Josef Anton von Maffei
Le chevalier Joseph Anton von Maffei (né le à Munich; mort le à Munich) est un industriel bavarois. Avec Joseph von Baader (de) (1763–1835) et le baron Theodor Cramer-Klett (1817–1884), il est l'un des pionniers du chemin de fer en Bavière.
(photographie de Franz Hanfstaengl).
Membre de la chambre des députés de Bavière (d) |
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Biographie
modifierJoseph Anton Maffei est le rejeton d'une famille de négociants italiens de Vérone. Le Palazzo Maffei se dresse encore aujourd'hui sur la Piazza delle Erbe, au centre de Vérone[1].
Ses parents étaient Pietro Paolo Maffei (1754–1836) et Walburga Mayr (1764–1803), fille du conseiller et grossiste en tabac à priser Andreas Mayr de Munich († 1784). Son père avait quitté Trente pour Munich, afin d'y prendre en main un commerce en gros de tabac. Joseph-Anton Maffei reprend ensuite la direction de ce commerce, mais finit par le revendre afin de se lancer dans la construction de locomotives. En 1817, il épouse Antonie Schuch (1795–1876) à Munich, qui lui donne une fille.
En 1835, Maffei devient l'un des actionnaires fondateurs de la Banque d'escompte et de change de Bavière. En 1838, il fait l'acquisition de terrains à Munich-Hirschau dans l'Englischer Garten et y aménage les Forges de Hirschau. Son ambition est alors de doter le Royaume de Bavière d'une industrie mécanique concurrentielle. Malgré des débuts modestes, l'usine assemble une locomotive de réputation mondiale : Der Münchner (de) (1841) livrée à la Compagnie des Chemins de fer Munich-Augsbourg, pour un montant de 24 000 florins.
Puis Maffei se porte entre autres adjudicataire pour la construction de la ligne Munich–Augsbourg et équipe Ulrich Himbsel (de) pour la construction de la ligne non gouvernementale Munich–Starnberg ; mais il ne se borne plus désormais au marché ferroviaire : ainsi, en 1846 il équipe la filature mécanisée d'Augsbourg[2] de Ludwig August Riedinger (de) de sa machine à vapeur n°16 (première d'une série de dix machines jusqu'en 1916).
En 1851, Maffei livrait le premier vapeur de la société de croisières du lac de Starnberg, le Maximilian. Jusqu'en 1926, l'usine armera 44 bateaux à vapeur. En 1864, les ateliers Maffei livraient leur 500e locomotive.
Soucieux du bien-être de son personnel, il crée un fonds de solidarité et une prise en charge pour les retraités de l'entreprise[3]. Maffei devient chef de la milice de Munich et se distingue par la construction du grand hôtel Bayerischer Hof. En 1843 il devient le premier Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Munich et de Haute-Bavière.
Les machines les plus célèbres sorties de l'usine de locomotives sont la Jubilee S 2/6 (de) (record de vitesse sur rail en 1907 avec 154 km/h) et la Pacific S 3/6 (de), que l'on peut aujourd'hui admirer au département des Transports du Deutsches Museum de Munich et au musée des Transports de Nuremberg.
Jusqu'en 1902, les locomotives étaient tractées hors de l'usine par des porte-chars à chevaux : afin de faciliter les livraisons, l'usine de Hirschau est reliée cette année-là par un embranchement à la gare de Munich-Schwabing[4].
En 1907 il s'associe à la Berliner Maschinenbau AG (BMAG/Schwartzkopff (de)) et aménage dans le prolongement de l'usine BMAG de Wildau, près de Berlin, l'usine Maffei-Schwartzkopff-Werke GmbH (MSW), qui à partir de 1910 assemble des locomotives électriques puis à partir de 1924 des locomotives Diesel. Maffei s'associera en 1925 avec Siemens-Schuckert (SSW) et AEG pour produire de nouvelles motrices électriques.
La société J. A. Maffei fait banqueroute 1930 puis est absorbée en 1931 par Krauss & Co. à Allach pour former le groupe Krauss-Maffei ; mais la Sté Maffei-Schwartzkopff-Werke GmbH fait faillite au plus fort de la crise, en 1932. Les usines d'Hirschau sont mises aux enchères par les créanciers, puis rasées en 1935 ; seule la centrale hydroélectrique est préservée.
Sépulture
modifierLe cénotaphe de Joseph Maffei se trouve dans l'ancien cimetière du Sud de Munich (Vieilles arcades, concession n°36 de la 23e division) . Sa tombe a été anéantie au cours des bombardements de la dernière guerre.
Son héritier a été un de ses neveux, le chevalier Hugo von Maffei (de). La villa Maffei, à Feldafing au bord du lac de Starnberg, abrite aujourd'hui un musée[5].
Galerie
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Locomotive destinée aux Chemins de fer d'Anatolie (Asie Mineure)
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Locomotive à tender pour les chemins de fer impériaux du Japon
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Locomotive pour le Chemin de fer de Damas à Alep
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Train d'apparat livré au Brésil
Notes
modifier- Villa Maffei in Palù: http://www.villamaffeirizzardi.it/1/storia_80093.html
- Cf. « Ludwig I./Objkete: die Dampfmaschine Nr. 16 », sur Haus der Bayerischen Geschichte (consulté le )
- « 175 Jahre Krauss-Maffei - Zwei Lokomotivbauer schreiben Industriegeschichte », Süddeutsche Zeitung, , R10
- Cf. « Maffei-Gleis Schwabing] », sur kocaurek.de, (consulté le ).
- Cf. « Storia », sur villa Maffei.
Bibliographie
modifier- Aloïs Auer, Krauss-Maffei : Lebenslauf einer Münchner Fabrik und ihrer Belegschaft, Kösching, 3K-Verlag,
- (de) Willibald Fink, « Maffei, Joseph Anton », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 15, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 645–647 (original numérisé).
- Nekrolog. In: Bayerisches Industrie- und Gewerbe-Blatt, 2. Jahrgang 1870, Ausgabe November 1870, S. 309–310.
- Lokomotivfabrik Krauß & Comp. – J. A. Maffei AG (dir.), Friedrich Möhl: Hundert Jahre Krauss-Maffei München 1837–1937. R. Oldenbourg Verlag (de), Munich 1937.
- Hans-Michael Körner (dir.): Große Bayerische Biographische Enzyklopädie. de Gruyter Saur, Berlin / New York 2005, p. 1237. (2. Auflage 2010)
- Johannes Bähr (de), Paul Erker (de), Maximiliane Rieder: 180 Jahre KraussMaffei. Die Geschichte einer Weltmarke. Siedler Verlag, Munich 2018, (ISBN 978-3-8275-0119-6).
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :