chalumeau sous lequel il ne se décolore pas.
  • Se différencie de la lazurite par un mode de gisement plus réduit mais aussi parce que pas systématiquement accompagné de pyrite.
  • Très difficile à différencier d'une haüyne incolore à blanche.

Variétés et mélanges modifier

Cristallochimie modifier

  • Elle fait partie d'un groupe de minéraux isostructuraux, celui de la sodalite.
Groupe de la sodalite

Le groupe de la sodalite est composé de minéraux ayant une structure isométrique similaire et chimiquement proche ; tous issus des feldspathoïdes, minéraux des roches ignés pauvres en silice. Comme les zéolithes, les feldspathoïdes et le groupe de la sodalite ont des structures cristallines largement ouvertes, ce que traduit parfaitement leur faible densité[9].

Cristallographie modifier

Propriétés physiques modifier

Habitus
Les cristaux de noséane sont pseudohexagonaux ou dodécaédriques ; ils sont rares, de petite taille et ne dépassent pas 2 millimètres.

Gîtes et gisements modifier

Gîtologie et minéraux associés modifier

Gîtologie
On la retrouve dans les roches magmatiques à faible teneur en silice mais riches en alcalins. C'est une phonolite de type tectosilicate. Elle peut aussi remplir les canaux des zéolites[10] La nosélitite est une roche effusive constituée presque exclusivement de noséane.
Minéraux associés
Leucite, magnétite, micas, sanidine, sodalite, titanite, zircon

Galerie (photomicrographie) Eifel Allemagne modifier

Gisements producteurs de spécimens remarquables modifier

  • Allemagne
Rhénanie
Bade-Wurtemberg
  • États-Unis
Utah, La Sal Range
  • France
Tahiti
  • Groenland
  • Italie
Latium
  • Russie
Mourmansk

Exploitation des gisements modifier

Utilisations
Parfois utilisée en joaillerie mais sa rareté la rend marginale, parfois en remplacement du lapis-lazuli ou en association avec la sodalite.

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing Volume II, 1995reprinted 2003
  4. Klaproth, M.H. (1815): Beiträge zur chemischen Kenntnis der Mineralkörper, Bd. 6; 50. Chemische Untersuchung des Spinellans, 371-376.
  5. James Dwight Dana, Edward Salisbury Dana, William Ebenezer Ford, The System of Mineralogy of James Dwight Dana, 1837–1868, John Wiley & Sons, New York (NY), 6e éd. (1892, droit d’auteur renouvelé en 1920), p. 432
  6. François Sulpice Beudant, Traité élémentaire de minéralogie, tome 2, 1837, p. 783
  7. Armand Dufrénoy, Traité de minéralogie, tome 4, 1859, p. 550
  8. Dictionnaire des sciences de la terre: anglais-français, français-anglais Par Magdeleine Moureau, Gerald Brace p. 342 2000
  9. Barth, T.F.W. (1932) The structure of the minerals of the sodalite family. Zeitschrift Kristallographie: 83: 405-414.
  10. (fr) Chimie inorganique. sur le site Wipo - consulté le 17/03/2010.