Lacombe Lucien
Lacombe Lucien est un film franco-italo-allemand réalisé par Louis Malle sorti en 1974. En partie basé sur ce qu'a vécu le réalisateur[1], le film questionne l'héroïsme de l'engagement au regard du hasard des circonstances, source d'une polémique[2] qui conduira l'auteur à s'exiler de France.
Réalisation | Louis Malle |
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Scénario |
Louis Malle Patrick Modiano |
Acteurs principaux | |
Pays de production |
France Italie Allemagne de l'Ouest |
Genre | Drame |
Durée | 132 minutes |
Sortie | 1974 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Résumé
modifierEn , sous l'Occupation allemande, Lucien Lacombe retourne chez ses parents pour une journée de congé de l'hospice où il fait le ménage. Son père est prisonnier de guerre en Allemagne et sa mère vit avec le maire du village.
L'adolescent demande à Peyssac, son instituteur devenu résistant, de le faire entrer dans le maquis, mais ce dernier refuse, le trouvant trop jeune. Lorsque le jeune homme est arrêté par hasard par la police, il dénonce son instituteur sous l'emprise de l'alcool et rejoint alors la Gestapo française — corps auxiliaire français de la Gestapo —, devenant un agent de la police allemande alors que l'Occupation touche à sa fin, pillant et rançonnant à son gré.
Il tombe amoureux d'une jeune femme juive, France Horn, après avoir rencontré Albert Horn aux côtés de son supérieur dans la Gestapo, qui rackette cette famille.
Après avoir tué un SS, Lucien finit par s'enfuir à la campagne avec la jeune femme et sa grand-mère pour s'enfuir en Espagne.
L'épilogue révèle qu'il fut arrêté le 12 octobre et exécuté par la Résistance pour trahison.
Fiche technique
modifier- Titre original : Lacombe Lucien
- Réalisateur : Louis Malle, assisté de Marc Grunebaum
- Scénario : Louis Malle, Patrick Modiano
- Photo : Tonino Delli Colli
- Format 35 mm couleur (Eastmancolor) - Ratio 1,66:1
- Décors : Ghislain Uhry
- Musique : Django Reinhardt, André Claveau, Irène de Trébert
- Montage : Suzanne Baron
- Son : Jean-Claude Laureux
- Genre : drame
- Durée : 132 minutes
- Pays d'origine : France, Italie, Allemagne de l'Ouest
- Langue : français
- Date de sortie :
Distribution
modifier- Pierre Blaise : Lucien Lacombe
- Aurore Clément : France Horn
- Holger Löwenadler : Albert Horn
- Therese Giehse : Bella Horn, la grand-mère
- Stéphane Bouy : Jean-Bernard de Voisin
- Loumi Iacobesco : Betty Beaulieu
- René Bouloc : Stéphane Faure
- Pierre Decazes : Henri Aubert
- Jean Rougerie : Tonin
- Cécile Ricard : Marie
- Jacqueline Staup : Mlle Lucienne Chauvelot
- Ave Ninchi : Mme Georges, la patronne de l'hôtel
- Pierre Saintons : Hippolyte
- Gilberte Rivet : la mère de Lucien
- Jacques Rispal : M. Laborit, propriétaire des Horn
- Jean Bousquet : l'instituteur Peyssac
- Gaëtan Bloom : Patrick Vaugeois, le fils du docteur
Production
modifierLieux de tournage
modifierLe film a été tourné dans les départements du Lot dans les communes de Figeac (dans l'ancien hôtel du Viguier, rue Delzens), Arcambal et Sénaillac-Lauzès, et de Tarn-et-Garonne, à Montauban[3],[4].
Distinctions
modifierRéception
modifierSelon l'historien du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, le film « travaille la mémoire et la mauvaise conscience de la France occupée » et va déchaîner « les passions dans la presse et l’opinion » dans les premiers mois de 1974[5].
Le héros du film n'a pas d'idéologie, pas de conscience politique, il ne réfléchit pas[6],[5]. Il commence par vouloir s'engager dans la résistance, mais il n'y est pas accepté, en raison de son jeune âge. Et il devient membre de la gestapo française non par conviction, mais parce qu'il y trouve comme une sorte de famille, ainsi que la possibilité de jouir d'un certain pouvoir. Le Point estime que « c'est par hasard – et non par choix idéologique » que Lucien Lacombe « se retrouve dans le camp des miliciens ». Et pour Le Point, le film montre simplement la facilité avec laquelle une personne ordinaire « peut basculer dans l'ignominie ».
Mais, à la sortie du film, ce dernier fut critiqué en France aussi par bien les gaullistes que les communistes, qui lui reprochèrent de légitimer les agissements d'un collabo.
Ainsi, pour pouvoir poursuivre sa carrière, Louis Malle s'exila aux États-Unis[6],[7]. Il ne reviendra avec succès en France qu'en 1987 avec le film Au revoir les enfants, qui est le contrepoint de Lacombe Lucien.
Notes et références
modifier- « Lacombe Lucien » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
- Jean-Baptiste Morain, « LACOMBE LUCIEN », sur lesinrocks.com (consulté le ).
- « Lacombe Lucien : lieux de tournage », sur tourisme-en-france.com (consulté le ).
- Lacombe Lucien (1974) sur l2tc.com
- Jean-Pierre Jeancolas et Michel Marie, « 3. La nouvelle vague, et après ? », dans Histoire du cinéma français, vol. 4e éd., Dunod, coll. « Dunod Poche », , 71–83 p. (ISBN 978-2-10-086186-6, lire en ligne)
- David Mikanowski, « Louis Malle et son cinéma du scandale en 5 films cultes », sur Le Point, (consulté le )
- Cédric Choukroun, « Lacombe Lucien : Le décès tragique du jeune acteur principal, Pierre Blaise, un an et demi après la sortie du film », sur Télé-Loisirs, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Aurélie Feste-Guidon, « Lacombe Lucien de Louis Malle, histoire d'une polémique ou polémique sur l'Histoire ? », thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe de l'École nationale des chartes, sous la direction de Pascal Ory et Élisabeth Parinet, (extraits en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Thèse à l'École des chartes : Lacombe Lucien de Louis Malle
- Présentation du film Lacombe Lucien par Louis Malle le 06/02/1974 (vidéo du site de l'INA, ina.fr)
- Présentation du film et du travail entre Malle et Modiano sur le site Le Réseau Modiano