Les Voraces désignent une société ouvrière lyonnaise regroupant des canuts (ouvriers de la soie), apparue à la Croix-Rousse en 1846, dans le contexte social agité de la révolte des canuts, et disparue en 1849[1].

Origine modifier

Le nom de « Voraces » viendrait du premier objectif « affiché » de la société, qui était de lutter contre la diminution par les cabaretiers du volume du pot de vin.

Selon une autre hypothèse, « Voraces » viendrait du nom de « devoirants » ou « compagnons du devoir » donné à leur association compagnonnique.

Les Voraces se réunissaient dans les cabarets et auberges, en particulier chez la mère Maréchal, à l’angle de la rue des Fossés (aujourd’hui rue d'Austerlitz) et la rue du Mail qui, elle, vendait le vin au litre. On suppose qu'ils se réunissaient également dans la cour des Voraces[2].

Il semble que leurs beuveries étaient une façade leur permettant d'échapper aux surveillances policières. Les évènements qui suivirent semblent en effet démontrer des motivations plus politiques. Les Voraces vont se positionner comme des défenseurs de la République, « partageux », héritiers des Chaliers.

Révoltes des Voraces modifier

En février 1848, après l’abdication de Louis-Philippe et la proclamation de la République, les Voraces prennent possession de l’Hôtel de ville, de la Préfecture et des forts de la Croix-Rousse.

Pendant les mois qui suivent, le pouvoir officiel doit vivre une cohabitation parfois difficile avec les Voraces.

En juin 1849, faisant écho au soulèvement des républicains parisiens, les Voraces tentent d’organiser une nouvelle insurrection, qui sera violemment réprimée.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Nizier du Puitspelu, Littré de la Grand'Côte, Article 'Voraces'
  • Justin Godart, À Lyon, en 1848. Les Voraces, Collection du centenaire de la révolution de 1848, Paris, Presses universitaires de France, 1948, 71 p.
  • Benoit Bruno, La République des Voraces, in L'Histoire, no 222, , p. 19

Notes et références modifier