Mohamed Daïfi (en arabe : محمد ضيفي), né le 26 octobre 1907 au douar Intacen, fraction des Ouled Yettou, ancienne localité de Mezdour et mort assassiné par un groupe armé du parti du Mouvement national algérien en été 1956 à Mezdour et déclaré officiellement mort par jugement du Tribunal d'Alger en 1958, est un martyr algérien qui a participé à la guerre de libération nationale sous la bannière du Front de libération nationale (FLN)[1].

Mohamed Daïfi
محمد ضيفي
Biographie
Naissance
Décès
(déclaré officiellement mort par jugement en 1958)
Mezdour, Algérie française
Nom de naissance
Mohamed Daïfi
محمد ضيفي
Nationalité
Allégeance
Famille
Sidi Mohammed Ben Daïf (1842 - ca 1905), grand-père
Enfant
Benyahia Daïfi (1930 - 2015)
Autres informations
Membre de
Héritier par droit d'aînesse de la tribu des Ouled Daïf, fondée par Sidi Mohammed Ben Daïf
Arme
Unité
Conflit
Grade
Titres honorifiques
Chahid (Algérie)

Biographie modifier

Engagements politiques modifier

Dès 1954, il intègre volontairement les rangs du Front de libération national (FLN). Orateur local, il se lance dans une campagne de propagande anti-française et religieuse au sein de l'Organisation politico-administrative (OPA) à Mezdour et à Sour el Ghozlane, Wiliaya de Bouira.

Il devient moussebel de l'Armée de libération nationale (ALN) à l'hiver 1956 et fourni des renseignements politiques et militaires à la branche armée du FLN.

Assassinat modifier

Durant l'été de 1956 et en représailles aux activités de son fils Benyahia en région parisienne au sein de la Fédération de France du FLN[2], un kabyle nommé Massani propose de lui vendre une propriété sur les hauteurs de Bouira qu'il part visiter, guidé par un commis.

Arrivé sur place, le commis de Massani (qui est en réalité un harki) et des hommes armés du Mouvement national algérien (MNA) s'emparent de lui. Ils l'escortent de force jusqu'à son domicile situé à Belkat, le passent à tabac et lui volent tout son bétail, semant le chaos dans le village. Les mercenaires le conduisent ensuite à l'écart dans les montagnes de Mezdour où il est retenu prisonnier et interrogé avec violence. Puisqu'il ne cède pas à l'interrogatoire, ils lui font croire que l'une de ses filles est gravement malade et qu'il doit parler afin de pouvoir retourner au plus vite à ses côtés.

Comme le stratagème ne fonctionne pas, les assassins prennent l'ultime décision de lui découper les membres supérieurs. Sans information obtenue, ils l'exécutent sommairement en lui tranchant la tête. Son corps est ensuite enterré, dans une ancienne fosse et est recouvert de pierres, à l'abri des regards indiscrets.

Il rejoint la très longue liste des victimes de la guerre fratricide entre le FLN et le MNA[3],[4].

Postérité modifier

Porté disparu, sa dépouille n'est retrouvée qu'au second semestre de 1957 et mise en terre dans le cimetière familial de Sidi Mohammed ben Ed Dif à Belkat, localité de Mezdour. Il est officiellement déclaré mort par jugement du Tribunal d'Alger en 1958.

Le Ministère des Moudjahidine et des ayants-droit des Chouahadas lui décerne le titre de frère Chahid (martyr) en 1963[5],[6].

Notes et références modifier

  1. Xavier Yacono, « Les pertes algériennes de 1954 à 1962. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 34, no 1,‎ , p. 119–134 (DOI 10.3406/remmm.1982.1963, lire en ligne, consulté le )
  2. « Pour ce passionné, « l’histoire est une enquête » qui se mêle souvent à celle de sa famille », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  3. « Guerre d'Algérie, combien de morts ? », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
  4. « Mémoire de la guerre d’Algérie : un combat fratricide sanglant a opposé sur le sol français les nationalistes du FLN à ceux du MNA », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. La Rédaction, « Boumerdès », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )
  6. « LES ALGÉRIENS HONORERONT LA MÉMOIRE DES " MARTYRS DE LA RÉVOLUTION " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )