Léopold Speekaert

peintre belge

Léopold Speekaert, né à Bruxelles le et mort à Saint-Gilles en , est un peintre et un dessinateur belge.

Léopold Speekaert
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

Fervent adepte du réalisme, et de la peinture en plein air, son œuvre comprend trois cycles principaux : les paysages, les vues de Bruxelles et les plaies sociales.

Philanthrope, Léopold Speekaert lègue son hôtel particulier à la commune de Saint-Gilles, à condition d'y conserver sa collection d'art et ses œuvres personnelles.

Biographie

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Léopold Speekaert, Ancien lavoir sur La Senne, Hôtel de Ville de Saint-Gilles.
 
Léopold Speekaert, La Guerre, cycle des plaies ssociales.

Famille et formation

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Léopold Louis Marie Désiré Speekaert, né à Bruxelles le , est le fils de Guillaume Speekaert, fabricant de cotonnettes exposant dans les années 1830 aux expositions des produits nationaux à Bruxelles, et auparavant caporal des pompiers, et de Marie Agnès Sporckx, mariés en 1819[1]. Léopold Speekaert épouse à Saint-Gilles le Amélie Mathilde Demanet (née à Ixelles le ), artiste peintre représentant des fleurs et des paysages[2].

Il reçoit sa première formation auprès du peintre Jean-Baptiste Van Eycken à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. En 1853, il s'inscrit comme élève à l'Atelier Libre Saint-Luc, sous la direction du peintre Ernest Slingeneyer. Il y rencontre Louis Dubois, qui partage son admiration pour l'œuvre de Gustave Courbet et Eugène Smits, deux artistes anticonformistes qui influencent notablement le jeune étudiant[3]. Dans ce même atelier, il fréquente aussi Félicien Rops, Alfred Verwéee, ou encore Hippolyte de La Charlerie[4].

Carrière

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En 1869, il devient membre de la Société Libre des Beaux-Arts, qui regroupe les principaux peintres réalistes belges. En 1878, il adhère à l'association d'artistes bruxellois La Chrysalide, fondée deux ans plus tôt et comptant de nombreux artistes issus de l'avant-garde. En 1886, il rejoint le Groupe des XX sur invitation[5].

Léopold Speekaert peint principalement des sujets allégoriques et mythologiques au début de sa carrière, puis il se concentre sur les paysages de la région bruxelloise, les paysages urbains du vieux Bruxelles, les fleuves belges, ou les bords de Meuse, pratiquant la peinture en plein air. Il a également réalisé des créations pour l’industrie de l’art, notamment des lustres[6].

D'autre part, dans les années 1870, il représente volontiers des personnages marginaux appartenant au « cycle des plaies sociales ». Il dénonce l'alcoolisme, le proxénétisme, la guerre et l'ignorance en traitant des valeurs morales et existentielles[6]. Son style réaliste heurte certains critiques. Lorsqu'il expose au Salon de Bruxelles de 1878 L'Ivrognerie, le Journal de Bruxelles estime cette toile d'un réalisme bien écœurant et s'interroge sur la fin de cette manie de représenter les plaies sociales les plus repoussantes[7]. En 1884, Camille Lemonnier qualifie ses toiles antérieures comme un « danger public »[8].

Dès la fin des années 1870, Léopold Speekaert demeure dans un hôtel particulier no 114 avenue de la Toison d'Or, où il possède son atelier. En 1898, après une longue période au cours de laquelle il a très peu exposé, il présente 124 toiles, de même que neuf dessins et trois aquarelles, dans une galerie aménagée au rez-de-chaussée de son hôtel particulier[9]. XXXXXXXXXXXXXXXXXX

Sans descendance, il lègue l'hôtel Speekaert, et sa collection d'art, de même qu'un capital considérable destiné à l'édification d'un orphelinat et d'un musée dédié à son œuvre, à la commune de Saint-Gilles. Le peintre meurt à Saint-Gilles, à l'âge de 81 ans, quelques jours avant le [2].

Œuvres

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Expositions

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Collections

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  • Collection communale de Saint-Gilles (Bruxelles) : Le Canal de Willebroeck et Ferme et champs[19].

Le musée Speekaert

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Selon les volontés testamentaires du défunt, exprimées le , l'hôtel Speekaert, est aménagé en musée par la commune. Il est inauguré le . Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le musée est très rarement ouvert au public, et ne reste accessible que durant quelques mois en 1945, avant que le bâtiment, aujourd'hui situé avenue Henri Jaspar, soit vendu, puis détruit en 1965[6].

Distinction

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Références

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  1. « État-civil de Bruxelles », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  2. a et b Rédaction, « Nécrologie », Le Bien public, no 22,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b C. Ekonomides, « Léopold Speekaert », sur collections.heritage.brussels, (consulté le ).
  4. Laoureux et Carpiaux 2013, p. 8.
  5. Laoureux et Carpiaux 2013, p. 13.
  6. a b et c « La collection de Léopold Speekaert », sur hoteldeville.stgilles.brussels, (consulté le ).
  7. Philalèthe, « Salon de Bruxelles », Journal de Bruxelles, no 278,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b Max Waller (préf. Camille Lemonnier), Le Salon de Bruxelles, 1884, Bruxelles, J. Fink, , 63 p. (lire en ligne), p. 3.
  9. Émile Verhaeren, « Exposition Speekaert », Journal de Bruxelles, no 112,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1863, catalogue explicatif, Bruxelles, Charles Lelong, , 150 p. (lire en ligne), p. 117.
  11. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1872, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 205 p. (lire en ligne), p. 82, 136.
  12. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1875, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 236 p. (lire en ligne), p. 136.
  13. Rédaction, « L'Exposition du Cercle artistique », Journal de Bruxelles, no 114,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1881, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 171 p. (lire en ligne), p. 99.
  15. Max Waller (préf. Camille Lemonnier), Le Salon de Bruxelles, 1884, Bruxelles, J. Fink, , 63 p. (lire en ligne), p. 7.
  16. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1887, catalogue explicatif, Bruxelles, Ad. Mertens, , 117 p. (lire en ligne), p. 64.
  17. Catalogue, Exposition triennale des Beaux-Arts de 1900, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 116 p. (lire en ligne), p. 68.
  18. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1903, Bruxelles, Imprimerie Fred. Tilbury, , 262 p. (lire en ligne), p. 87.
  19. Laoureux et Carpiaux 2013, p. 122.
  20. Moniteur belge, Pasinomie ou collection des lois, t. IV, Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, , 373 p. (lire en ligne), p. 354.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Denis Laoureux et Véronique Carpiaux, En nature : La Société libre des beaux arts, d'Artan à Whistler, Namur, Musée Rops, , 65 p..

Liens externes

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