Marie-Rose Gineste
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MontaubanVoir et modifier les données sur Wikidata
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Marie-Rose Gineste, née le 10 août 1911 à Canals et morte le 30 août 2010 à Montauban, est une résistante catholique française.

Biographie modifier

Marie-Rose Gineste est originaire d'une famille paysanne catholique qui déménage à Montauban au cours des années 1930[1]. Elle y travaille comme couturière, puis comme assistante sociale. Elle s'engage aussi dans le syndicalisme. Très pratiquante, Gineste s'implique dans la résistance chrétienne dès août 1940. Secrétaire du secrétariat social de Montauban, elle en fait « un pôle de résistance spirituelle »[2] alors même que le siège de la Gestapo dans la ville est installé à seulement quelques centaines de mètres[3]. Elle fait diffuser clandestinement les premiers exemplaires de Témoignage chrétien et de Combat, dont elle devient la directrice départementale, ce qui est une chose rare pour une femme[3]. Elle fait aussi fabriquer de faux papiers, une activité qu'elle continuera tout au long de la guerre.

En août 1942, elle aide l'évêque de Montauban Pierre-Marie Théas à diffuser sa lettre pastorale appelant les fidèles catholiques à s'opposer aux rafles de juifs et à aider les persécutés. Consciente que la poste censurera la lettre, elle se propose pour en distribuer des copies à toutes les églises du diocèse de Montauban (à l'exception de l'une d'entre elles dont le curé ne lui inspire pas confiance) [4]. Afin que la lettre, écrite en réaction à la rafle du 26 août, puisse être lue en chaire pour le dimanche du 30 août, Gineste parcourt des centaines de kilomètres en quelques jours. Elle aide l'évêque à cacher des enfants dans différents établissements religieux de la région[4]. Toujours avec sa bicyclette, elle fait régulièrement, avec l'aide notamment de l'abbé Corvin[5] la liaison entre l'Armée Secrète et le maquis d'Ornano, composé de réfractaires au STO[6].

Après la guerre, elle est nommée membre du Conseil départemental de Libération du Tarn-et-Garonne[5].

Hommages modifier

Le vélo de Marie-Rose Gineste est exposé au mémorial Yad Vashem[7]. Ce même centre lui a accordé le titre de Juste parmi les nations en 1985[8].

Une rue à Montauban[9] et une à Toulouse [10] portent son nom.

Bibliographie modifier

  • Gay Block, Malka Drucker, Rescuers: Portraits of Moral Courage in the Holocaust, Holmes and Meier Publications, New-York, 1 janvier 1992, 255p.
  • Marie Gulla, François-Henri Soulié, Une bicyclette pour la liberté, L'Harmattan, Paris, 24 août 2012, 68p.

Filmographie modifier

  • Peter Bogdanovitch, Stories of Courage: Two women, téléfilm de 1 h 35min, 1997.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Marie-Rose-Gineste », sur www.ajpn.org (consulté le )
  2. Olivier Chatelan, « Un catholicisme social omniprésent mais peu connu : les secrétariats sociaux en France, des origines aux années 1960 », Recherche Sociale,‎ , p. 24-40
  3. a et b Max Lagarrigue, « Montauban. Marie-Rose Gineste : une Juste résistance », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  4. a et b Pascal Caïla, « Un évêque dans la tourmente : Mgr Pierre-Marie Théas », Annales du Midi, vol. 104, no 199,‎ , p. 335–354 (DOI 10.3406/anami.1992.3743, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Nick Lampert, La Formidable Histoire d'Alexandre Glasberg, Paris, Karthala, , 372 p. (ISBN 9782811128296), p. 145
  6. « Maquis d'Ornano : fidélité aux valeurs de la Résistance », sur ladepeche.fr (consulté le )
  7. AFP, « Décès de la résistante M-R Gineste », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  8. « justes », sur Comité Français pour Yad Vashem (consulté le )
  9. « Rue Marie-Rose Gineste, Montauban (Moncerat) », sur rues.openalfa.fr (consulté le )
  10. « Rue Marie-Rose Gineste, Toulouse (Toulouse Rive Gauche, Fontaine Bayonne - Cartoucherie) », sur rues.openalfa.fr (consulté le )