NGC 1275
Image illustrative de l’article NGC 1275
La galaxie lenticulaire NGC 1275
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Persée
Ascension droite (α) 03h 19m 48,1s[1]
Déclinaison (δ) 41° 30′ 42″ [1]
Magnitude apparente (V) 11,9[2]
12,6 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,31 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 2,3 × 1,6[2]
Décalage vers le rouge +0,017559 ± 0,000037[1]
Angle de position 110°[2]

Localisation dans la constellation : Persée

(Voir situation dans la constellation : Persée)
Astrométrie
Vitesse radiale 5 264 ± 11 km/s [1]
Distance 75,29 ± 5,28 Mpc (∼246 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie cD pec[1] S0[2]
cD? + S0? pec[3]
Dimensions environ 70,29 kpc (∼229 000 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[3]
Date [3]
Désignation(s) Perseus A
PGC 12429
MCG 7-7-63
CGCG 540-103
3C 84
IRAS 03164+4119 [2]
Caldwell 24
QSO B0316+413
Liste des galaxies lenticulaires

NGC 1275 (Caldwell 24) est une vaste galaxie lenticulaire située dans la constellation de Persée. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 5 104 ± 16 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 75,3 ± 5,3 Mpc (∼246 millions d'al)[1]. NGC 1275 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1786[3].

NGC 1275 correspond à la radiogalaxie Perseus A et c'est le membre dominant de l'amas de Persée. Elle est située près du centre de l'amas de Persée.

NGC 1275 est une galaxie active de type Seyfert 2. NGC 1275 est aussi une galaxie lumineuse dans l'infrarouge (LIRG) et c'est une radiogalaxie à spectre continu (Flat-Spectrum Radio Source). Elle présente des raies radio étroites (NLRG: narrow-line radio galaxy) faiblement excités (LEG : low-excitation narrow-line radio galaxy)[1].

À ce jour, neuf mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 69,044 ± 9,461 Mpc (∼225 millions d'al)[4], ce qui est à l'intérieur des valeurs de la distance de Hubble. Notons cependant que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie et qu'en conséquence le diamètre de NGC 1275 pourrait être d'environ 76,6 kpc (∼250 000 al) si on utilisait la distance de Hubble pour le calculer.

Classification modifier

En fait, NGC 1275 se compose de deux galaxies, l'une centrale de type cD et l'autre une galaxie HVS, de l'anglais « high velocity system ». La galaxie HVS est en face de NGC 1275 et elle se déplace vers celle-ci à une vitesse de 3 000 km/s[5]. On pense que la galaxie HVS fusionnera avec NGC 1275.

Dynamique modifier

La galaxie HVS est à au moins 200 000 années-lumière de NGC 1275 et elle exerce donc peu d'influence sur cette dernière[6]. Cependant, la force de marée exercée par NGC 1275 sur la galaxie HVS et la pression dynamique engendrée par son déplacement dans le milieu intra-amas de Persée la dépouille de ses gaz et produit une formation intense d'étoiles dans celle-ci[7].

NGC 1275 renferme un réseau massif de filaments lumineux présentant plusieurs raies spectrales d'émission[8]. Ces filaments sont apparemment poussés vers l'extérieur par des bulbes de plasma venant du noyau actif de la galaxie et se déplaçant à des vitesses relativistes[9]. De longs filaments faits de gaz chauffé à plusieurs millions de degrés s'étendent au-delà de la galaxie et sont la source de rayons X qui baignent l'amas. La masse des gaz contenus dans un filament typique est d'environ un million de masses solaires. Ils ont une épaisseur de seulement 200 années-lumière, mais ils peuvent souvent s'étirer jusqu'à 200 000 années-lumière[10].

L'existence prolongée de ces filaments constitue cependant un dilemme. Malgré leur température élevée, ils sont néanmoins plus froids que le milieu intergalactique. On ne sait pas pourquoi ils existent depuis longtemps, ou pourquoi ils ne se sont pas réchauffés, ou dissipés ou encore effondrés pour former des étoiles[11],[12]. L'une des hypothèses envisagées est la présence d'un faible champ magnétique (environ le dix-millième de celui de la Terre) qui exercerait une force suffisante sur les ions des filaments pour les maintenir ensemble[11],[12].

NGC 1275 contient énormément d'hydrogène moléculaire, environ 13 milliards de masses solaires. Cet hydrogène semble provenir du milieu intergalactique de l'amas. Le flot d'hydrogène moléculaire plus froid nourrit à la fois le noyau actif[13] de NGC 1275 et il est la source d'une intense formation d'étoiles[14].

Trou noir supermassif modifier

Un trou noir supermassif dont la masse est d'environ 340 millions de masses solaires est tapi au centre de NGC 1275[15].

Selon les auteurs d'un article publié en , la connaissance de la masse d'un trou noir central et du taux d'accrétion par celui-ci permet d'estimer le taux de formation d'étoiles dans la région centrale des galaxies de type Seyfert. Ce taux pour NGC 1275 serait à l'intérieur d'un rayon de 1 kpc de 0,65  /an[16].

Supernova modifier

Deux supernovas ont été découvertes dans NGC 1275 : SN 1968A et SN 2005mz[17].

SN 1968A modifier

Cette supernova a été découverte le par l'astronome hongrois Miklós Lovas. Le type de cette supernova n'a pas été déterminé[18].

SN 2005mz modifier

Cette supernova a été découverte le par les astronomes amateurs américains Tim Puckett[19] et Mike Peoples[20] ainsi que par l'astronome amateur canadien Jack Newton[21]. Cette supernova était de type Ia[22].

Groupe de NGC 1275 modifier

NGC 1275 est la plus grosse galaxie d'un groupe de galaxies qui portent son nom. Le groupe de NGC 1275 compte au moins 48 membres dont NGC 1224, NGC 1267, NGC 1270, NGC 1273, NGC 1275, NGC 1277, NGC 1279, IC 288, IC 294, IC 310 et IC 312[23]. Le groupe de NGC 1275 fait partie de l'amas de Persée (Abell 426).

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Diamètre dans la bande POSS1 103a-O.

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i (en) « Results for object NGC 1275 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 1200 à 1299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a b c et d (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 1275 » (consulté le ).
  4. « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 1275 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  5. Minkowski R., 1957, in IAU Symp 4, Radio astronomy, p. 107.
  6. Gillmon K., Sanders J.S., Fabian A.C., An X-ray absorption analysis of the high-velocity system in NGC 1275, 2004, MNRAS, 348, 159
  7. John S., III Gallagher, M. Lee, R. Canning, A. Fabian, R. W. O'Connell, J. Sanders et E. Zweibel, « Dusty Gas and New Stars: Disruption of the High Velocity Intruder Galaxy Falling Towards NGC 1275 », Bulletin of the American Astronomical Society, vol. 42,‎ , p. 552 (Bibcode 2010AAS...21536308G)
  8. Lynds R., Improved Photographs of the NGC1275 Phenomenon, 1970, ApJ, 159, L151.
  9. Hatch N.A., Crawford C.S., Johnstone R.M., Fabian A.C.: On the origin and excitation of the extended nebula surrounding NGC1275, 2006, MNRAS, 367, 433
  10. Hubble Sees Magnetic Monster in Erupting Galaxy, Newswise, consulté le 21 août 2008.
  11. a et b A. C. Fabian, Johnstone, Sanders, Conselice, Crawford, Gallagher et Zweibel, « Magnetic support of the optical emission line filaments in NGC 1275 », Nature, vol. 454, no 7207,‎ , p. 968–970 (PMID 18719583, DOI 10.1038/nature07169, Bibcode 2008Natur.454..968F, arXiv 0808.2712, lire en ligne)
  12. a et b Kenneth Chang, « Hubble Images Solve Galactic Filament Mystery », The New York Times,
  13. Jeremy Lim, Yi Ping Ao et Dinh-V-Trung Dinh‐v‐Trung, « Radially Inflowing Molecular Gas in NGC 1275 Deposited by an X-Ray Cooling Flow in the Perseus Cluster », The Astrophysical Journal, vol. 672,‎ , p. 252–265 (DOI 10.1086/523664, Bibcode 2008ApJ...672..252L, arXiv 0712.2979)
  14. Robert O'Connell, « Star Formation in the Perseus Cluster Cooling Flow », HST Proposal ID #11207. Cycle 16,‎ , p. 11207 (Bibcode 2007hst..prop11207O)
  15. R. J. Wilman, A. C. Edge et R. M. Johnstone, « The nature of the molecular gas system in the core of NGC 1275 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 359-2,‎ , p. 755–764 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2005.08956.x, Bibcode 2005MNRAS.359..755W, arXiv astro-ph/0502537)
  16. Aleksandar M. Diamond-Stanic et Rieke, « The Relationship between Black Hole Growth and Star Formation in Seyfert Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 746, no 2,‎ , p. 14 pages (DOI 10.1088/0004-637X/746/2/168, Bibcode 2012ApJ...746..168D, lire en ligne [PDF])
  17. (en) « Central Bureau for Astronomical Telegrams » (consulté le )
  18. (en) « Other Supernovae images » (consulté le )
  19. (en) « Puckett Observatory » (consulté le )
  20. (en) « Puckett Observatory, Search Team Members » (consulté le )
  21. (en) « Observatory Bed & Breakfast » (consulté le )
  22. (en) « Bright Supernovae - 2005 » (consulté le )
  23. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  24. Image sur spacetelescope.org.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « NGC 1275 » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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