Luzifer-Amor

revue scientifique d’histoire de la psychanalyse

Luzifer-Amor  
Discipline Histoire de la psychanalyse
Langue Allemand
Directeur de publication Michael Giefer, Ludger M. Hermanns, Rainer Herrn, Michael Schröter
Rédacteur en chef Ludger M. Hermanns, Michael Schröter
Publication
Maison d’édition Brandes & Apsel Verlag, 60385 Frankfurt a. M. (Allemagne)
Période de publication 1988-
Fréquence biannuelle
Liens

Luzifer-Amor, selon son sous-titre « Revue d'histoire de la psychanalyse » (Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse), est une revue allemande d'histoire de la psychanalyse fondée en 1988 sous l'impulsion de Gerd Kimmerle. De 2004 à 2014, le seul éditeur de la revue est le Berlinois Michael Schröter. Publiée aujourd'hui chez l’éditeur francfortois Brandes & Apsel, la revue est biannuelle et accessible sur Internet[1],[2]. L'appellation Luzifer-Amor est tirée d'un extrait d’une lettre de Sigmund Freud à Wilhelm Fliess du 10 juillet 1900[note 1],[2] .

Historique modifier

Luzifer-Amor. Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse est fondée en 1988, date de parution du N° 1 de la revue, publié à Tübingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne) au Diskord Verlag (éd. Diskord), dirigé par Gerd Kimmerle[3],[4]. Dans une première phase d'existence de la revue, Gerd Kimmerle est assisté par Bernd Nitzschke (1988-89, Cahier 1-3), Hanna Gekle (1989-95, cahier 4-16) et Ludger M. Hermanns (1996-2003, cahier 17-32)[5]. Chaque numéro ou « cahier / brochure » (Heft) est alors consacré à un thème, avec d'ores et déjà des publications de textes-sources, inédits ou oubliés[5].

En 2004 (à partir de Heft 33), Michael Schröter est le seul éditeur de la revue et il introduit quelques nouveautés. Dès lors, un comité consultatif composé de collègues « renommés » et spécialisés assiste activement la revue. Celle-ci est restée fondamentalement thématique, mais comporte désormais régulièrement dans la section intitulée « aus der Forschung » des articles ou textes consacrés à la « recherche » (Forschung), et dans une section « Petites communications », des contributions non reliées au thème[5].

De 2008 à 2015, le travail de rédaction de Luzifer-Amor est soutenu par la fondation Blum-Zulliger pour Freud et l'histoire de la psychanalyse à Berne (Suisse)[6],[5]. Depuis 2009, la revue est éditée par Brandes & Apsel, à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) ; en 2012, la maison d'édition Brandes & Apsel a donné accès à la revue par voie électronique[5]. En 2014, Ludger M. Hermanns exerce également la fonction d'éditeur de la revue avec Michael Schröter[5].

À l'automne 2018, Michael Giefer ainsi que Rainer Herrn entrent aussi dans l'équipe éditoriale[5].

Luzifer-Amor et la recherche en histoire de la psychanalyse modifier

Dans son article intitulé « Histoire de la psychanalyse, histoire des sciences. Renouvellements et convergences », où elle part de l'examen de la revue anglaise Psychoanalysis and History (en), dont le directeur principal de 2005 jusqu'à sa mort en 2015 est John Forrester, historien et philosophe des sciences de l’Université de Cambridge, Anne Ber-Schiavetta rappelle qu'en 1988, deux revues consacrées à l’histoire de la psychanalyse font leur apparition : la Revue internationale d’histoire de la psychanalyse (sous la direction d'Alain de Mijolla) de langue française et Luzifer-Amor, de langue allemande[7]. Quand Psychoanalysis and History paraît pour la première fois dix ans plus tard à la fin de 1998 en Grande-Bretagne, son but, similaire à celui d'Alain de Mijolla cité, est de recueillir et de diffuser des « études nouvelles », en même temps qu'il est précisé que la revue entend « renoncer aux lecteurs qui “tentent de tuer la psychanalyse en déclarant sa mort” pour s’adresser à ceux qui pensent que “l’élucidation de son histoire est le meilleur moyen de montrer sa vitalité” »[7]. Des relations « très nourries » vont alors se développer avec la revue allemande Luzifer-Amor[7].

Depuis qu'en 2010, l’œuvre et la correspondance de Freud sont tombées dans le domaine public, la revue Luzifer-Amor « s’emploie à publier des textes méconnus ou inédits ». Dans son article de 2014, Renate Sachse rend compte du numéro 51 qui s'apparente, selon elle, à une « monographie critique », une exception inédite pour la revue: le numéro 51[8] est consacré dans sa totalité au texte important Jenseits des Lustprinzips (Au-delà du principe de plaisir) où Freud élabore le troisième temps de la théorie des pulsions et introduit la pulsion de mort (le Todestrieb)[2] . En partant des deux manuscrits préparant chez Freud la version définitive de Jenseits des Lustprinzips, telle que cette dernière est donnée à lire dans les Gesammelte Werke (Œuvres complètes), les coauteurs du numéro, Ulrike May et Michael Schröter, présentent une nouvelle édition où ils exposent « toutes les strates du texte depuis les deux premières versions autographes », ce qui représente en soi « un événement sans précédent »[2], mais qui donne lieu à des controverses, notamment à une sévère critique d’Ilse Grubrich-Simitis (de) dans la revue de psychanalyse Psyche (de), Grubrich-Simitis étant connue pour ses travaux sur les manuscrits de Freud[9],[10],[2].

Afin de donner une vue d’ensemble du travail éditorial accompli, Renate Sachse présente à la fin de son article le sommaire du n° 51 de la revue Luzifer-Amor, où il apparaît que dans le premier manuscrit d' Au-delà le principe de plaisir écrit par Freud entre mi-mars et mi-avril 1919, il n'est question ni de « pulsion de mort », ni d'« eros ». La datation du deuxième manuscrit où s'élabore la « troisième théorie des pulsions » va de juillet 1919 à juillet 1920 et la version imprimée date de juillet et / ou août 1920[2].

 
Freud, qui vient d'achever L'Interprétation du rêve, écrit le 10 juillet 1900 à Fliess qu'il se sent « épuisé et inapte à s’attaquer de nouveau aux “grands problèmes”. […] Tout fluctue et s’assombrit, un enfer intellectuel, […] dans le noyau le plus obscur se distinguent les contours de Luzifer-Amor ».

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon Renate Sachse, Freud qui vient d'achever la rédaction de la Traumdeutung, « se déclare épuisé et inapte à s’attaquer de nouveau aux « grands problèmes ». Dans cet état d’esprit », il écrit alors à Fliess : « Concernant les grands problèmes, rien n’est encore décidé. Tout fluctue et s’assombrit, un enfer intellectuel, une strate derrière l’autre ; dans le noyau le plus obscur se distinguent les contours de Luzifer-Amor. (Von den großen Problemen ist noch nichts entschieden. Alles wogt und dämmert, eine intellektuelle Hölle, eine Schicht hinter der anderen ; im dunkelsten Kern die Umrisse von Luzifer-Amor sichtbar. Sigmund Freud an Wilhelm Fließ, 10. Juli 1900) ».

Références modifier

  1. Accès par Internet, site de Brandes & Apsel consulté le 4 janvier 2021 [1]
  2. a b c d e et f Renate Sachse, « Luzifer-Amor numéro 51. Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse », Essaim, 2014/1 (n° 32), p. 103-111. DOI : 10.3917/ess.032.0103. [lire en ligne]
  3. BnF Data[2].
  4. BnF Catalogue général [3]
  5. a b c d e f et g (de)Luzifer-Amor : Über Luzifer-Amor [4]
  6. (de)Blum-Zulliger-Stiftung / Sigmund-Freud-Zentrum, Bern (FZB), site consulté le 6 janvier 2021 [5]
  7. a b et c Anne Ber-Schiavetta, « Histoire de la psychanalyse, histoire des sciences. Renouvellements et convergences », Revue française de psychanalyse, vol. 84, no 1,‎ , p. 223-232 (DOI 10.3917/rfp.841.0223) [lire en ligne]
  8. (de) Freud, Jenseits des Lustprinzips. Neu-Edition, Erstabdruck der Urfassung (1919) und Kommentar in Luzifer-Amor, N° 51, sous la direction de Michael Schröter, Francfort-sur-le-Main, Brandes & Apsel Verlag, 2013, p. 7-91, « Présentation du N° 51 de la revue Luzifer-Amor », sur www.luzifer-amor.de (consulté le ).
  9. Ilse Grubrich-Simitis, Freud, retour aux manuscrits. Faire parler des documents muets (Zurück zu Freuds Texten. Stumme Dokumente sprechen machen, 1993), trad. de l'allemand par René Lainé et Johanna Stute-Cadiot, Paris, Puf, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », 1997.
  10. (de) « Psyche N° 67 / juillet 2013 », sur www.klett-cotta.de (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Texte de référence modifier

  • (de) Sigmund Freud, Jenseits des Lustprinzips. Neu-Edition, Erstabdruck der Urfassung (1919) und Kommentar in Luzifer-Amor, N° 51, sous la direction de Michael Schröter, Francfort-sur-le-Main, Brandes & Apsel Verlag, 2013, p. 7-91, « Présentation du N° 51 de la revue Luzifer-Amor », sur www.luzifer-amor.de (consulté le ).

Études modifier

  • Anne Ber-Schiavetta, « Histoire de la psychanalyse, histoire des sciences. Renouvellements et convergences », Revue française de psychanalyse, vol. 84, no 1,‎ , p. 223-232 (DOI 10.3917/rfp.841.0223) [lire en ligne]
  • Ulrike May et Michael Schröter, « Kommentar / Beiträge », dans Luzifer-Amor, Heft 51 (26. Jg. 2013): S. Freud, "Jenseits des Lustprinzips". Neu-Edition, Erstabdruck der Urfassung (1919) und Kommentar, Francfort am Main, Brandes & Apsel, , passim, « Présentation du N° 51 de la revue Luzifer-Amor », sur www.luzifer-amor.de (consulté le ). .
  • Renate Sachse, « Luzifer-Amor numéro 51. Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse », Essaim, 2014/1 (n° 32), p. 103-111. DOI : 10.3917/ess.032.0103. [lire en ligne]

Articles connexes modifier

Liens externes modifier