La Sérénade

Opéra de Sophie Gay
La Sérénade
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Couverture de l'édition originale
Genre Opéra
Musique Sophie Gail
Livret Sophie Gay
Langue
originale
Français
Dates de
composition
Création
Théâtre national de l'Opéra-Comique, Paris, France

Personnages

  • M. Grifon, père de Valère
  • Valère, amant de Léonore
  • Mme Argante, mère de Léonore
  • Léonore
  • M. Mathieu
  • Scapin, valet de Valère
  • Marine, suivante de Mme Argante
  • Champagne, valet de M. Mathieu

La Sérénade est le cinquième opéra-comique de Sophie Gail, publié en 1818.

Le livret de Sophie Gay est arrangé d’après la comédie de Regnard de 1694[r 1].

La Sérénade, opéra-comique en un acte, est représenté pour la première fois à l’Opéra-comique, anonymement le 2 avril 1818[1],[r 2],[n 1]. L’anonymat ne devait être que relatif car un article antérieur à sa sortie en précise sa filiation[2].

En décembre 1818, l’opéra est représenté sur la scène du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles[1] et le 22 janvier 1824 au Havre[3].

L'ouvrage a été un succès[4], ramenant Sophie Gail sur le devant de la scène après trois ouvrages qui n'avaient pas réussi. Son premier opéra-comique, Les Deux Jaloux, créé en 1813, avait quant à lui connu un très grand succès et sera joué plus de trois cent fois au Théâtre de l'Opéra-Comique jusqu'en 1839.

Le chanteur Martin et Marie-Julie Boulanger en ont été les interprètes principaux de La Sérénade.[n 2]

L'ouvrage a été repris le 30 décembre 2022 à l'Opéra Grand Avignon sous la direction de Debora Waldman à la tête de l'Orchestre national Avignon-Provence, dans une mise en scène de Jean Lacornerie[5]. C'est la musicologue Florence Launay, spécialiste des compositrices françaises du XIXe siècle, qui a suscité cette reprise de l'ouvrage[6].

Réception modifier

  • Comme œuvre de femmes, la critique s’attarde sur le physique des créatrices et « On les appelle la belle et la laide, ou encore “ Sophie de la parole ”, et “ Sophie de la musique ” »[7].

Personnages et acteurs modifier

  • M. Grifon, père de Valère (M. Vinscentini)
  • Valère, amant de Léonore (M. Ponchard)
  • Mme Argante, mère de Léonore (Mlle Desbrosses)
  • Léonore (Mlle Leclerc)
  • M. Mathieu (M. Juillet fils)
  • Scapin, valet de Valère (M. Martin)
  • Marine, suivante de Mme Argante (Mme Boulanger)
  • Champagne, valet de M. Mathieu (M. Moreau)

Notes et références modifier

Notes modifier

  • Sur la pièce de Regnard :
  1. Bibliothèque de Lyon. Catalogue des livres qu'elle renferme dans la section du théâtre, p. 512 Gallica. Sérénade (La) Comédie un acte 1694 Regnard. Première pièce donnée par l’auteur au théâtre français. Il fit la musique du divertissement qui fut ensuite retouchée par Gilliers. Le succès de cette petite comédie s'est soutenu. Elle a été faussement attribuée à Palaprat.
  2. Conférences faites aux matinées classiques du Théâtre national de l’Odéon, 1er janvier 1920 Gallica. La pièce de Regnard évoque L’Avare, les Fourberies de Scapin et Tartuffe.
  • Sur l’opéra :
  1. Félix Clément et Pierre Larousse, Dictionnaire lyrique, ou Histoire des opéras : contenant l'analyse et la nomenclature de tous les opéras et opéras-comiques représentés en France et à l'étranger, depuis l'origine de ce genre d'ouvrages jusqu'à nos jours
    SÉRÉNADE (LA), opéra-comique en un acte, paroles de Mme Sophie Gay, musique de Mme Mme Gail, représenté à Paris en 1818.
    Il est singulier que les femmes qui écrivent pour le théâtre soient moins réservées dans le choix des situations et même dans celui des expressions que les hommes. La pièce de Mme Sophie Gay, non-seulement offense ce qu'on appelle les mœurs dramatiques, mais elle offre des images et des mots qui choquent la bienséance. Valère et Léonore sont épris l'un de l'autre ; malheureusement c'est le père de Valère qui prétend épouser la jeune fille. Il est berné, dupé, trompé et même volé, avec le consentement de son fils, par Scapin et Marine, le valet et la suivante des amoureux. On lui fait payer les frais d'une sérénade qu'il avait préparée pour sa belle. Que Scapin soit fripon, cela est proverbial. Mais que des enfants désirent la mort de leurs parents pour en hériter, cela ne s'est vu que chez les Romains, au temps de Plaute et de Térence. Qu'il n'y ait pas même dans une pièce le contraste d'un sentiment honnête et désintéressé, voilà qui dépasse les limites de la tolérance que comporte ce genre d'ouvrages.
    En revanche, la musique de Mme Gail est agréable. La mélodie est gracieuse et facile. Nous signalerons le duo de Scapin et de Marine : Beauté, divine beauté ; l'air de Scapin, dans lequel il trace le plan comique de la sérénade. La parodie du chœur de soldats-d'OEdipe à Colonne, de Sacchini : Nous braverons pour lui les plus sanglants hasards, et celle de l'air de Zingarelli : Ombra adorata, en font les frais. Avec un sextuor bien traité, nous remarquons encore la barcarolle populaire arrangée à trois voix avec le chant à la basse :

      O pescator dell'onda
         Fidelin,
       Veni pescar in qua
    Colla bella sua barca,
     Colla bella seneva,
         Fidelin, lin la.

    Non voglio cento scudi,
         Fidelin ;
         … …
        Fidelin, lin la.

    Il nous semble que la main de Boieldieu n'a pas été étrangère à cet arrangement, qui rappelle celui d'O dolce concento, des Voitures versées. Ce petit ouvrage a été écrit pour le chanteur Martin et Mme Boulanger. Les autres rôles ont été chantés par Ponchard, Viscentini, Juillet, Moreau, Mlles Desbrosses et Leclerc.

  2. Encyclopedie méthodique. Musique. [1]
    Mesdames Gai & Gail viennent de donner à Paris, & au théâtre Feydeau, sous le titre de la Sérénade espagnole (sic), un opéra en un acte, où M. Martin montre toute la fécondité de son talent & de son art. Il est impossible de mieux chanter, & de vaincre avec plus de facilité & de perfection des difficultés qu'on croiroit insurmontables. (De Montigny.)

Références modifier

  1. a et b Jacques Isnardon, Le théâtre de la Monnaie depuis sa fondation jusqu'à nos jours, p. 233 : 1818. — 23 décembre, la Sérénade, 1 acte Mme S. Gay, Mme S. Gail (Opéra-Comique 2 avril 1818) [2] Nota: La date qui précède la pièce est celle de la première représentation à Bruxelles ; celle qui suit est la date de la première à Paris.
  2. Jacques Lablée, La Revue, ou Chronique parisienne, politique, morale, littéraire et théâtrale, 1er janvier 1817 : « Mme Gay, auteur d'un roman, ou qui du moins en a publié un sous son nom, vient d'arranger la Sérénade de Regnard, et Mme Gail en a fait la musique ; ce qui est d'un heureux augure : cette bluette sera probablement représentée avant que vous receviez cette lettre.
  3. CH. Vesque, Histoire des théâtres du Havre, 1717 à 1872 : comprenant l'historique des anciennes et des nouvelles salles de spectacle de cette ville, le répertoire des pièces jouées jusqu'à ce jour, les représentations par les célébrités dramatiques et lyriques, les débuts et incidents s'y rattachant, épisodes, anecdotes, biographies, etc… Gallica
  4. Henri Malherbe, La Musique et les médecins, Pallas, le 15 janvier 1936 [3] : « Ne soulevons que légèrement le voile de l’oubli qui recouvre le souvenir de Sophie Gail. … En 1816 (sic), elle conquit son plus grand succès avec un opéra-comique en un acte, la Sérénade. La faveur publique avait été attirée sur l’ouvrage par suite de l’homonymie des auteurs. Le livret de la Sérénade, était en effet, signé de Sophie Gay et la partition de Sophie Gail. Peu de chose suffisait à l’époque pour piquer la curiosité des spectateurs.
  5. « La Sérénade », sur Orchestre national Avignon - Provence (consulté le )
  6. « Pour les fêtes, l'Opéra Grand Avignon ressuscite La Sérénade de Sophie Gail et Sophie Gay -... », sur Olyrix.com (consulté le )
  7. Henri Malo, Une muse et sa mère, Paris, Éditions Émile-Paul frères, 1924, page 114.

Liens externes modifier