Musiques (Emmanuel)

œuvre de Maurice Emmanuel

Musiques
op. 17
Genre Mélodies
Musique Maurice Emmanuel
Texte Louis de Launay
Langue originale Français
Effectif Mezzo-soprano et piano
Durée approximative 30 min
Dates de composition 1918
Création
Société des compositeurs,
Paris Drapeau de la France France
Interprètes Mlle Thuilland (chant),
Yvonne Lefébure (piano)
(mélodies no 1, 4, 6, 7 et 8)

Les Musiques, op.17, sont un cycle de douze mélodies composées par Maurice Emmanuel en 1918, sur des poèmes du recueil Crépuscules et Nocturnes de Louis de Launay, publié en 1908. Sur bien des points, cette œuvre se rapproche de la Symphonie no 1, op.18, composée aussitôt après et dédiée à la mémoire du fils de l'écrivain, aviateur tombé au champ d'honneur pendant la première Guerre mondiale.

Composition modifier

Contexte modifier

Maurice Emmanuel entreprend la composition de Musiques après la publication de ses Trente Chansons bourguignonnes en 1917, partition importante et aboutissement de longues années de recherches[1] folkloriques, régionalistes, ethnomusicologiques et — à titre personnel — musicologiques pour la revalorisation des modes anciens[2]. Comme le relève son biographe Christophe Corbier, « la musique vocale reste apparemment son refuge favori en ces années de guerre : peu après la parution de ces chants, il écrit un recueil de mélodies qui s'inscrit dans la tradition des grands cycles romantiques, sur des poèmes de son ami Louis de Launay[3] ».

Création modifier

La première audition en public des mélodies no 1, 4, 6, 7 et 8 a lieu le , dans un concert de la Société des compositeurs, avec Yvonne Lefébure au piano[4]. L'œuvre est publiée en 1928 aux éditions Sénart, puis rééditée aux éditions Salabert[4]. Dans le disque consacré à l'ensemble des mélodies avec piano et ensemble de musique de chambre de Maurice Emmanuel, réalisé pour le label Timpani en 1995[5], Harry Halbreich fait observer qu'« on ignore la date de la première audition intégrale[6] ». Christophe Corbier propose « selon toute probabilité » une audition de l'ensemble des douze mélodies à Lyon en [7].

Analyse modifier

Poème et musique modifier

Le titre du cycle, « conçu délibérément comme tel, avec ses rappels thématiques et l'agencement très étudié de ses alternances et de ses contrastes, se justifie par les allusions assez nombreuses et », note Harry Halbreich, « parfois assez artificielles et pédantes du poète à des termes musicaux. Le langage en est parfois d'un symbolisme bien recherché, à d'autres moments d'une familiarité déconcertante et bien proche de la vulgarité (dans la Marche au Bonheur en particulier)[6] ».

Structure modifier

L'œuvre est composée de douze mélodies :

  1. « Prélude » — Andante
  2. « Vibrations » — Adagio
  3. « Le vieux coucou » — Allegretto
  4. « Sous les pins » — Moderato ma energico
  5. « Résonances » — Andante
  6. « Invitation à la valse » — Tempo di Walzer, ma moderato
  7. « Villanelle du temps passé » — Allegretto scherzando
  8. « Berceuse » — Andante con moto, espressivo
  9. « Marche au bonheur » — Allegro
  10. « Valse hongroise » — Andantino
  11. « Des mots ! des mots ! » — Allegro jocoso
  12. « Postlude » — Moderato

Style modifier

Dans ces mélodies, « le langage musical d'Emmanuel se fait plus complexe et peut-être plus intellectuel que dans telles œuvres précédentes, sa modalité habituelle côtoyant un chromatisme plus sombre, voire des frottements bitonaux assez âpres. Moyennant quoi, ces Musiques contiennent d'éclatantes beautés[6] ».

Discographie modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

Notes discographiques modifier

  • (en) Christophe Corbier (trad. Martin Anderson), « Maurice Emmanuel's Chamber music and songs », p. 2-5, Londres, Toccata Classics TOCC 0231, 2014.
  • (fr + en) Harry Halbreich, « Un poète caché par un savant », p. 4-8, Paris, Timpani 1C1030, 1995.

Liens externes modifier

Références modifier