Laiterie Dallaire
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Création 1932
Disparition 1998
Fondateurs Albert Dallaire
Siège social Rouyn-Noranda, Abitibi-Témiscamingue, Québec
Activité Agroalimentaire

La Laiterie Dallaire était une entreprise québécoise fondée en 1932 à Rouyn, qui a acquis une position dominante dans l'industrie laitière de l'Abitibi-Témiscamingue.

Origine modifier

La Laiterie Dallaire a été fondée en 1932 par Albert Dallaire. Ce beurrier de la Beauce s'établit d'abord à La Reine en 1919, puis à Rouyn après 1930, où il commence une petite laiterie avec deux vaches. Il accroît le troupeau et achète éventuellement deux voitures à cheval pour les livraisons en plus de faire construire une laiterie plus grande, comprenant notamment des installations pour l'embouteillage[1],[2],[3].

 
La laiterie Dallaire, dans les années 1940.

En 1935, Dallaire s'installe sur un terrain (qu'il achètera finalement en 1940) et construit une nouvelle laiterie au bout de ce qui deviendra plus tard la rue Dallaire. Son fils Louis-Philippe devient propriétaire de la laiterie l'année suivante et en mène l'expansion. Le processus de pasteurisation y est implanté en 1941. L'entreprise est équipée d'équipements modernes: pasteurisateur automatisé à plaques à haute température, laveuse de bouteilles à immersion, embouteilleuse automatique et chambre froide avec climatiseur au fréon. La distribution est assurée six jours par semaine par dix voitures à cheval et trois camions, desservant un territoire qui inclut Rouyn et Noranda, mais aussi Arntfield et McWatters, de même qu'une série d'établissements miniers. Le lait au chocolat, la crème, le lait de beurre, le beurre et la crème glacée s'ajoutent bientôt à la liste de produits[4].

Dallaire fait l'achat d'une autre laiterie, la Laiterie Guertin, en 1947 et y commence la fabrication de la crème glacée l'année suivante. Il acquiert d'autres opérations de crème glacée, à Val d'Or, en 1959, alors que le site principal à Rouyn continue de croître, permettant la fabrication du lait en poudre destiné à l'industrie[1].

La Ferme Dallaire connaît une expansion parallèle à la laiterie, avec l'ajout d'une grange en 1940 et l'ajout de silos en 1941, sous la direction d'Albert puis de son fils Victorin. La ferme est ultimement vendue à Louis-Philippe, qui en a fait un club de golf, devenu depuis le Club de Golf Municipal Dallaire, en 1971. Albert décède en 1951, Louis-Philippe en 1975 et Victorin en 1989[1].

Expansion et changements de propriétaires modifier

En 1961, la laiterie est relocalisée dans un bâtiment neuf de 2600 mètres carrés. Des camions citernes recueillent le lait des fermes dans une zone toujours grandissante au cours des années qui suivent. La fabrication du fromage cheddar s'ajoute au beurre, au lait de consommation, à la crème glacée et autres produits déjà en production[1].

Laiterie Dallaire achète la seule laiterie d'Amos en 1965 (Laiterie Lefebvre), puis d'autres à Normétal, Macamic, La Sarre (Laiterie Audet), Ville-Marie, Témiscaming, de même que la division québécoise des laiteries Eplett's.[1] Ces acquisitions en font la laiterie la plus importante en Abitibi-Témiscamingue[5],[6].

Beurrerie Lafrenière fait l'acquisition du groupe des laiteries Dallaire en 1973. En 1978, elle passe sous le contrôle de la brasserie Labatt, sous le groupe Ault, mais l'entreprise garde son groupe de direction et utilise la marque de commerce Dallaire[7],[8],[9]. La laiterie de Rouyn-Noranda continue d'être agrandie par les propriétaires successifs. La capacité de pasteurisation atteint 13 600 kg à l'heure en 1991, la production de friandises glacées, 10 millions de douzaines par année en 1994[1],[2].

Difficultés et fermeture modifier

Le géant Natrel (plus tard acheté par Agropur) fait irruption sur le marché régional en 1995 et conteste avec succès le monopole de la marque Dallaire. Nestlé reprend les actifs de la compagnie en 1996, mais les cèdent à Parmalat l'année suivante, cette dernière mettant fin aux opérations de lait et de fromage. Parmalat finit par fermer l'usine le 23 octobre 1998, mais l'entreprise est rachetée par quatre anciens directeurs de la laiterie: Jocelyne Bergeron, Pierre Lavigne, Réal Picard et Denis Roy. Ils forment Dallaire Spécialités, avec un contrat de fabrication de friandises glacées pour Nestlé. L'usine emploie 125 personnes en période estivale, sur cinq chaînes de production[1],[9].

De 12 millions de douzaines pour le marché canadien, le contrat avec Nestlé augmente en 2004 à 27 millions de douzaines pour l'Amérique du Nord. Le contrat est interrompu par la multinationale en 2009, ce qui cause la fermeture de l'entreprise et la dissolution de Dallaire spécialités[1],[3],[10].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g et h Marcel Boily, Généalogie des Dallaire : Ancêtres et descendants de Albert Dallaire, Aylmer, , 238 p., p. 151-154
  2. a et b Victorin et Joseph Dallaire, « Les laitiers », sur Société d'histoire de Rouyn-Noranda, (consulté le )
  3. a et b Camille Beaulieu, « Nestlé ferme l'usine Dallaire », La Terre de chez nous,‎
  4. « Onzième anniversaire de la laiterie Dallaire », La Frontière, Rouyn,‎ , p. 7
  5. Société d'histoire de Rouyn-Noranda, « Les noms de rue, chemins et rangs de Rouyn-Noranda » [PDF], sur Société d'histoire de Rouyn-Noranda (consulté le )
  6. Valérie Shaffer, L’Abitibi-Témiscamingue, une histoire de solidarités, Chaire Desjardins en développement des petites collectivités (UQAT), coll. « Rapports de recherche de la Chaire Desjardins de l'UQAT », , 180 p. (ISBN 978-2-924231-14-2, lire en ligne), p. 33
  7. (en) Groupe Labatt, « John Labatt Annual Report 1979 » [PDF], sur Bibliothèque de l'Université McGill, (consulté le ) : « Last June, Ault acquired Beurrerie Lafrenière - Laiterie Dallaire, a dairy and industrial milk processor in northwestern Quebec. This acquisition complements Ault's other operations with increased milk supply, additional production facilities, broadened geographic markets and new lines of business. It contributed significantly to Ault's performance in 1979 and will contribute to future growth. », p. 16
  8. (en) « Companies in the news », The Globe and Mail,‎ , B7
  9. a et b Camille Beaulieu, « Dallaire Spécialités a gagné son pari : Six mois après l'acquisition, les nouveaux propriétaires rehaussent déjà la barre », Les Affaires,‎ , p. 43
  10. « Fermeture de Dallaire Spécialités », sur Radio-Canada, (consulté le )