Mir Taqi Mir

écrivain indien

Mir Muhammad Taqi Mir (février 1723 - 20 septembre 1810), également connu sous le nom de Mir Taqi Mir ou Meer Taqi Meer, est un poète ourdou de l'Inde moghole du XVIIIe siècle et l'un des pionniers à avoir donné forme à la langue ourdou elle-même. Il est l'un des principaux poètes de l'école de Delhi du ghazal ourdou, souvent comme l'un des meilleurs poètes de la langue ourdou. Il passe la dernière partie de sa vie à la cour d'Asaf-ud-Daulah à Lucknow[1].

Mir Muhammad Taqi Mir
Description de cette image, également commentée ci-après
Mir Taqi Mir en 1786
Naissance
Agra, Inde Moghol (maintenant Uttar Pradesh, Inde)
Décès (à 87 ans)
Lucknow, Inde Moghol (maintenant Uttar Pradesh, Inde)
Auteur
Mouvement Pionier de la poésie ourdou
Genres
Ghazal, Mathnavi, Poésie persane

Œuvres principales

Faiz-e-Mir
Zikr-e-Mir
Nukat-us-Shura
Kulliyat-e-Farsi
Kulliyat-e-Mir

Vie modifier

La principale source d'informations sur la vie de Mir est son autobiographie Zikr-e-Mir, qui couvre la période allant de son enfance au début de son séjour à Lucknow[2]. Cependant, tout n'est pas indiqué, beaucoup de choses n'étant pas datées ou présentées sans ordre chronologique[3]. Par conséquent, de nombreuses informations sur sa vie restent une question de spéculation.

Mir est né à Agra, en Inde (alors appelé Akbarabad et gouverné par les Moghols) en août ou février 1723[1]. Son grand-père avait émigré du Hedjaz à l'État d'Hyderabad, puis à Akbarabad ou Agra. Sa philosophie de vie est formée principalement par son père, Mir Abdullah, un homme religieux. Ce dernier meurt alors que Mir est adolescent. Il quitte ensuite Agra pour Delhi afin de terminer ses études et pour trouver des mécènes[4],[5].

Certains chercheurs considèrent deux des masnavis de Mir (longs poèmes narratifs rimés en couplets), Mu'amlat-e-ishq ("Les étapes de l'amour") et Khwab o Khyal-e Mir ("Vision de Mir"), écrits à la première personne, comme inspiré par ses premiers amours mais il n'est pas clair à quel point ils sont autobiographiques[6],[7].

Mir vit une grande partie de sa vie à Mughal Delhi. Cependant, après le sac de Delhi par Ahmad Shah Abdali chaque année à partir de 1748, il déménage finalement déménagé à la cour d'Asaf-ud-Daulah à Lucknow, à l'invitation du dirigeant. Affligé d'assister au pillage de sa bien-aimée Delhi, il exprime ses sentiments à travers certains de ses couplets[5].

Mir émigre à Lucknow en 1782 et y reste jusqu'à la fin de sa vie. Bien qu'il reçoit un accueil aimable d'Asaf-ud-Daulah, il trouve qu'il est considéré comme démodé par les courtisans de Lucknow. Les relations de Mir avec son patron se tendent progressivement et il rompt finalement ses liens avec la cour. Dans ses dernières années, Mir est très isolé. Sa santé se détériore rapidement et la mort prématurée de sa fille, de son fils et de sa femme lui causent une grande détresse[8],[5].

Il meurt le vendredi 21 septembre 1810[9],[5]. La marque de sa sépulture est enlevé à l'époque moderne lorsque des voies ferrées sont construites sur sa tombe[10].

Œuvre modifier

Ses œuvres complètes, Kulliaat, se composent de six Diwans contenant 13 585 couplets, comprenant une variété de formes poétiques : ghazal, masnavi, qasida, rubai, mustezaad, satire, etc.[9] La réputation littéraire de Mir est ancrée dans les ghazals de son Kulliyat-e-Mir, dont beaucoup sur les thèmes de l'amour. Son masnavi Mu'amlat-e-Ishq (Les étapes de l'amour) est l'un des plus grands poèmes d'amour connus de la littérature ourdou[7].

Mir vit à une époque où la langue et la poésie ourdou sont à un stade de formation et son sens esthétique instinctif l'aide à trouver un équilibre entre l'expression indigène et le nouvel enrichissement provenant de l'imagerie et de l'idiome persans pour constituer la nouvelle langue d'élite connue sous le nom de Rekht. ou Hindui. Basant sa langue sur son hindoustani natal, il crée un langage poétique à la fois simple, naturel et élégant, repris par des générations suivantes de poètes[7].

La mort des membres de sa famille ainsi que ses épreuves de vie affectent fortement une grande partie de l'écriture de Mir. Il est ainsi noté pour sa poésie de pathétique et de mélancolie[7],[9].

Mir Taqi Mir dans la fiction modifier

Principaux travaux modifier

  • "Nukat-us-Shura" Dictionnaire biographique des poètes ourdou de son temps, écrit en persan[5].
  • "Faiz-e-Mir" Collection de cinq histoires sur les soufis et les faqirs, qui auraient été écrites pour l'éducation de son fils Mir Faiz Ali[11].
  • Autobiographie "Zikr-e-Mir" écrite en langue persane[3].
  • "Kulliyat-e-Farsi" Recueil de poèmes en persan
  • "Kulliyat-e-Mir" Collection de poésie ourdou composée de six diwans (volumes).
  • Kulliyat e Mir (Deewan Awal)
  • Kulliyat e Mir (Deewan Duam)
  • Kulliyat e Mir (Deewan Suam)
  • Kulliyat e Mir (Deewan Chaharam)
  • Kulliyat e Mir (Deewan Panjam)
  • Kulliyat e Mir (Deewan Shasham)
  • Mir Taqi Mir Ki Rubaiyat

Références modifier

  1. a et b (en) Sweta Kaushal, « Meer Taqi Meer: 10 couplets we can use in our conversations », Hindustan Times (newspaper),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. C M Naim, Zikr-i-Mir, The Autobiography of the Eighteenth Century Mughal Poet: Mir Muhammad Taqi Mir (1723–1810), Translated, annotated and with an introduction by C. M. Naim, New Delhi, Oxford University Press, .
  3. a et b Faruqi, « The Poet in the Poem », Columbia.edu website, (consulté le ).
  4. Naim, « Mir and his patrons », Annual of Urdu Studies, vol. 14,‎ (lire en ligne).
  5. a b c d et e Profile and poetry of Mir Taqi Mir on University of Chicago website Retrieved 18 July 2020
  6. Ralph Russell et Khurshidul Islam, Three Mughal Poets: Mir, Sauda, Mir Hasan, Harvard University Press, (lire en ligne).
  7. a b c et d Pritchett, « Convention in the Classical Urdu Ghazal: The Case of Mir », Columbia.edu website, (consulté le ).
  8. D. J. Matthews et C. Shackle, An anthology of classical Urdu love lyrics, Oxford University Press, (lire en ligne) :

    « Mir. »

    .
  9. a b et c Legendary Urdu poet Mir Taqi Mir passed away The Times of India, Rajiv Srivastava, TNN, 19 September 2010, Retrieved 18 July 2020
  10. William Dalrymple, The Age of Kali, Lonely Planet, (ISBN 1-86450-172-3), 44.
  11. Foreword by Dr. Masihuzzaman in Kulliyat-e-Mir Vol-2, Published by Ramnarianlal Prahladdas, Allahabad, India.

Bibliographie modifier

  • Lall, Inder jit; Mir A Master Poet; Thought, 7 novembre 1964
  • Lall, Inder jit; Mir The ghazal king; Indian & Foreign Review, septembre 1984
  • Lall, Inder jit; Mir—Master of Urdu Ghazal; Patriot, 25 septembre 1988
  • Lall, Inder jit; 'A Mir' of ghazals; Financial Express
  • Mīr Taqī Mīr (trad. C. M. Naim), Zikr-i Mir: the autobiography of the eighteenth century Mughal poet, Mir Muhammad Taqi ʻMir', 1723-1810, Oxford University Press, (ISBN 9780195645880, OCLC 42955012, lire en ligne)
  • Khurshidul Islam et Ralph Russell, Three Mughal Poets: Mir, Sauda, Mir Hasan, OUP India, (ISBN 978-0-19-563391-7, lire en ligne)
  • Shamsur Rahman Faruqi, Shiʻr-i shor angez : ghazaliyāt-i Mīr kā muḥaqiqānah intikhāb Qaumī Kaunsil barāʼe Farogh-i Urdū Zabān, 2006 (étude en 4 volumes sur les ghazals de Mīr Taqī Mīr)
  • The Anguished Heart: Mir and the Eighteenth Century: 'The Golden Tradition, An Anthology of Urdu Poetry', Ahmed Ali, pp 23–54; Poems:134-167, Columbia University Press, 1973/ OUP, Delhi, 1991
  • Ish Kumar, Mir Taqi Mir, New Delhi, Sahitya Akademi, coll. « Makers of Indian Literature », (ISBN 81-260-0186-0, OCLC 707081400)

Liens externes modifier