Jean-Baptiste Sourd

général français
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Jean-Baptiste Sourd
Nom de naissance Jean-Baptiste Joseph Sourd
Naissance
Signes, Var
Décès (à 74 ans)
Ancien 1er arrondissement de Paris
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Général de brigade
Années de service 1792 – 1848
Commandement 2e régiment de chevau-légers lanciers
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Révolution de Juillet
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis

Jean-Baptiste Joseph Sourd, né le à Signes dans le Var et mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l'Empire.

Biographie modifier

Du volontaire au capitaine modifier

Baptisé le , Jean-Baptiste est le fils de Jean-François Sourd et Anne-Rose Garnier. Il part à 17 ans avec les volontaires de son département. Dans une sortie de la garnison de Gênes, le général Masséna, enveloppé par des cavaliers autrichiens, est dégagé par Sourd qu'il place comme maréchal des logis dans les guides de l'armée d'Italie. À la paix de 1801, Sourd compte déjà à son actif onze campagnes et deux blessures. En 1803, il passe au 7e régiment de chasseurs à cheval comme sous-lieutenant. Deux coups de baïonnette qu'il reçoit lors de la bataille d'Iéna lui valent le grade de lieutenant. À Eylau, il est haché de coups de sabre et tombe prisonnier aux mains des Russes. Rendu à son régiment après dix mois de captivité, Sourd prend part à la campagne de Wagram, où il est fait capitaine et légionnaire.

Les dernières campagnes de l'Empire modifier

En 1812, il entre en Russie comme chef d'escadron et enlève le 18 octobre, au-dessous de Polotsk, un corps de 2 000 Russes. Arrivé à Borisov, lieu désigné pour le passage de l'armée, il franchit le premier la rivière à la nage sous les yeux de Napoléon à la tête du 7e régiment de chasseurs à cheval, chacun de ses cavaliers ayant un voltigeur en croupe. Pendant toute la retraite, il contient et repousse des nuées de cosaques. Après l'armistice, l'empereur, étant à Dresde, remet à Sourd le brevet de colonel et le titre de baron de l'Empire, en lui disant : « servez-moi, comme vous avez toujours fait, avec votre courage et vos talents, et vous irez loin ». Durant la bataille de Leipzig, il culbute à plusieurs reprises les troupes coalisées et s'empare de la redoute de Gustave-Adolphe. Dans la nuit qui précède la bataille de Hanau, Sourd reconnaît le champ de bataille où Napoléon lui confère la croix d'officier.

Dans la campagne de 1814, il exécute plusieurs charges lors du combat de la Chaussée, contient les têtes de colonnes de Blücher à la Ferté-sous-Jouarre et soutient la retraite de l'armée en recevant sa neuvième blessure. Sourd contribue également aux succès de Grouchy à Champaubert, à Montmirail, à Vauchamps et dégage plusieurs fois l'infanterie de la Jeune Garde au cours de la bataille d'Arcis-sur-Aube. Il garde les avenues les plus importantes pendant le mouvement rétrograde de l'armée impériale. Il se jette ensuite en partisan avec 400 chevaux dans Bar-sur-Ornain (actuel Bar-le-Duc) et bat dans les rues même de cette ville un contingent russe. Après la journée du 30 mars, il passe la Seine à Melun pour se rendre à Fontainebleau auprès de l'Empereur.

La Restauration et la campagne de Waterloo modifier

La Restauration donne au colonel Sourd le commandement du régiment de lanciers de la Reine et la croix de Saint-Louis. Au retour de l'île d'Elbe, Napoléon Ier le complimente sur sa bravoure à l'assemblée du Champ de mai (1815), lui donne le commandement du 2e régiment de chevau-légers lanciers[1] et l'envoie au 2e corps de l'armée du Nord, où il participe dans un premier temps à la bataille de Ligny.

Lors de la bataille de Waterloo, chargé par le général Mouton d'attaquer l'infanterie anglaise dans sa position en deçà de Genappe, il la tourne, la culbute et la poursuit jusque sur la route de Bruxelles. Un contre-ordre l'oblige à se replier sur le point d'attaque et il traverse Gennapes au grand galop en rejetant les Anglais sur Waterloo[2].

Fin de vie modifier

La révolution de Juillet tire le colonel Sourd de la retraite et le voit combattre pendant les trois journées. Il a pour mission d'organiser le régiment de lanciers d'Orléans, et il en fait un des plus beaux corps de cavalerie de l'armée. Nommé maréchal de camp à la revue du , il quitte son régiment pour aller prendre le commandement de Tarn-et-Garonne, où il reçoit en 1837 la décoration de commandeur de la Légion d'honneur. Passé dans la section de réserve en 1831 et mis à la retraite en 1848, Sourd quitte encore par intermittence sa vie civile pour défendre la mémoire de Napoléon.

Il meurt à Paris le , après avoir notamment reçu les adieux du président de la République, ceux de Jérôme Bonaparte et du général Rullière, ministre de la Guerre.

Notes et références modifier

  1. « Les Uniformes pendant la campagne des Cent Jours - Belgique 1815 », sur centjours.mont-saint-jean.com (consulté le )
  2. Cependant son mouvement n'a pas été appuyé, il revient en bon ordre et rencontre, dans un défilé, un régiment de cavaliers anglais, dont le colonel le somme de se rendre ; Sourd, pour toute réponse, lui traverse le corps d'un coup de sabre ; mais lui-même atteint de six blessures (il en était à sa quinzième), ne pouvant plus soutenir son arme, il se fait asseoir sur une borne, le long d'un chemin : de là, il excite par ses cris les soldats, pendant que le chirurgien en chef, Larrey, lui faisait l'amputation du bras droit. On dit que ses soldats recueillirent avec respect ce bras amputé, et qu'après lui avoir rendu les honneurs funèbres, ils inscrivirent ces mots sur le modeste monument qu'ils lui consacrèrent : « au bras le plus vaillant de l'armée ». Une heure après l'opération, le colonel Sourd remonte à cheval, charge de nouveau les Anglais et dicte une lettre à l'Empereur qu'il signe de la main qui lui restait. Suivant le mouvement de retraite de l'armée au-delà de la Loire jusqu'à Auch, il arrive au terme de cette course de 150 lieues avec ses blessures cicatrisées.[réf. nécessaire] : Il est indiqué dans plusieurs sources que l'amputation a eu lieu la veille de Waterloo... (Waterloo, Alessandro Barbero ; Flammarion, 2005 et Waterloo, le chant du départ, Bruno Falba ; Glénat, 2015)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier