Lucas Kilian

graveur allemand (1579-1637)
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Lucas Kilian
Portrait de Lucas Kilian par Joachim von Sandrart.
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Maria Pfeiffelmann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Genre artistique

Lucas Kilian ou Lukas Kilian, né en à Augsbourg et mort le dans la même ville, est un graveur allemand.

Biographie modifier

Lucas Kilian, naît en 1579 à Augsbourg, de Bartholomäus Kilian (dit l'Ancien), habile orfèvre[1]. Ayant perdu son père en 1588[2], il trouve dans Dominicus Custos, qui avait épousé sa mère, un second père[1]. Après lui avoir enseigné avec beaucoup de soin le dessin et la gravure, Dominicus Custos envoie son fils adoptif en Italie[1].

Italie modifier

Parti pour l'Italie en 1601, Lucas va de ville en ville, réalisant principalement des gravures de reproduction[3]. Il est à Venise en 1602-1603[3], où il grave plusieurs tableaux de Paul Véronèse, du Tintoret[1], et de Palma Vecchio[3].

 
Portrait de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, prince de Nassau (1620, Rijksmuseum Amsterdam).

Retour à Augsbourg modifier

En 1604 il retourne à Augsbourg[3]. La même année, il épouse Barbara Miller (morte en 1620) puis épouse cette année en secondes noces, Magdalena Hartberg[4]. Converti au protestantisme en 1611, il est élu au conseil municipal d'Augsbourg[5]. Il entame alors sa longue et remarquable carrière de portraitiste[5].

Livourne modifier

La position politique influente de Lucas Kilian lui donne des contacts culturels et des occasions de voyager[5]. Une esquisse à la plume pour un projet de monument suggère une visite à Livourne après l'inauguration du monument des Médicis par Pietro Tacca en 1624[5].

Dernières années modifier

En 1632, le roi Gustavus Adolphus de Suède nomme Lucas Kilian membre du Conseil protestant après la prise d'Augsbourg ; en 1635, cependant, lorsque la ville tombe aux mains des forces impériales, Lucas est appelé à Wallerstein pour graver un grand portrait équestre de l’Empereur Ferdinand II pendant la guerre du Nord, montrant la ville assiégée d'Augsbourg en arrière-plan dans un genre propagandiste rendu populaire par Rubens[5].

Lucas Kilian meurt le dans sa ville natale[6].

Critique modifier

Lucas Kilian est doué d'une très grande facilité ; parmi les nombreux portraits qu'il grave, plusieurs auraient été faits en quatre jours[1]. Le burin de cet artiste est vigoureux, mais il lui est reproché trop de manière et un manque de pureté dans le dessin de ses contours[1]. Quoi qu'il en soit, cet artiste est un de ceux qui font le plus d'honneur à l'école allemande[1].

Œuvres modifier

 
Portrait de Nicolas Christophe Radziwiłł (entre 1610 et 1637, bibliothèque nationale de Pologne).

Nagler énumère quatre-vingt-dix gravures dues à son burin[7]. La première gravure indépendante de Lucas Kilian montre l'influence des Pays-Bas[3]. Il s'agit d'une grande vue de la Fontaine Augustus à Augsbourg[3]. Ses principaux ouvrages sont : une Résurrection d'après Paul Véronèse ; la Multiplication des pains, d'après le Tintoret ; un Christ mort, d'après Michel-Ange ; deux Adorations der bergers, l'une d'après Palma le Vieux, et l'autre d'après Hans Rottenhammer[1]. Il grave aussi un grand nombre de portraits estimés, dont les principaux sont ceux de Gustave II Adolphe, roi de Suède ; de Marie-Eléonore, reine de Suède ; de Frédéric, prince de Nassau ; de Nicolas Christophe, prince de Radziwiłł ; celui d'Albrecht Dürer, etc.[1]

  • Étude pour l'encadrement du Portrait de l'électeur Christian II de Saxe, plume, encre noire et lavis d'encre de Chine, 0,264 x 0,194 m, Paris, Beaux-Arts de Paris, inv.n°Mas 1364[8],[9].
  • Étude pour l'encadrement du Portrait de prince-évêque de Wurtzbourg, Philipp Adolf von Ehrenberg, plume, encre noire, gouaches bleue et blanche, 0,247 x 0,170 m, Paris, Beaux-Arts de Paris, inv. n° o.1588[10],[11].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Ponce 1818, p. 410.
  2. E. G. 1858, p. 721.
  3. a b c d e et f Turner 1996, p. 42.
  4. Grieb 2007, p. 778.
  5. a b c d et e Turner 1996, p. 43.
  6. (en) « Kilian, Lukas », sur oxfordartonline.com, (consulté le ).
  7. Grégoire 1874, p. 1104.
  8. « Cat'zArts - Affichage d'une notice », sur www.ensba.fr (consulté le )
  9. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Dürer et son temps. Dessins allemands de l'Ecole des Beaux-Arts, Beaux-arts de Paris les éditions, 2012, p. 344-353, Cat. 60.
  10. « Cat'zArts - Affichage d'une notice », sur www.ensba.fr (consulté le )
  11. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Dürer et son temps. Dessins allemands de l'Ecole des Beaux-Arts, Beaux-arts de Paris les éditions, 2012, p. 344-353, Cat. 61.

Annexes modifier

Article connexe modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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