Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard

Jean Baptiste Cazimir, né à Guiche le et mort le , est un homme d'affaires français. Il est le premier des Prou-Gaillard à être arrivé à Marseille. Il en sera le premier Directeur de la Monnaie. Mais ses convictions religieuses lui causeront quelques souci de par ses désaccords avec les Révolutionnaires.

Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard
Fonctions
Directeur
Monnaie de Marseille (d)
Premier commis
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Activité
Famille

Arrivée en Provence modifier

 
Sceau de Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard

Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard, né à Guiche le 17 juillet 1727, vient s'installer en Provence en 1744 avec Charles Jean Baptiste des Galois de la Tour, Conseiller au Parlement, puis Intendant de la généralité de Provence, duquel il est le secrétaire. Il sera également le gouverneur de son fils, Étienne Jean Baptiste Louis, né en 1750[1], puis avocat au Parlement de Provence, et pensionnaire du Roi.

Peu de temps après, il est nommé Premier commis des finances dans le service dit des "Parties casuelles", sous l'autorité du directeur général du Trésor Royal, puis des Finances, Jacques Necker. Au renvoi de ce dernier par le roi, en mai 1781, il quitte lui-aussi le ministère, avec le titre de conseiller du roi, avocat au parlement. Il est alors envoyé à Aix-en-Provence pour occuper les fonctions de directeur de l'Hôtel présidial des Monnaies de la ville. Il utilise alors pour différent une étoile à cinq rais.

Directeur de la Monnaie modifier

Un édit royal de février 1786 prescrivit le transfert de l'Hôtel des Monnaies d'Aix à Marseille. Ce transfert a lieu par les soins du directeur, Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard[2]. Les ateliers de la Monnaie sont alors établis dans l'ancien couvent des Pères de la Merci, à la rue du Tapis Vert (au numéro 22 actuel). Ils sont ouverts solennellement le 1er décembre 1787. Le Directeur fit frapper, en présence du maire, des échevins et de l'assesseur, des espèces portant pour type un A (pour Aix) entrelacé d'un M (pour Marseille)[3].

Lors du mouvement fédéraliste, J.-B. Prou-Gaillard est destitué. Mais la ville de Marseille rentrant dans l’obéissance à la Convention, il reprend possession de ses fonctions de directeur, et les conserve jusqu'à la fermeture de l'atelier, en 1794.

L'hôtel des Monnaies de Marseille fabriqua, en espèces d'or, d'argent et de cuivre, de 1787 à 1794, pour plus de 6 millions de livres[4],[5].

 
Louis XVI, Liard de bronze, 1782, Aix-en-Provence. Étoile au droit de Maître Jean Baptiste Cazimir Prou-Gaillard

C'est en 1794, en pleine période de la Terreur, que Jean Baptiste Prou-Gaillard reçoit l'ordre de fondre la statue de Notre Dame de la Garde. Heurté dans ses convictions, il déclare qu'il refuse absolument de détruire l'objet de la vénération et de la piété de tous les habitants de Marseille.

Peu de jours après, une brave femme vient l'avertir que son arrestation a été décrétée. Aussitôt les voisins, aidés par cette femme, cherchèrent à le soustraire à l'arrêt de mort qui l'attendait. Un boulanger, nommé Reboul, le déguisa en mitron et favorisa sa fuite, le jour même où l'ordre avait été donné de le faire comparaître devant le tribunal révolutionnaire[6],[7].

Jean-Baptiste Prou-Gaillard resta cependant titulaire de son emploi de Directeur de la Monnaie, jusqu'à sa mort le 5 frimaire an VII ().

Son fils, Jean Baptiste Cyprien Prou-Gaillard (1764-1835), lui succède pour devenir le 2e directeur de l'Hôtel des Monnaies de Marseille, de 1801 à 1809. Il quitte ensuite Marseille pour le département du Cher, où il termine sa vie comme maire de la commune d'Argenvières (1829-1835).

Notes et références modifier

  1. Max Boirot, Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais (Lettres, Sciences et Arts) Tome 41e, Moulins, Les Imprimeries Réunies, , 344 p. (lire en ligne), Page 131
  2. Sous la Direction de Paul Masson (dir.), Les Bouches-du-Rhône - Encyclopédie départementale, vol. 2, t. IV : Première partie ; Des origines à 1789 (Dictionnaire biographique, des origines à 1800), Marseille, Société Anonyme du Sémaphore de Marseille, , Page 392
  3. Frédéric Droulers, « Les ateliers réguliers sous la Révolution : Marseille », Numismatique et Change, no 345,‎
  4. Francis Pérot, « Un projet de médaille commémorative du transfert de la monnaie d'Aix à Marseille », Bulletin de Numismatique,‎ octobre-novembre-décembre 1906, p. 66 à 72 (lire en ligne)
  5. H. Rolland, « L'Hôtel des Monnaies de Marseille à la fin de l'Ancien Régime 1786-1791 », Courrier Numismatique,‎ , p. 113 à 131 (lire en ligne)
  6. Vincent Fayola, Marseille, son passé, sa révolution, Marseille, Éditions Jean-Michel Garçon, , 284 p. (ISBN 9 - 782950 284754), p. 168
  7. Auguste Rondel, « Discours de réception de M. Auguste Rondel, Membre de la Classe des lettres », Mémoires de l'Académie des Sciences, belles lettres et arts de Marseille,‎ , p. 5 (lire en ligne)