Mémorial aux victimes gays et lesbiennes du national-socialisme

mémorial

Le mémorial pour les gays et les lesbiennes victimes du national-socialisme (également connu sous le nom de FEZ memorial) est un monument à Cologne, en Allemagne, dédié aux victimes gays et lesbiennes des Nazis.

La gravure sur le mémorial.

Le monument, inauguré le , est situé à côté du pont Hohenzollern, sur la rive du Rhin. Le site a été choisi pour sa signification historique : traditionnellement, le pont a été un lieu de rencontre populaire pour les hommes gais et bis qui voulaient des contacts sexuels anonymes.

Contexte historique modifier

 
Une vue sur le Rhin et le Pont Hohenzollern depuis le mémorial.

Le mémorial constitue un lieu de mémoire commémorant les persécutions des personnes homosexuelles durant le nazisme[1],[2]. Bien que la persécution des lesbiennes n'ait pas été perpétuée sous le nazisme de manière systématique, cette dernière est toutefois évoquée en raison de l'impact sur leurs conditions de vie de ces persécutions[3]. L'inscription «Totgeschlagen – Totgeschwiegen» est par ailleurs censée rappeler la situation des victimes dans l'Allemagne de l'après guerre.

Le groupe d'étude "Dykes and Queers", dirigé par Jörg Lenk, propose la construction du mémorial en . La demande vient officiellement de la section de Cologne de la Fédération Allemande des Syndicats, soutenue publiquement par diverses personnes et organisations. Après la prise de position du centre documentaire de la ville de Cologne le projet initial d'élargir le tableau en mémoire des victimes juives, Roms et Sinté de la cathédrale de Cologne est abandonné. Les hésitations concernant la représentation des persécutions des lesbiennes exprimées par les représentants du conseil municipal de la ville de Cologne sont balayées par l'intervention du centre documentaire. Le conseil municipal souhaitait tout d'abord remplacer les mots "gays et lesbiennes" par le mot "homosexuels". Sur l'initiative d'une fraction des Verts la formulation est laissée à l'appréciation des initiateurs du mémorial. La décision de construction du mémorial fut adoptée de façon consensuelle, à l’exception de l'opposition émanant de la CDU.

En 1993, le bureau pour les affaires culturelles de Cologne fait 25 propositions d'artistes. Onze projets sont soumis, et un jury indépendant se décide à l'unanimité en 1994 en faveur de l'œuvre d'Achim Zinkann, un sculpteur de Rostock qui avait appris l'art et l'histoire à l'Université de Siegen. Le projet est financé à hauteur de 30,900 marks (15,798€) en dons. La cérémonie d'ouverture a lieu le , date qui coïncide à la fois avec la gay pride de Cologne et le 50e anniversaire de la libération de l'Allemagne du régime nazi.

Des monuments similaires existent à Francfort et à Berlin[4], et des plaques et des panneaux ont été installés sur les sites des camps de concentration de Mauthausen, Neuengamme, Dachau, et Sachsenhausen. Ce mémorial est le deuxième monument (après l'Ange de Francfort inauguré en 1994) dédié aux victimes gays et lesbiennes qui ne soit pas un tableau à être érigé en Allemagne[5].

Conception modifier

Le mémorial se compose de granit rose et gris. Il mesure 120 cm de hauteur et 69 cm de large. Sa forme est semblable au triangle rose utilisé par les Nazis pour identifier les hommes homosexuels dans les camps de concentration[6]. Le texte sur le mémorial indique "Totgeschalgen — Totgeschwiegen : Den Schwulen und Lesbischen opfern des National Sozialismus".

Bibliographie modifier

  • Limpricht/Müller/Oxenius. Verführte Männer — Das Leben der Kölner Homosexuellen im Dritten Reich, Köln 1991
  • Centrum Schwule Geschichte Köln. «Das sind Volksfeinde» — Die Verfolgung von Homosexuellen un Rhein und Ruhr 1933-45, Köln 1998
  • Jürgen Müller. Ausgrenzung der Homosexuellen aus der «Volksgemeinschaft» — Die Verfolgung von Homosexuellen in Köln 1933-1945, Köln 2003
  • Claudia Schoppmann. Verbotene Verhältnisse — Frauenliebe 1938-1945, Berlin 1999
  • Burkhard Jellonnek, Rüdiger Lautmann. Nationalsozialistischer la Terreur gegen Homosexuelle — Verdrängt und ungesühnt, Paderborn 2002
  • Pierre Seel. Ich, Pierre Seel, deportiert und vergessen, Köln 1996
  • Stümke-Winkler. Rosa Winkel, Rosa Écouter, Hambourg 1981
  • Frank Épargnant. «Wegen Vergehen nach § 175 verhaftet» — Die der Verfolgung Düsseldorfer Homosexuellen, Düsseldorf 1997

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. Limpricht, Cornelia, 1957-, Müller, Jürgen, 1959- et Oxenius, Nina, 1957-, "Verführte" Männer : das Leben der Kölner Homosexuellen im Dritten Reich, Volksblatt, (ISBN 3-923243-93-6 et 978-3-923243-93-8, OCLC 24467604, lire en ligne)
  2. Müller, Jürgen, 1959-, Ausgrenzung der Homosexuellen aus der "Volksgemeinschaft" : die Verfolgung von Homosexuellen in Köln 1933-1945, Emons, (ISBN 3-89705-275-X et 978-3-89705-275-8, OCLC 52557755, lire en ligne)
  3. Schoppmann, Claudia 1958-, Verbotene Verhältnisse Frauenliebe 1938-1945 (ISBN 978-3-89656-573-0 et 3-89656-573-7, OCLC 1189191440, lire en ligne)
  4. (en-US) « Germany unveils memorial to gay victims of Holocaust (Published 2008) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. (de) « Rosa-Winkel-Mahnmal Köln - Home », sur www.rosa-winkel-mahnmal.de (consulté le )
  6. « Gays & Lesbians », sur www.cologne-tourism.com (consulté le )