La Réunion des poètes

tableau d'Antonio María Esquivel

Los poetas contemporáneos

La Réunion des poètes
Los poetas contemporáneos
Artiste
Date
Type
Intérieur (d), portraitVoir et modifier les données sur Wikidata
Technique
Dimensions (H × L)
144 × 217 cm
Mouvement
No d’inventaire
P04299
Localisation

La Réunion des poètes (de nom complet en espagnol : Los poetas contemporáneos. Una lectura de Zorrilla en el estudio del pintor soit « Les poètes contemporains ou Une lecture de Zorrilla dans le studio du peintre ») est le tableau le plus célèbre de Antonio María Esquivel réalisé en 1846 représentant de nombreux poètes et artistes du romantisme espagnol dans le studio du peintre.

Contexte de l'œuvre modifier

En 1839, Esquivel rentre à Séville mais souffre d'une maladie qui le rend presque aveugle. L'artiste, profondément dépressif, essaie de se suicider en se jetant dans le Guadalquivir. Mais ses compagnons et amis poètes et artistes sont mobilisés par le Liceo Artístico y Literario[N 1] pour l'aider et se cotisent pour lui payer un traitement très cher que réalise un prestigieux ophtalmologue français. C'est ainsi qu'il guérit et récupère la vue en 1840. Reconnaissant, Esquivel peint ses amis poètes et peintres du romantisme dans ce tableau qui le rendra célèbre.

Analyse modifier

Il s'agit du tableau le plus célèbre d'Esquivel et constitue une pièce capitale du romantisme espagnol : il est en effet considéré comme le témoignage graphique le plus important du monde intellectuel madrilène de son époque. Il y réunit les personnalités culturelles — des poètes et des peintres — les plus représentatives[1] en restant fidèle à l'interprétation du modèle et en s'en tenant à la réalité[2]. Lors des funérailles de José de Espronceda, José Zorrilla lit un texte en vers qui le rendra célèbre et qui constituera le manifeste du romantisme espagnol. Esquivel le représente (au centre) dans son atelier en train de lire à nouveau ces vers, entouré des autres intellectuels du romantisme espagnol[3]. C'est le premier tableau représentant une réunion d'intellectuels dans le studio d'un artiste, pratiquement 10 ans avant que Gustave Courbet ne peigne L'Atelier du peintre[2].

Esquivel travaille, au travers de sa composition, sur la complexité du portrait collectif et sur le schéma de cabinet du Baroque flamand, tout en prenant soin de bien détailler son atelier, ce qui permet d'identifier et étudier les goûts de l'artiste[1] : en 1842, un chroniqueur écrivait « Son atelier est des plus simples, résumant toute sa décoration à quelques ébauches, plusieurs copies de Murillo et Velázquez, un paquet de cigarettes et trois chaises pour les amis[N 2] » ; mais ça ne devait pas être tout, si l'on en juge par La Réunion des poètes dans lequel on peut voir qu'il est plutôt spacieux et ostensiblement élégant[4].

Il présente cette œuvre pour la première fois à l'exposition annuelle de l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando de Madrid en 1846 et l'accompagne d'une fiche gravée contenant la liste des personnalités représentées (de gauche à droite)[1] :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le Liceo Artístico y Literario est un institut de beaux-arts, foyer du romantisme madrilène, qu'il a cofondé en 1837.
  2. Texte original : « Su taller es de los más sencillos, reduciéndose todo su adorno a algunos bocetos, varias copias de Murillo y de Velázquez, una cajetilla de cigarros y tres sillas para los amigos. »
  3. La fiche du musée du Prado indique qu'il s'agit de « Francisco Javier de Burgos (1824-1902) », faisant probablement référence à Francisco Javier de Burgos y Sarragoiti, or ce dernier n'est pas né en 1824 mais en 1842 ; le tableau ayant été réalisé en 1846, il n'est pas possible que la personne représentée soit Sarragoiti. Il s'agit donc probablement de Javier de Burgos (1778-1848), également écrivain.

Références modifier

  1. a b et c (es) « Fiche de Los poetas contemporáneos. Una lectura de Zorrilla en el estudio del pintor », sur Musée du Prado (consulté le ).
  2. a et b (es) « Fiche de Reunión de poetas », sur ArteyHistoria (consulté le ).
  3. « Esquivel, Réunion de poètes », sur devoir-de-philosophie.com, (consulté le ).
  4. (es) Bernardino de Pantorba, « Antonio María Esquivel », Arte Español, revista de la sociedad española de los amigos del arte, Madrid, vol. 22,‎ 2ème quadrimestre de 1959, p. 163 (lire en ligne).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • (es) José Guerrero Lovillo, Antonio María Esquivel, Madrid, Instituto Diego Velázquez de Sevilla, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, , 45 p. (OCLC 1190511)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier