Lucrèce d'Este

(Redirigé depuis Lucrezia d'Este)
Lucrèce d'Este
Titre de noblesse
Duchesse
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Lucrezia d'EsteVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Blason

Lucrèce d'Este (16 décembre 1535 - 1598) est une princesse de Ferrare et une duchesse d'Urbin par son mariage de 1574 à 1598. Elle est la troisième fille d'Hercule II d'Este, duc de Ferrare et de son épouse la princesse Renée de France, deuxième fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. L'une des femmes les plus cultivées de son temps, elle fréquente les scientifiques et les poètes. Elle est connue pour son mécénat des arts, elle et sa jeune sœur Éléonore d'Este étant les dédicataires du poème du Tasse, O figlie di Renata. Les négociations qu'elle a engagées avec le Saint-Siège ont conservé le statut de souverain et le titre de duc de Modène et de Reggio à la maison d'Este.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Lucrèce d’Este passe son enfance à Ferrare où, amoureuse des arts et des mondanités, elle reçoit avec ses sœurs une excellente éducation grâce à sa mère, qui invita à la cour des professeurs de renom pour ses enfants. Les princesses ont ainsi étudié les langues anciennes et modernes, la littérature classique, la philosophie et la poésie, ainsi que la musique et le chant. Les professeurs de Lucrèce sont les humanistes Olympia Fulvia Morata et François Portus. Elle aime le théâtre, fréquente les scientifiques et les poètes, parmi lesquels le philosophe Francesco Patrizi et Le Tasse. Ce dernier consacra une série de poèmes à Lucrèce et Éléonore, sa sœur cadette.

Mariage modifier

Le 18 février 1570, elle épouse à Ferrare François Marie II della Rovere, duc d'Urbin, de quatorze ans son cadet. Sa dot était de cent cinquante mille ducats. La jeune femme s'entend bien avec son beau-père, mais le mariage est malheureux, son époux ne cessant de lui reprocher leur différence d'âge et lui ayant transmis la syphilis. De plus, avant son mariage, Lucrèce entretenait une relation avec le comte Ercole Contrari, capitaine des gardes du duc de Ferrare[1]. Leur liaison continua après son mariage et quand son frère le découvrit, il fit étrangler son amant sous ses yeux le 2 août 1575. Cependant, Lucrèce entama une nouvelle liaison avec le comte Luigi Montecuccoli[2]. En 1578, grâce à la médiation du cardinal Charles Borromée, le Saint-Siège autorise le couple à se séparer mais n'annule pas leur mariage, et Lucrèce retourne à Ferrare. Ce n'est qu'après sa mort que son mari pu contracter un nouveau mariage avec sa jeune cousine Livia della Rovere, avec laquelle il eut l'héritier tant attendu.

Rôle politique modifier

En 1567, le pape Pie V publie la bulle Prohibitio alienandi et infeudandi civitates et loca Sanctae Romanae Ecclesiae qui interdit aux enfants illégitimes l'investiture de fiefs appartenant à l'Église, sachant qu'Alphonse II ne pouvait avoir d'enfants et que son héritier apparent, César d'Este, était issu d'une branche illégitime de la maison.

À la mort de son frère, et malgré son hostilité envers son successeur, elle tenta de le faire reconnaître comme l'héritier légitime de la maison d'Este. César, sous le coup d'une excommunication et fuyant les armées de la papauté, envoya Lucrèce négocier avec le cardinal Pietro Aldobrandini. La Convention de Faenza du 12 janvier 1598 est le fruit de ses efforts : le Saint-Siège y reconnaît la domination de César sur les duchés de Modène et de Reggio en échange de la rentrée du duché de Ferrare dans les états pontificaux. Ainsi, la maison d'Este pu conserver son statut de maison souveraine.

Ascendance modifier

Bibliographie modifier

  • Mariella Carpinello, Lucrezia d'Este. Duchessa di Urbino, Milan, Rusconi, 1988.
  • Gerolamo Melchiorri, Donne illustri ferraresi dal Medioevo all'Unità, Ferrare, 2G Editrice, 2014, (ISBN 978-88-89248-18-8).
  • Luciano Chiappini, Gli estensi Mille anni di storia, Ferrare, Corbo Editore, 2001, (ISBN 978-88-8269-029-8).

Liens externes modifier

Références modifier

  1. Castello estense. Storia degli Estensi.
  2. L. Tonelli, Tasso, Torino, Paravia, 1935, p. 72