Fleur de lotus (hiéroglyphe égyptien M9)

hiéroglyphe égyptien
Fleur de lotus
M9

Unicode M009

'

La fleur de lotus, en hiéroglyphes égyptiens, est classifiée dans la section M « Arbres et plantes » de la liste de Gardiner ; cet hiéroglyphe y est noté M9.

Version hiératique et hiéroglyphique

Représentation modifier

Il représente l'extrémité d'un plant de lotus bleu (Nymphaea caerulea) courbé par le poids de sa fleur. Les pétales peuvent être bleues ou vertes et la tige peut être droite. Il existe aussi vertical. Il est translittéré sšn ou zššn.

Utilisation modifier

Linguistique modifier

C'est un idéogramme (Moyen Empire) ou déterminatif du terme sšn ou zššn (Pyr) :
O34
S
n
M9
« Lotus »[1]

(Racine probable du prénom Suzanne).

Mythologie modifier

Depuis le Nouvel Empire, un enfant assis sur une fleur de lotus symbolisait, entre autres, la naissance divine du dieu soleil. Selon les croyances de l'Égypte antique, au début de la création, le jeune dieu du soleil est né dans une fleur de lotus, issue de l'océan primordial Noun. Les Égyptiens voyaient donc le lever du soleil comme une répétition constante de la création et de la résurrection[2].

La fleur de lotus est l'attribut du dieu Néfertoum, qui la porte souvent sur la tête.

Depuis l'époque gréco-romaine, différents dieux enfants ont donc été représentés assis sur une fleur de lotus. De Hor-pa-chered, il ne reste à cet égard qu'un document iconographique datant de l'époque ptolémaïque[2].

Art modifier

La fleur de lotus est un motif fréquemment utilisé dans l'art égyptien antique, que ce soit dans l'architecture, la peinture ou l'orfèvrerie. Dans l'architecture, on utilise ce qu'on appelle la « colonne de lotus à chapiteau fermé ». Le modèle en était des fleurs de lotus liées en faisceaux[3]. De telles colonnes ont été retrouvées dans des tombes privées de l'Ancien, du Moyen et du Nouvel Empire. Les colonnes à bouquet de lotus ressemblent aux colonnes à bouquet de papyrus, mais se distinguent par leur tige inférieure, qui est droite dans le cas des colonnes à bouquet de lotus[4]. Dans les tombes de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire), les décorations murales représentent très souvent la fleur de lotus bleue, dont les défunts sont censés apprécier le parfum. D'autres peintures murales montrent des personnes tenant des bouquets de fleurs de lotus dans leurs mains ou portant la fleur en guise de coiffure.

Le trésor funéraire de Toutânkhamon (tombe KV62) comprend plusieurs objets contenant des fleurs de lotus. Par exemple, la « tête de Néfertoum », une représentation du jeune roi, le calice de lotus en albâtre représentant une fleur de lotus blanche et un bijou portant le nom de Toutânkhamon sur le trône.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Erman et Grapow 1926, p. 485.
  2. a et b Sandri 2006, p. 120.
  3. Helck et Otto 1999, p. 175.
  4. Arnold 1996, p. 64.

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier