Louis de Monfrabeuf

écrivain français

Louis de Monfrabeuf (ou de Montfrabeuf), né à Thénorgues (aujourd'hui dans le département des Ardennes) le et mort au Chesne (Ardennes) le , est un militaire puis écrivain français.

Louis de Monfrabeuf
Biographie
Naissance
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Biographie modifier

Louis de Monfrabeuf naquit à Thénorgues le de Charles de Monfrabeuf, baron de Thenorgues (1675-1735) et de Marie Catherine Zélie de Romance d'Attenove (?-1737)[1].

Il avait les titres de noblesse de comte de Thénorgues, sieur de La Motte-Guéry, des Petites-Armoises, Ham, Vervins...

Militaire, il fut officier dans le régiment de Barbançois, puis garde du corps dans les Garde du corps du roi de la compagnie de Villeroy. Il assista à la bataille de Fontenoy. Il prit sa retraite militaire vers 1760 et devint auteur. Il avait épousé Marie Françoise Louise Thiboust de Berry des Aulnois [2] du diocèse de Sens. Ils eurent plusieurs enfants, mais à la mort soudaine de ses trois fils, il quittait Thénorgues pour s’installer au château des Petites-Armoises. Il y fit de nombreux travaux, canaux pour assainir les parties marécageuses qui devinrent prairies.

Avant la Révolution française, il était seigneur des Petites Armoises. « Lorsque les privilèges furent abolis il renonça paisiblement à sa seigneurie et continua de vivre sur le pied de l'égalité avec ses ci-devant vassaux qui lui en surent bon gré et ne diminuèrent rien du respect qu'ils avaient pour lui ». Il avait la réputation d'être « un homme doux, honnête et facile dans le commerce de la vie. »

Aux États généraux de 1789, il apparait dans la liste des députés de la noblesse pour l'élection de Reims [3]: « Louis de Montfrabeuf, seigneur des Petites-Armoises, ancien garde du corps, tant en son nom que comme fondé de pouvoir de Dame Françoise-Louise de Gruthus, veuve de M. Roland de Mecquenem, dame en partie du Vivier et d'Artaise et de M. Alexandre-Cœsar-Annibal Fremyn, seigneur de Sy, Stonne, et des Grandes-Armoises. »

Il prenait le titre singulier de représentant du Roi des Juifs en tant qu'homme et les initiales de ce titre (R.D.R.D.J.) se trouvent sur son portrait qu'il avait fait graver pour le mettre à la tête de ses ouvrages.

Le , il achète la terre de la Motte-Guéry[4], domaine situé aux limites du ban du Chesne-Populeux[5] et qui sera plus tard érigée en baronnie d'empire pour son gendre, Philippe Christophe de Lamotte-Guéry. Il y mourut le .

L'écrivain modifier

Jean-Baptiste L'Écuy a la dent dure concernant ses talents : « Il n'avait point fait d'études préliminaires et n'avait pas un génie propre à y suppléer. Cela n'empêcha qu'il ne fît gémir les presses de Bouillon de tout ce qui lui passait par la tête et comme il y passait beaucoup de choses ses ouvrages sont nombreux ». Et ajoute perfidement qu'ils « ne durent trouver ni beaucoup d'acheteurs ni beaucoup de lecteurs. » Ce qui n'est pas certain : certains de ses ouvrages eurent plusieurs éditions et, en 1912, Albert Louis Caillet, dans son Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, se préoccupe encore de lui.

Et Jean-Baptiste-Joseph Boulliot rajoute : « Le seul avantage que puissent tirer ceux qui auront le courage de les lire, c'est de connaître jusqu'à quel point de dégradation peut aller l'art d'écrire ».

Albert Louis Caillet, dans son Manuel bibliographique …, en fait le maître de François-Guillaume Coëssin, ce qui semble douteux, ce dernier étant né en 1780 en Normandie, le premier étant mort en 1792 dans les Ardennes [6].

Publications modifier

  • Les lois du sage, par celui qui n'adore que lui, avec le catéchisme, Bouillon : Brasseur, 1783, in 8°
  • Les Loix du sage, seconde partie, revue, corrigé et augmenté, suivi de L'Explication métaphisique de la nature, première partie, s.d., 93 p.
  • L'homme réintégré dans le bon esprit, Bouillon : Brasseur, 1784, in 12°
  • Dialogue entre Pierre Lenoir et Marie Leblanc, Bouillon : Brasseur, 1785, in 12°
  • Réponse à la critique d'une lettre anonyme, La Haye : Neaume, 1784 [4] & Bouillon : Foissy, 1786, in 12°, 190 p.
  • Les phases de la nature, Bouillon : Brasseur, 1786, in 12°
  • Catéchisme historique, Bouillon : Foissy, 1787, in 12°
  • Coup d'œil de mes ouvrages bien clair, en voyant les trois conversations suivantes, Bouillon : Foissy, 1788, in 12°, pour la troisième édition
  • Le chemin du Ciel par la fortune, Bouillon : Foissy, 1788, in 12°
  • Le Réformateur de la patrie, 2e édition : 1788
  • Remontrance d'un père à ses enfans, Bouillon : Foissy, vers 1789, in 12°, 32 pages [7]
  • L'anti-nouveau philosophe, 1790, 69 p.
  • Réflexion sur l'opinion de Mr. Hervier[8] (concernant la Constitution de 1791), 1791
  • Réflexion sur la liberté, où trouver la vraie liberté, 1792
  • L'Encloueure du canon du Vatican, par le vrai chrétien, s.d.
  • Réflexions sur les égaremens de la nouvelle philosophie, que la vraie liberté peut seule réprimer, s.d.
  • Éducation des Ordres splendides, s.d.

Notes et références modifier

  1. Marie-Catherine-Zélie de Romance, née à Sery, mariée à l'église de Saint-Loup-aux-Bois, le 26 juillet 1723, et par contrat reçu au château de Terrier, à Charles de Monfrabeuf, chevalier, lieutenant au régiment de la Reine-Dragons, de la paroisse de Templeux-la-Fosse, à qui elle apporta les seigneuries de Thénorgues et de La Malmaison (fief situé sur le ban de Harricourt, aux limites de Thenorgues). (cf: La famille des Portes, dans Revue historique ardennaise, Paris : Alphonse Picard & fils, t.13, 1906, p.31)
  2. Ernest Henry, dans sa liste des prisonniers du Mont-Dieu, pendant la Révolution, insérée dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, édition de la Société d'études ardennaises à Sedan, 14e année, 1906-1907, p.171 [1], indique : « THIBOUST de BERRY des AULNOIS (Marie-Françoise-Louise), née à Fontenay-Bossery (Aube), veuve de Monfrabeuf, morte aux Petites-Armoises le 1er messidor an VII, âgée de 72 ans. Incarcérée le 14 frimaire (an II) avec ses filles. Occupait la cellule n° 30. »
  3. Travaux de l'Académie impériale de Reims, Reims : P. Dubois & Cie et Paul Giret, vol.43, 1865-1866, n° 1 & 2, pp. 334 [2]
  4. Voir : Louis de MONFRABEUF, sur Geneanet [3].
  5. Ce domaine, nommé localement ferme de la Motte, se situe, à présent, au bord de l'enceinte du domaine de Maison-Rouge, commune des Alleux) 49° 29′ 13″ N, 4° 46′ 31″ E)
  6. Peut-être tout au plus un inspirateur, et ce n'est pas avéré, même si Coëssin se montra un mystique précoce.
  7. Archives nationales, France, cote : AD/XXIb/111
  8. Il s'agit de Charles Hervier (1743-1820), théoricien du mesmérisme et auteur du Discours sur la constitution françoise, prononcé le 25 septembre 1791, dans l'église métropolitaine et paroissiale de Paris, avant le Te Deum, en actions de grâces de l'heureuse conclusion des travaux de l'Assemblée Nationale, et de l'acceptation faite par le Roi de l'Acte Constitutionnel, Paris: impr. Didot l'aîné, 1791.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Charles-Joseph Delahaut, Annales civiles et religieuses d'Yvois-Carignan et de Mouzon, complétées & publiées par L'Ecuy, Paris, 1822, p.450 [5].  
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie Ardennaise ou histoire des Ardennais, Paris, 1830, vol.2, p.223 [6].  
  • Biographie universelle ancienne et moderne, supplément , Paris : chez L.-G. Michaud, 1843, vol. 74, pp. 191-192 [7]
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, Paris, 1874, vol.11, p.439 [8]
  • Philomneste Junior, Les fous littéraires : essai bibliographique sur la littérature excentrique, les illuminées, visionnaires, etc., Bruxelles : Gay et Doucé, 1880, p.147-148. [9]
  • Albert Louis Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, t.3 (M-Z), Paris : Lucien Dorbon, 1912, [10] réédition Cambridge University Press, 2012 p.122.
  • Un oublié : Louis de Monfraboeuf, Almanach Matot-Braine, Reims, 1912, pp.406-409
  • Firmin Boissin, Excentriques disparus, A. Savine, 1890, p.82

Liens internes modifier

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