Cachoubes

groupe ethnolinguistique slave occidental en Pologne
(Redirigé depuis Kachoubes)
Cachoubes
Description de cette image, également commentée ci-après
Drapeau de Cachoubie

Populations importantes par région
Drapeau de la Pologne Pologne (Cachoubie) 228 000 (2011)
Drapeau du Canada Canada 10 000 (2001)[1]
Drapeau des États-Unis États-Unis 90 000 (1890)[2]
Drapeau du Brésil Brésil 15 000 (1890)[2]
Autres
Régions d’origine Drapeau de la Pologne Pologne
Langues Polonais, cachoube
Religions Catholicisme
Ethnies liées Slaves occidentaux

Les Cachoubes (ou Kachoubes) (cachoube : Kaszëbi, polonais : Kaszubi, tchèque : Kašubové, anglais : Kashubians, allemand : Kaschuben), constituent un sous-groupe ethno-linguistique [3] d’environ 200 000[4] ~ 500 000[5] personnes au sein du groupe des Slaves de l'Ouest. Leur zone d'implantation géographique est située en Poméranie, dans le nord de la Pologne ; elle est appelée Cachoubie (ou Kachoubie, en cachoube : Kaszëbë, en polonais : Kaszuby, en tchèque : Kašubsko, en allemand : Kaschubei, Kaschubien).

De nombreuses associations et particuliers perpétuent le folklore et la culture cachoubes sous leurs différents aspects (il existe une langue et une littérature cachoubes, ainsi qu’une architecture, un artisanat, une gastronomie, des chants, des musiques et des danses régionales caractéristiques de la Cachoubie) ; cette région historique n’a toutefois jamais eu d’existence administrative autonome et le mouvement culturel cachoube ancre traditionnellement son action au sein de la nation polonaise, dont il considère faire pleinement partie.

Histoire modifier

 
Les communes cachoubes en 1999 selon Jan Mordawski

L’existence des Cachoubes est mentionnée pour la première fois le , dans une bulle pontificale du Pape Grégoire IX à propos des ducs de Poméranie occidentale, qu’il appelle « Dux Slavorum et Cassubia » (en souvenir de cette date, depuis quelques années, le « Jour de l’Unité des Cachoubes » est célébré tous les dans la région). Un peu plus tard, le duc de Poméranie Barnim III le Grand utilise aussi le titre de « Dux Cassuborum » (duc des Cachoubes).

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie tenta de germaniser les Cachoubes[6]. Le Reichsstatthalter de Dantzig et de la Prusse occidentale Albert Forster abandonna rapidement ce projet de créer une nationalité cachoube distincte et recommanda de renoncer à toute différence de traitement entre Polonais Cachoubes et non-Cachoubes.

Population modifier

 
Cachoubie

Au début des années 2000, une estimation courante est que plus de 500 000 personnes en Pologne sont de l'ethnie cachoube, les estimations vont d'environ 500 000[7] à environ 570 000[8],[9].

Lors du recensement de 2011, le nombre de personnes déclarant Cachoube comme leur seule ethnie était de 16 000, et de 233 000 en incluant les personnes ayant déclaré le Cachoube comme première ou deuxième ethnie (avec le polonais)[10],[11]. Lors de ce recensement, plus de 108 000 personnes ont déclaré utiliser quotidiennement la langue cachoube[12]. Le nombre de personnes pouvant parler au moins un peu de cachoube est plus élevé, environ 366 000[9].

Origine du nom modifier

 
Zone cachoubophone.

L'étymologie et la signification du nom Cachoube restent inexpliquées. Parmi les significations possibles, il a été proposé que le nom fasse référence aux longs manteaux enroulés que portent les Cachoubes, le mot signifierait « enrouler les plis ». Le mot pourrait également dériver du mot « szuba » (peau de mouton), cette étymologie a notamment été proposée par Aleksander Brückner[13]. Stanisław Kujot suggère que la signification originale signifierait marais, landes[14]. Actuellement[Quand ?], la plus reconnue est la théorie selon laquelle le nom est aussi archaïque que Lucice, Wieleci et Obodryci, et aurait été introduit par les Slaves pour décrire les tribus slaves installées lors de la migration des peuples le long de la rive sud de la mer Baltique depuis la Vistule à l'est jusqu'à l'Oder à l'ouest. Le territoire original de Cachoubie, d'où ils ont commencé à se déplacer au milieu du premier millénaire vers l'estuaire de la Vistule, a été localisé par Gérard Labuda dans la région du nord de la Mazovie et de la Podlasie[15].

La langue et la littérature cachoubes modifier

Aujourd’hui, un peu plus de 250 000 personnes parlent ou comprennent plus ou moins bien le cachoube, qui emprunte une grande partie de son lexique au vieux-polonais (mais qui diffère très nettement du polonais moderne) : c’est la dernière langue poméranienne encore usitée à ce jour. Elle bénéficie depuis 2005 du statut légal de langue régionale et est enseignée dans quelques écoles et lycées de la région. Elle connaît toutefois beaucoup de variantes locales, et le débat entre linguistes considérant le cachoube comme une langue à part entière et ceux qui y voient plutôt un regroupement de dialectes n’est pas totalement tranché[16],[3]. Depuis 2005, les administrations locales peuvent l'utiliser à titre de langue complémentaire au polonais, et l’affichage bilingue des noms de villes et villages de la région y est souvent pratiqué.

Les premiers écrits en cachoube remontent au XVe siècle. Toutefois, la littérature cachoube n’a réellement pris son essor que durant la seconde moitié du XIXe siècle. Une vingtaine de livres sont édités dans cette langue chaque année (parmi ceux-ci, beaucoup de recueils de poésie), et l’on rencontre de plus en plus de sites internet et de journaux papier partiellement ou même totalement rédigés en cachoube.

Culture modifier

 
Une maison traditionnelle en bois cachoube à Szymbark, Pologne
 
Broderie kachoube de l'école de Zukowo.

La poterie, l'un des anciens métiers des Cachoubes, a survécu jusqu'à nos jours. La broderie cachoube est célèbre et l'école de broderie cachoube de Zukowo constitue un important patrimoine culturel immatériel.

La visite du pape Jean-Paul II en juin 1987, au cours de laquelle il a appelé les Cachoubes à préserver leurs valeurs traditionnelles, y compris leur langue, a été très importante[17].

Personnalités modifier

 
Jeune fille en habits traditionnels cachoubes.
 
Famille kachoube en costume folklorique. lors de la fête Cachoube à Łeba de 2005.

Personnalités cachoubes célèbres :

Personnalités ayant en partie des ancêtres cachoubes :

Notes et références modifier

  1. http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo26a.htm
  2. a et b http://kaszebsko.com/uploads/historia/Histori%C3%B4%20Kasz%C3%ABb%C3%B3w%20(19)I.pdf
  3. a et b (en) Stephen Barbour et Cathie Carmichael, Language and Nationalism in Europe, Oxford University Press, , 199 p. (ISBN 0-19-823671-9)
  4. « Przynależność narodowo - etniczna ludności »,
  5. (en) « The Change of the Cashubian Identitybefore Entering the EU »,
  6. Ciechanowski K.: The conscription of Poles from Gdańsk Pomorze (Pomerania)..., 1985, p.  66(28[1]
  7. « The Institute for European Studies, Ethnological institute of UW » (consulté le )
  8. (en) « The Kashubs Today: Culture-Language-Identity », , p. 8–9
  9. a et b (de) « Polen-Analysen. Die Kaschuben », Länder-Analysen, vol. Polen NR. 95,‎ , p. 10–13 (lire en ligne)
  10. Grzegorz Gudaszewski, Struktura narodowo-etniczna, językowa i wyznaniowa ludności Polski. Narodowy Spis Powszechny Ludności i Mieszkań 2011., Warsaw, Główny Urząd Statystyczny, , 132–136 p. (ISBN 978-83-7027-597-6, lire en ligne)
  11. Przynależność narodowo-etniczna ludności – wyniki spisu ludności i mieszkań 2011. GUS. Materiał na konferencję prasową w dniu 29. 01. 2013. p. 3.|accessdate=6 March 2013
  12. (pl) « Kaszubi w statystyce (cz. III), Tabela 3. (Table 3.) » [archive du ] (consulté le ), p. 7/10
  13. Józef Staszewski, Słownik geograficzny. Pochodzenie i znaczenie nazw geograficznych, Spółdzielnia Wydawnicza Żeglarz, Gdynia 1948, s. 148.
  14. Edward Breza, Nazwiska Pomorzan. Pochodzenie i zmiany, Tom III, Wydawnictwo Uniwersytetu Gdańskiego, Gdańsk 2004, s. 160.
  15. Gerard Labuda, Historia Kaszubów w dziejach Pomorza, tom 1, Instytut Kaszubski, Gdańsk 2006, s. 45.
  16. (en) Harry Hulst et Georg Bossong, Eurotyp, Walter de Gruyter, , 837 p. (ISBN 3-11-015750-0)
  17. Gustavsson S: Polish, Kashubian and Sorbian, in: The Baltic Sea Region: Cultures, Politics, Societies, pp. 264–266,2002;Uppsala University Library

Articles connexes modifier