Lévon Pachalian

écrivain arménien
Lévon Pachalian
Lévon Pachalian en 1896
Fonction
Rédacteur en chef
Le Foyer (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
VichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Sépulture des intellectuels arméniens du cimetière parisien de Bagneux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Լեւոն ԲաշալեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Bakou (-), Paris (à partir de ), LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École Berbérian (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Le Foyer (d) (-)
Nor Guiank (d) (à partir de )
Haïrenik
Arevelk
MassisVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Mouvement
Maître
signature de Lévon Pachalian
Signature
Vue de la sépulture.

Lévon Pachalian (arménien : Լեւոն Բաշալեան), parfois francisé Léon Pachalian, né le à Constantinople et mort le à Vichy, est un écrivain, homme de lettres et homme politique arménien.

Biographie modifier

Lévon Pachalian naît le à Constantinople[1], dans le quartier d'Üsküdar[2]. Il fait ses études à l'école Berberian[3].

Il fait ses premiers pas dans l'écriture en travaillant pour les périodiques Massis, Arevelk et Hayrenik[3]. Il collabore alors avec des écrivains comme Arpiar Arpiarian et Krikor Zohrab, et devient rapidement une figure importante du mouvement réaliste arménien[3].

Membre du parti social-démocrate Hentchak, il s'exile à Paris en 1890 alors que les autorités ottomanes répriment les partis politiques arméniens[3]. Il retourne ensuite dans l'Empire ottoman mais est obligé de fuir de nouveau le pays en 1896, alors que les massacres hamidiens ravagent la minorité arménienne[3]. Il s'installe alors à Londres où, avec Arpiar Arpiarian, il lance la revue politique et littéraire Nor Guiank (1898-1901), organe du parti Hentchak réformé (ce périodique est ensuite dissous dans Hentchak, l'organe officiel du parti)[3]. Il vit alors dans un grand dénuement, dont il témoigne dans une lettre datée du adressée à Archag Tchobanian[3].

L'année 1902 marque un tournant dans la vie de Lévon Pachalian[4]. En effet, il abandonne la littérature et s'installe à Bakou pour travailler au service d'une entreprise pétrolière française[4]. Il y reste jusqu'en 1920, date de la soviétisation de l'Azerbaïdjan[4].

Lévon Pachalian déménage alors de nouveau à Paris[4]. Il y est membre de la Délégation nationale arménienne en 1922-1923[4]. En 1924, il se rend en Arménie soviétique en tant que membre du Comité central des réfugiés arméniens et de l'Union générale arménienne de bienfaisance, afin de participer à l'organisation de la construction d’hôpitaux, d'écoles et de logements[4].

Il reprend aussi son activité littéraire : il est ainsi proche de l'écrivain Yéghiché Tcharents[5], écrit dans les périodiques arméniens des articles de critique littéraire[6] et, entre 1928 et 1932, il publie le journal bilingue Le Foyer[4],[7]. Entre 1931 et 1936, il est membre de l'Office international Nansen pour les réfugiés[8].

Lors de la déclaration de guerre, il signe avec Archag Tchobanian et T. Nersoyan, chef de l’Église arménienne de France, un texte au nom de la diaspora arménienne en France assurant la fidélité de cette communauté au gouvernement français[9]. Lévon Pachalian se réfugie ensuite à Vichy, période pendant laquelle Archag Tchobanian se charge de préparer un recueil de ses nouvelles[10]. Textes de prose réaliste publiés à la fin du XIXe siècle dans des revues arméniennes de Constantinople, ce volume voit le jour en 1941[11].

Il meurt le à Vichy[1]. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux[12].

Style littéraire modifier

Lévon Pachalian est considéré comme un auteur réaliste, ses écrits s'appuyant sur des situations réelles[4]. Ils sont aussi marqués par une certaine tristesse et la narration de vies brisées[4]. Dans leur ouvrage sur la littérature arménienne, Agop Jack Hacikyan, Gabriel Basmajian, Edward S. Franchuk et Nourhan Ouzounian décrivent son style de la façon suivante[4] : « Son sens pointu de l'observation, son expression sobre et son don pour la narration directe, sans fioritures littéraires, rendent ses histoires simples, captivantes et impressionnantes »[13].

Publications modifier

  • (hy) « Հմայաթափ » [« Désenchanté »], Massis, no 3920,‎ (lire en ligne)
  • (hy) « Ղալաթիոյ “րէսդ”ը » [« Le Cercle de Galata »], Massis, no 3924,‎ , p. 6-11 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Դրացուհին » [« La voisine »], Massis, no 3926,‎ , p. 26-29 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Խաչախճի », Massis, no 3933,‎ , p. 159-162 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Ա՛յս է եղեր » [« C'était donc ça »], Massis, no 3937,‎ , p. 218-226 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Սիւզէնիի վարպետ » [« L'habile brodeuse »], Massis, no 3940,‎ , p. 271-274 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Վերջին համբոյրը » [« Le dernier baiser »], Massis, no 3941,‎ , p. 283-287 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Անժէլ » [« Angel »], Massis, no 3943,‎ , p. 317-321 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Նոր զգեստը » [« Le nouveau vêtement »], Massis, no 3943,‎ , p. 325-327 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Պալըխճի Գէորգ » [« Kévork le pêcheur »], Massis, no 3946,‎ , p. 366-371 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Տէրտէրին ուխտը » [« Le vœu du prêtre »], Massis, no 3947,‎ , p. 382-385 (lire en ligne), adapté en court métrage en 1894 en Arménie sous le titre Աղավնիներ (Les Colombes)[4]
  • (hy) « Սիրոյ գիշեր » [« Nuit d'amour »], Hayrénik,‎ (lire en ligne)
  • (hy) Միջերկրականի յիշատակներ [« Souvenirs méditerranéens »] :
    • (hy) « Կրիայն » [« Tortue »], Hayrenik, no 1,‎ , p. 2-3 (lire en ligne), [lire en ligne]
    • (hy) « Մաթաբանի ճգնաւորը » [« L'Ermite de Mataban »], Hayrenik, no 77,‎ , p. 1-2 (lire en ligne), [lire en ligne]
    • (hy) « Վրանին տակ » [« Sous la tente »], Hayrenik,‎ (lire en ligne)
    • (hy) « Քարիսթոյի ծոցին մէջ » [« Dans le golfe de Kalysto »], Hayrenik, no 124,‎ , p. 1-2 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Շերամի որդերը » [« Les vers à soie »], Hayrénik, no 174,‎ , p. 1-2 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Ձրի » [« Gratis »], Hayrenik, no 309,‎ , p. 1 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Զարթօնք » [« Éveil »], Massis, no 3973,‎ , p. 3-7 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Աղաւնիները » [« Les Colombes »], Hayrenik, no 360,‎ , p. 1-2 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) « Կաղանդչէքը » [« L'étrenne »], Hayrénik,‎ (lire en ligne)
  • (hy) « Մանրանկար » [« Miniature »], Hayrenik,‎ (lire en ligne)
  • (hy) « Ցեղին ձայնը » [« La voix de la tribu »], Anahit, no 1,‎ , p. 34-37 (lire en ligne), [lire en ligne]
  • (hy) Նորավէպներ եւ պատմուածքներ [« Nouvelles et Récits »] (préf. Archag Tchobanian), Paris, Impr. Araxe,‎ , 272 p. (BNF 41410728, lire en ligne sur Gallica), recueil regroupant des œuvres éparpillées dans des périodiques stambouliotes[4] et préparé par Archag Tchobanian[10]
  • (hy) Պատմուածքներ [« Histoires »], Alep,‎ , 200 p.
  • (hy) Ընտիր երկեր [« Œuvres choisies »], Erevan,‎ , 284 p.
  • (hy) avec Tlgadintsi et Arandzar, Երկեր [« Œuvres »], Erevan, Sovedagan krogh,‎ , 624 p. (BNF 42470137, lire en ligne), p. 257-475
  • (hy) Երկեր [« Œuvres »], Antélias, Éditions du Catholicossat arménien de Cilicie,‎ , 380 p. (BNF 41443061)
  • (hy) Արմաշի ուխտագնացութիւնը [« Le pèlerinage d'Armache »] (lire en ligne)

Notes et références modifier

  1. a et b Acte de décès DE/1943/63, « PACHALIAN Léon » [lire en ligne].
  2. (hy) Lévon Pachalian (préf. Archag Tchobanian), Նորավէպներ եւ պատմուածքներ [« Nouvelles et histoires »], Paris, Impr. Araxe,‎ , 272 p. (BNF 41410728, lire en ligne sur Gallica), préface
  3. a b c d e f et g Agop Jack Hacikyan 2005, p. 611.
  4. a b c d e f g h i j k et l Agop Jack Hacikyan 2005, p. 612.
  5. Krikor Beledian 2001, p. 92.
  6. Krikor Beledian 2001, p. 99.
  7. Krikor Beledian 2001, p. 31.
  8. « Levon Pachalian », sur lonsea.de
  9. Krikor Beledian 2001, p. 307.
  10. a et b Krikor Beledian 2001, p. 325.
  11. Krikor Beledian 2001, p. 325-326.
  12. « Sépulture des intellectuels arméniens », sur geneanet.org
  13. Citation originale en anglais : « His sharp observation, restrained expression, and his gift for straightforward narration, without literary flourishes, makes his stories simple, captivating, and impressive ».

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1)
  • (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), « Levon Bashalian (Pashalian) (1868-1943) », dans Agop Jack Hacikyan, Gabriel Basmajian, Edward S. Franchuk et Nourhan Ouzounian, The Heritage of Armenian Literature, vol. 3 : From The Eighteenth Century To Modern Times, Wayne State University Press, , 1080 p. (ISBN 978-0814332214, lire en ligne), p. 611-618

Liens externes modifier