Couleuvre de Montpellier

espèce de serpents
(Redirigé depuis Malpolon monspessulanus)

Malpolon monspessulanus

Malpolon monspessulanus
Description de cette image, également commentée ci-après
Couleuvre de Montpellier
Classification ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Lamprophiidae
Sous-famille Psammophiinae
Genre Malpolon

Espèce

Malpolon monspessulanus
(Hermann, 1804)

Synonymes

  • Coluber monspessulanus Hermann, 1804
  • Natrix lacertina Wagler, 1824
  • Coelopeltis monspessulanus (Hermann, 1804)
  • Coelopeltis lacertina (Wagler, 1824)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

La Couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus, est une espèce de serpents de la famille des Lamprophiidae[1].

Description modifier

Généralités modifier

C'est un grand serpent qui peut atteindre une taille totale de 2,55 m, bien qu'il ne dépasse qu'exceptionnellement la taille de 2 m[2], ce qui en fait le serpent le plus grand d'Europe[3]. Le corps est svelte et la tête étroite[4]. Les mâles sont généralement plus grands et imposants que les femelles, avec une taille moyenne d'environ 2 m contre 1,3 m.

La Couleuvre de Montpellier a une coloration allant du brun au verdâtre, avec le ventre jaune uni[5].

Biologie et éthologie modifier

 
Jeune couleuvre de Montpellier dressée pour observer son environnement.

Généralités modifier

C'est un serpent diurne. Sa densité est généralement d'environ dix individus par hectare[6].

Appareil venimeux modifier

Elle est une des couleuvres présentes en France. Elle ne possède pas de crochets fonctionnant comme ceux de la vipère. Ses crochets, peu mobiles, sont situés au fond de la mâchoire supérieure (elle est dite opisthoglyphe) et sont cannelés. Ils ne fonctionnent pas à la manière d'une seringue.

Alimentation modifier

 
Couleuvre de Montpellier en train d'avaler un lézard catalan.

Son alimentation est constituée de lézards (comme Psammodromus algirus ou même des lézards ocellés de taille adulte[7]), de serpents (comme Rhinechis scalaris ou Hemorrhois hippocrepis), d'oiseaux ou de petits mammifères (muridés, lapereaux...). Le venin tue la proie lentement, en vingt-quatre ou quarante-huit heures[8]. La Couleuvre de Montpellier chasse à vue.

Cycle de vie et reproduction modifier

Cette couleuvre se reproduit d'avril à juin, les femelles pondant de 4 à 14 œufs sous un tas de feuilles ou de pierres. Les œufs éclosent généralement au bout de 2 mois, les nouveau-nés mesurant de 20 à 35 cm. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 3 à 5 ans.

Comportement de défense modifier

Si elle est acculée ou se sent en danger, elle peut parfois se dresser comme un cobra, souffler fortement pour impressionner son adversaire et, en dernier ressort, se rebiffer et mordre. Bien qu'elle soit venimeuse, le fait qu'elle possède une dentition opisthoglyphe la rend généralement inoffensive pour l'Homme[9] bien que des cas d'envenimations aient été observés[10]. Ceci arrive dans des circonstances exceptionnelles, notamment si un doigt est inséré profondément dans la gorge du serpent[11]. Dans un tel cas, la morsure s'accompagne d'une inflammation locale et de douleur, d'œdème et/ou de lymphangite, voire des symptômes neurologiques (paresthésie, dysphagie, ptôsis ou dyspnée) ou, exceptionnellement, d'une paralysie[12]. Ces effets sont néanmoins passagers même si la guérison peut prendre plusieurs jours[13],[11].

Répartition modifier

Cette espèce se rencontre sur le pourtour méditerranéen : au Portugal, en Espagne, au sud-est de la France et au nord-ouest de l'Italie (Ligurie), ainsi qu'au Sahara occidental et nord de l'Algérie et du Maroc[14].

Habitat modifier

 
Exuvie de couleuvre de Montpellier découverte dans son habitat caractéristique.

C’est un serpent qui préfère les terrains secs et rocailleux dans lesquels il pourra avoir de nombreuses cachettes pour se réfugier. On peut observer la couleuvre de Montpellier également dans des forêts de chênes verts, à proximité de points d’eau ou encore dans les prairies.

Taxinomie et sous-espèces modifier

Étymologie modifier

Son nom spécifique, monspessulanus, vient de la latinisation de Montpellier[1],[15].

Liste des sous-espèces modifier

Selon The Reptile Database (15 déc. 2011)[16] :

La sous-espèce Malpolon monspessulanus insignitus (Geoffroy de St-Hilaire, 1809) a été élevé au rang d'espèce sous le nom de Malpolon insignitus, et la sous-espèce Malpolon monspessulanus fuscus est devenue une sous-espèce de cette dernière.

La Couleuvre de Montpellier et l'Humain modifier

Protection modifier

Malpolon monspessulanus figure en annexe III de la convention de Berne de 1982, ce qui signifie qu'elle fait partie des espèces de faune protégées en Europe[17],[18]. Par ailleurs certains pays où l'espèce est présente ont choisi de lui appliquer des mesures de protection. Par exemple, elle est protégée en France[19]

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Publications originales modifier

  • Geniez, Cluchier & De Haan, 2006 : A multivariate analysis of the morphology of the colubrid snake Malpolon monspessulanus in Morocco and Western Sahara: biogeographic and systematic implications. Salamandra, vol. 42, p. 65-82 (texte intégral).
  • Hermann, 1804 : Observationes zoologicae quibus novae complures, vol. 20, p. 1-332 (texte intégral)

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (fr) Nicholas Arnold et Denys Ovenden, Le guide herpéto : 228 amphibiens et reptiles d'Europe, Delachaux & Niestlé, , 287 p. (ISBN 9782603016732)  
  • Jean-Philippe Chippaux, Venins de serpents et envenimations, Paris, France, IRD Éditions, coll. « Didactiques », , 288 p. (ISBN 2-7099-1507-3, lire en ligne).  
  • Vincenzo Ferri (trad. de l'italien), Serpents de France et d'Europe, Paris, France, De Vecchi, , 96 p. (ISBN 978-2-7328-9607-6).  
  • Chris Mattison (trad. de l'anglais), Tous les serpents du monde, Paris, France, Delachaux et Niestlé, , 272 p. (ISBN 978-2-603-01536-0)
  • Guy Naulleau, Les Serpents de France, Nancy, France, Revue française d'aquariologie herpétologie, université de Nancy I, , 58 p. (lire en ligne).  
  • Jean-Pierre Vacher et Michel Geniez (dir.), Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Paris, Biotope, Mèze & Muséum national d’Histoire naturelle, , 544 p. (ISBN 978-2-914817-49-3).  

Notes et références modifier

  1. a et b Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. Alexandre Cluchier, « La couleuvre de Montpellier », dans Jean-Pierre Vacher et Michel Geniez (dir.), Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Paris, Biotope, Mèze & Muséum national d’Histoire naturelle, , p. 477-483
  3. Naulleau (1987), p. 10-13.
  4. Arnold et Ovenden (2010), p. 204-206
  5. « Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) », sur Serpents de France (consulté le )
  6. Chippaux (2002), p180
  7. Daniel Phillips, « Couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus (Hermann, 1804) », sur Reptiles et Amphibiens de France (consulté le )
  8. Chippaux (2002), p66
  9. Michel Aymerich, « La Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) », sur Groupe d'Étude et d'Observation pour la Sauvegarde des animaux sauvages et des écosystèmes (GEOS) (consulté le )
  10. Chippaux (2002), p42
  11. a et b (en) Philip Pommier et Luc de Haro, « Envenomation by Montpellier snake (Malpolon monspessulanus) with cranial nerve disturbances », Toxicon, vol. 50, no 6,‎ , p. 868-869
  12. Chippaux (2002), p44
  13. Ferri (2011), p54
  14. UICN, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  15. Bernard Le Garff et Jean Lescure, L'étymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe, Paris, Belin Éveil nature, , 207 p. (ISBN 978-2-701-14142-8, OCLC 165085146)
  16. Reptarium Reptile Database, consulté le 15 déc. 2011
  17. (en) Annexe II de la Convention de Berne, consultée le 18 avril 2012.
  18. (en) Annexe III de la convention de Berne, consultée le 20 février 2012.
  19. Arrêté du 19 novembre 2007 sur Legifrance, consulté le 18 avril 2012.