Le terme neurotypique (abrégé NT) désigne une personne ayant un fonctionnement neurologique considéré dans la norme, et ne présentant pas une condition neurologique (autisme, trouble dys, TDA...) particulière[1].

Ce terme est utilisé par des militants de la neurodiversité[2]. Au Royaume-Uni, la National Autistic Society recommande fortement l’utilisation du terme « neurotypique » aux journalistes[3]. Ce terme est également parfois utilisé dans la communauté scientifique[4],[5],[6].

Définition modifier

Formé à partir de « neuro » qui fait référence au système neuronal[7], et de « typique » qui est synonyme de normal, majoritaire ou habituel, le terme est devenu au fil du temps un mot désignant toutes les personnes sans différence neurologique, en opposition aux « neurodivergents » (c'est-à-dire les gens qui relèvent de la neurodiversité). Autrement dit, ce mot représente tous ceux qui ne sont pas autistes et n'ont ni troubles dys, ni trouble du déficit de l’attention (avec ou sans hyperactivité).

En anglais, le mot « neurotypical » est parfois remplacé par « nypical »[8] ou « allistic» à tort car, en français, « alliste » désigne simplement une personne non-autiste : une personne alliste peut ne pas être neurotypique et avoir par exemple un TDAH.

L'antonyme de ce mot est « neuroatypique ».

Humour modifier

Afin de dénoncer la pathologisation du spectre de l'autisme, des autistes ont écrit une définition humoristique du « syndrome neurotypique ». Cette définition est un raisonnement par l'absurde, qui montre qu'il est possible de transformer un comportement humain viable en trouble mental, comme l'a déjà été l'homosexualité[9] et comme le subissent encore les autistes avec le TSA. Le syndrome décrit un « trouble neurobiologique caractérisé par un souci de préoccupations sociales, des délires de supériorité et l'obsession de conformité »[10],[11].

Notes et références modifier

  1. « personne neurotypique », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. (en) « r/neurodiversity », sur reddit (consulté le )
  3. (en) « How to talk about autism », sur www.autism.org.uk National Autistic Society (consulté le )
  4. Chloe Jennifer Jordan et Catherine L. Caldwell-Harris, « Understanding Differences in Neurotypical and Autism Spectrum Special Interests Through Internet Forums », Intellectual and Developmental Disabilities, vol. 50, no 5,‎ , p. 391–402 (ISSN 1934-9491, DOI 10.1352/1934-9556-50.5.391, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Noah J. Sasson, Daniel J. Faso, Jack Nugent et Sarah Lovell, « Neurotypical Peers are Less Willing to Interact with Those with Autism based on Thin Slice Judgments », Scientific Reports, vol. 7, no 1,‎ , p. 40700 (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/srep40700, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Michele Kong, « What COVID-19 means for non-neurotypical children and their families », Pediatric Research, vol. 89, no 3,‎ , p. 396–397 (ISSN 1530-0447, DOI 10.1038/s41390-020-0913-7, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « the definition of neuro », sur www.dictionary.com (consulté le )
  8. (en) A. Cashin et D. A. Sci, « Two terms—one meaning: the conundrum of contemporary nomenclature in autism », Journal of Child and Adolescent Psychiatric Nursing, vol. 19, no 3,‎ , p. 137–144. (PMID 16913963, DOI 10.1111/j.1744-6171.2006.00061.x)
  9. « Quand l’homosexualité était une maladie », sur Slate.fr, (consulté le )
  10. « L'autisme ou les autismes - Historique, définitions, données statistiques » [archive du ], Autisme regards croisés.
  11. (en) « Institute for the study of the neurologically typical ».

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Maurice Fraser, Roxanne Héroux, Sophie Plaisance, Nathalie Pepper et Marie-Josée Cordeau, TSA et neurotypique : mieux se comprendre: guide pour comprendre le fonctionnement de la personne ayant un trouble du spectre de l'autisme, , 30 p. (ISBN 2893425992 et 9782893425993)
  • [Prado 2013] Christel Prado, « Personnes neurotypiques, personnes avec autisme. Bâtissons une vie ensemble », psychologie clinique, no 35,‎ , p. 81–87 (ISSN 1145-1882 et 2118-4224, DOI 10.1051/psyc/201335081, lire en ligne, consulté le )