Jean Assier

colon français

Jean Assier (1688-1771) est un colon français qui a fondé l'une des plus anciennes familles de békés de la Martinique, du monde agricole et agroalimentaire[1] dont on dénombre 300 de ses descendants directs sur l'île[1].

Jean Assier
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
Le LorrainVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfant
Représentation des Armes délivrées à Jean Assier en 1768

Biographie modifier

Origines et famille modifier

Né le à Montpellier, Jean Assier est issu de la famille Assier de Pompignan. Il s'agit d'une famille de marchands et maîtres menuisiers originaire de l'actuel département du Tarn, établie ensuite à Montpellier et dont la filiation remonte au XVIe siècle. Le premier ancêtre connu de la famille Assier est Antoine Assier, marchand, qui se maria en 1540 dans le village de Pompignan, situé au nord de Montpellier : Jean Assier est son arrière-arrière-arrière petit fils[2].

Jean Assier a eu trois épouses et treize enfants :

  • de son premier mariage avec Marguerite Desfriches, il eut une fille:
    • Rose Assier
  • de son deuxième mariage avec Renée-Rose Larcher (?-1722), il eut un fils:
    • Joseph Assier (1723-1755)
  • de son troisième mariage avec Marthe Roblot (?-1775), il eut 11 enfants:
    • Jeanne Rose Assier (1732-1770)
    • Marthe Elisabeth Assier (1733-1800)
    • Charlotte Assier (1734-?)
    • Pascal Assier de Pompignan (1735-1762)
    • Catherine Assier (1737-?)
    • Jean Bruno Assier de Montrose (1737-1804), chevalier de Saint-Louis, commandait le corps des volontaires libres de la Martinique pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis, aïeul de Charles Assier de Pompignan.
    • Pierre Marie Assier de Montout (1740-1779)
    • Nicolas Marie Assier de Mariette (1742-1764)
    • Théophraste Assier du Hamelin (1743-1821)
    • Louis Paul Assier du Louison (1746-1819)
    • Barthélémy Assier (1748-1755)

Carrière modifier

Souvent décrit comme un aventurier ou un corsaire de la mer des Caraïbes[3], c'est en réalité un jeune juriste arrivé en Martinique en 1710, à l'âge de 22 ans, avec le lieutenant-général Raymond Balthazar Phélypeaux[4], nouveau gouverneur des îles françaises d'Amérique, dont il est le secrétaire particulier.

En 1713, il est nommé substitut du procureur du roi à Fort-de-France[5] et travaille à réunir les édits, ordonnances, règlements, et arrêtés qui régissent la vie dans les îles.

En 1719 il devient substitut du procureur général auprès du Conseil souverain de Martinique[6], conseiller-assesseur le [6] puis membre du Conseil[3] en 1724. Il occupe cette fonction pendant 47 ans.

Doyen du Conseil souverain de Martinique à partir de 1760[6], il démissionne de cette fonction le [6].

À l'âge de 75 ans, en 1762 lors du combat du Morne Garnier, il monte à l'assaut des Anglais avec ses cinq fils. L'aîné (Pascal Assier de Pompignan) est tué, deux autres (Pierre Marie Assier de Montout et Nicolas Marie Assier de Mariette) sont blessés, et les deux autres (Jean Bruno Assier de Montrose et Théophraste Assier du Hamelin), faits prisonniers.

Pour avoir été pendant quarante ans membre du Conseil souverain, il reçoit en [6] des lettres de noblesse du roi Louis XV.

Le nom de Nouvelle-Cité donné à l'habitation qu'il dirige désigne un "complexe productif organisé", avec un idéal de lieu de vie emprunté à la philosophie de Thomas More[3].

Jean Assier possède des terres à Sainte-Marie, dans le nord atlantique de la Martinique, et au centre de l'île, à Saint-Joseph et au Gros-Morne[3].

ll œuvre toute sa vie comme notaire royal et "habitant-sucrier".

Décès modifier

Jean Assier décède le à Grande Anse à l'âge de 83 ans.

Descendance modifier

Les Assier font fortune d'abord dans la culture du café[3], qui connait une expansion très forte dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et de l'indigo, puis dans un second temps du sucre et de l'ananas au XIXe siècle, l'un des descendants, Raphaël Assier de Pompignan jouant un rôle de leader des planteurs martiniquais à la fin du XIXe siècle. Un contrat est alors passé entre les travailleurs et le propriétaire pour la production sucrière, chacun se répartissant les bénéfices au prorata de son investissement[3].

Un autre de ses descendants, Alex de Pompignan, négociant en bananes, a été président de la chambre de commerce et d'industrie de Martinique. Selon l’arbre généalogique commun aux familles békées, dévoilé par Alain Huyghues Despointes, directeur d'une entreprise agro-alimentaire de la Martinique employant 600 salariés et descendant d'une famille arrivée au XVIIe siècle à Case-Pilote[7], l'ancêtre commun à la plupart des békés serait Jean Assier[8].

Nicolas Assier de Pompignan est le gendre de Bernard Hayot, fondateur du groupe éponyme, première fortune domienne[Quoi ?].

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. a et b "Les 10 familles les plus entreprenantes de La Martinique" dans Lexpress.fr du 01/12/2008 [1]
  2. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux Numéros 629-639, (lire en ligne), p. 355
  3. a b c d e et f "Le béké Simonnet entretient l'esprit utopique de Nouvelle-Cité" par Pascal Margueritte, dans Les Échos du 9/8/202[Quand ?]
  4. Histoire d'une rhumerie [2]
  5. Archives Nationales d'Outre-Mer, Côte FR ANOM COL C8A 19 F° 75
  6. a b c d et e Les annales du Conseil souverain de la Martinique, Volumes 1 à 2
  7. "Les 10 familles les plus entreprenantes de La Martinique", sur Lexpress.fr du 01/12/2008 [3]
  8. "Les békés à la télé", comte rendu du documentaire de Canal + "Les derniers maîtres de la Martinique" par Edouard Boulogne, le 3 février 2009 [4]

Liens externes modifier