Manufacture des tabacs

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Les manufactures des tabacs sont en France des manufactures chargées de la fabrication des cigarettes et des cigares, selon un système de monopole d'État mis en place sous Colbert avec la ferme du tabac, qui prend fin au tournant des années 1990, ouvrant à la concurrence, entraînant la fermeture de nombreuses usines et une restructuration importante de ce secteur industriel.

Ouvrier de la Manufacture des tabacs de Toulouse en 1961.
Ancienne manufacture des tabacs de Vesoul.
Ancienne manufacture des tabacs de Marseille.
Ancienne manufacture des tabacs de Nancy.
Ancienne manufacture des tabacs de Nantes.

Aujourd'hui, il ne reste plus que quatre sites de production en France, et la plupart des anciennes manufactures appartiennent au patrimoine industriel.

Histoire

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Le XVIIIe siècle voit en France l’apparition des premiers établissements de type industriel.

Au siècle précédent, les débuts de l’activité manufacturière française du tabac se déroulèrent d'abord à Morlaix, Dieppe et Paris, après que Colbert établit le « Privilège de fabrication et de vente » sur les produits dérivés du tabac en 1674.

Par la suite, Jean-Jacques Martinet et Jacques III Jules Gabriel, deux ingénieurs des ponts et chaussées, mettent en chantier la manufacture du Havre entre 1726 et 1730. Celle de Dieppe est reconstruite à proximité de la mer entre 1734 et 1738. À Morlaix, le chantier de construction de la manufacture définitive est confié à Jean-François Blondel (1683-1756), architecte de l’Académie royale d’architecture. Au total, neuf manufactures royales composent le parc manufacturier de l’époque. Elles sont régies par la Ferme générale.

Après une courte période durant laquelle Révolution française, dès 1789, abolit le monopole, et un ralentissement des importations durant le blocus continental, Napoléon Ier rétablit celui-ci. Le , il fonde par décret la régie des tabacs. Ce système est conservé après 1814, et la loi du réglemente la culture du tabac en France permettant de développer un volume de production sensible, contrebalançant le niveau des importations. La régie des tabacs fixe chaque année la quantité de tabac dont elle a besoin pour son approvisionnement, et répartit cette quantité entre les divers départements producteurs. Ce système perdure durant tout le XIXe siècle. En 1840, la production de tabac issue du sol français et traitée par les usines est de 8 350 tonnes. A partir de 1848, l’exploitation voit la refonte complète de l’outil de production et la construction en série d’un nouveau modèle de manufacture à partir d’un plan unique, dit « modèle Rolland », créé par l'ingénieur Eugène Rolland[1].

La manufacture du Gros-Caillou (Quartier du Gros-Caillou, Paris) est fermée en 1904, et la construction de la manufacture des tabacs d'Issy-les-Moulineaux est lancée.

En 1926, Raymond Poincaré décide de réformer le système avec la création de la Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA) qui dénombre 22 établissements manufacturiers :

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Voir aussi

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Notes et références

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  1. M. Barral, « L’industrie et le monopole des tabacs », dans Revue des Deux Mondes, tome 2, 1843.
  2. Protection et reconversion des manufactures, site perso
  3. Le vaste site d'Altadis, du tabac à la douleur
  4. Les friches de la Belle-de-Mai
  5. Nantes. La Seita officialise la fermeture de l'usine - article Ouest-France du 15 avril 2014.
  6. Pantin, la fin de la manufacture des tabacs, vidéo INA
  7. Centre France, « Social - Seita ferme son site de production à Riom : "Un coup de poignard en plein cœur !" », www.lamontagne.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Seita, sale coup de Tabac sur l'usine de Tonneins
  9. « Le « modèle Rolland » », dans Manufacture des tabacs : La fabrique du futur, Université de Strasbourg, 4 p. (lire en ligne), p. 2.
  10. Paul Smith, « Les reconversions des manufactures françaises des tabacs », Ethnologies, Association Canadienne d'Ethnologie et de Folklore, vol. 42, nos 1-2,‎ , p. 267–295 (ISSN 1481-5974, e-ISSN 1708-0401, lire en ligne, consulté le ).
  11. (nl) Bruyne Kruyd, « Frankrijk », dans Het erfgoed van de tabaksnijverheid in Vlaanderen [« L'héritage de l'industrie du tabac en Flandre »], Agentschap Onroerend Erfgoed, coll. « Onderzoeksrapporten van het agentschap Onroerend Erfgoed. » (no 69), , 187 p. (ISSN 1371-4678, lire en ligne), 5.2.1.3, p. 152.