Delta Ursae Majoris

étoile de la constellation de la Grande Ourse
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δ Ursae Majoris
Mégrez
Description de l'image Ursa major star name.png.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 12h 15m 25,560s[1]
Déclinaison +57° 01′ 57,42″[1]
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente +3,31[2]

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral A2Vn[3]
Indice U-B +0,07[2]
Indice B-V +0,08[2]
Indice R-I 0,00[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −12,39 ± 0,79 km/s[4]
Mouvement propre μα = +104,11 mas/a[1]
μδ = +7,30 mas/a[1]
Parallaxe 40,51 ± 0,15 mas[1]
Distance 80,5 ± 0,3 al
(24,69 ± 0,09 pc)
Magnitude absolue +1,36[5]
Caractéristiques physiques
Luminosité 25,03 L[5]

Désignations

Megrez, δ UMa, 69 UMa, HD 106591, HIP 59774, HR 4660, BD+57°1363, CCDM 12155 +5702, FK5 456, GC 16736, GJ 459, NSV 5513, SAO 28315[6]

Delta Ursae Majoris (δ UMa / δ Ursae Majoris), également nommée Mégrez, est une étoile de la constellation de la Grande Ourse. Sa magnitude apparente est de 3,31[2], ce qui en fait la plus faible des sept étoiles du Chariot. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, l'étoile est située à ∼ 80,5 a.l. (∼ 24,7 pc) de la Terre[1]. Elle se rapproche du Système solaire à une vitesse radiale de −12 km/s[4].

Nomenclature et histoire modifier

 
الدبّ الأكبر al-Dubb al-Akbar, « la Grande Ourse » dans une édition du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī XIe s.

Megrez (Mégrez en français[réf. nécessaire]) est le nom de l'étoile à présent approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[7]. Il vient de l’arabe مغرز الدبّ الأكبر Maġriz al-Dubb al-Akbar, « la Racine de la queue du Grand Ours », qui s’inscrit tardivement dans le cadre de la représentation grecque reprise par astronomes arabes au IXe siècle[8]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde donne en 1665 la transcription ‘Meg’rez AlDub AlAcber’[9]. En passant par l’intermédiaire du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796) qui donne ‘magrez el-dub el achbar’[10], Johann Elert Bode s’en saisit une première fois sous la forme simplifiée Megrez[11]. Immédiatement après, le palermitain Giuseppe Piazzi (1814) retourne à directement à Thomas Hyde pour donner lui aussi la même forme[12]. C’est cette forme qui va passer au XIXe siècle dans les catalogues[13].

Description modifier

Mégrez est une étoile blanche de la séquence principale de type spectral A2Vn[3]. Elle possède deux faibles compagnes, Delta Ursae Majoris B de 10e magnitude et distante de 181,9 secondes d'arc, et Delta Ursae Majoris C de 12e magnitude et distante de 174,8 secondes d'arc, le tout en date de 2020[14]. Ce sont des compagnons purement optiques, dont la proximité apparente avec Mégrez est une coïncidence[15].

Elle est membre du courant d'étoiles de la Grande Ourse.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b c d et e (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  3. a et b (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
  4. a et b (en) A. Vallenari et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 3 : Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 674,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, Bibcode 2023A&A...674A...1G, arXiv 2208.00211). Notice Gaia DR3 pour cette source sur VizieR.
  5. a et b (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  6. (en) * del UMa -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  7. (en) UAI, « Star Names », 2021 »
  8. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 180.
  9. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 11. »
  10. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 400. »
  11. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
  12. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 81.
  13. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 142.
  14. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)
  15. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)