József Vágó (architecte)

architecte hongrois
József Vágó
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Vágó JózsefVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Weinberger JózsefVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Fratrie
László Vágó (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gitta Lénárt (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Archives conservées par
Institut français d'architecture (361 AA, VAGOJ, 065 Ifa, VAGJO)[1],[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Palais Gresham, Foyer Gutenberg, Nemzeti Szalon (d), Árkád Bazár (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

József Vágó (parfois francisé en Joseph Vago), né le à Oradea (Royaume de Hongrie) et mort le à Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques), est un architecte hongrois.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

József Vágó naît le à Nagyvárad, en Transylvanie (aujourd'hui Oradea en Roumanie). Il est le fils d'un petit entrepreneur en maçonnerie. Son frère, László Vágó, est également architecte[3].

Il poursuit des études d'architecture à l'Université polytechnique de Budapest, dont il sort diplômé en 1900[4].

Carrière modifier

Débuts en Hongrie modifier

 
Vue de la façade du palais Gresham en 2005.

Après ses études, József Vágó dirige la construction du pavillon hongrois à l'Exposition universelle de Paris. Il travaille ensuite à Budapest chez l'architecte Ignác Alpár puis s'engage en 1901 dans le mouvement de la Sécession, équivalent en Hongrie de l'Art nouveau, qui se développe autour de la personnalité d'Ödön Lechner[3].

József Vágó ouvre sa propre agence en 1902 et collabore avec des artistes comme les peintres Áladár Kriesch-Körösföi et Sándor Nagy, et l'artisan verrier Miksa Róth. De 1904 à 1908, il édifie à Budapest plusieurs bâtiments emblématiques, considérés comme exemplaires du renouveau de l’architecture hongroise d’avant 1914 : le palais Gresham, bâti sous la direction de l'architecte Zsigmond Quittner, le Salon national, le théâtre du Parc[5], l'immeuble Gutenberg et le Bazar Árkád, construits avec son frère László Vágó[3].

En 1913, József Vágó établit un projet pour la caserne de gendarmerie de Nagyvarad sur un plan caractéristique en Y. Ses façades, dépouillées de tout ornement, témoignent de l’influence de l’esthétique fonctionnaliste de la Neue Sachlichkeit[4].

Marxiste convaincu, József Vágó désire également développer une architecture « sociale »[3]. Il exerce dans les années 1910 plusieurs fonctions officielles en Hongrie[6]. Il est le représentant hongrois lors de la première exposition du Werkbund en 1914, puis directeur de l'Office du logement et chef du Directoire de l'architecture pendant la période révolutionnaire consécutive à l'effondrement de l'empire austro-hongrois après la Première Guerre mondiale[3].

Exil en Italie modifier

Après la chute de la république des Conseils de Béla Kun et l'arrivée au pouvoir de l'amiral Horthy, József Vágó émigre en Italie en 1919 avec sa famille[7].

Il construit, via Sistina, une villa d’esprit résolument moderne mais qu'il transformera peu après dans un style néo-baroque romain. A Rome également, il établit un projet de logements sociaux. Cherchant à renouveler ce type de programme, il propose des appartements à deux niveaux superposés avec loggias dans les étages et terrasse pour le dernier niveau[8].

En 1926, József Vágó participe au concours pour le Palais des Nations à Genève. Il est l'un des quatre lauréats choisis pour en établir le projet définitif[9]. Il participe également au concours pour la construction du parlement d’Ankara où il remporte le second prix[10].

Ses démêlés avec ses associés Henri-Paul Nénot, Jules Flegenheimer, Camille Lefèvre et Carlo Broggi et avec Le Corbusier au cours de la réalisation du palais des Nations, conduisent József Vágó à prendre part au débat architectural européen, à se dissocier des courants dominants et à entamer une importante œuvre de critique[3]. En 1930, il publie en hongrois un livre sur l’architecture et l’urbanisme, Városokon Kereszül (en français : À travers les villes), dont le manuscrit de la traduction française est conservé à l’Institut français d’architecture[4].

Retour à Budapest et installation en France modifier

Etabli à nouveau à Budapest, József Vágó se consacre à des projets d’aménagement de la ville, et publie, en 1936 Budapest művészi újjáépítése (en français : La reconstruction artistique de Budapest)[4].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il s'établit en France, à Salies-de-Béarn[3].

Famille modifier

József Vágó est le père de l'architecte Pierre Vago, né en 1910 à Budapest[8]. Il collabore avec son fils, éditeur de la revue L'Architecture d'aujourd'hui, en tant que correspondant en Hongrie[11].

Réalisations modifier

Principales réalisations modifier

Publications modifier

  • (hu) József Vágó, Városokon Kereszül, Budapest, Biró Miklós Kiadóvállalat Rt. Kiadása, , 257 p.
  • (hu) József Vágó, Budapest művészi újjáépítése Vágó József elgondolása szerint, Budapest, Budai István, , 71 p.

Références modifier

  1. « https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_VAGOJ » (consulté le )
  2. « https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_VAGJO » (consulté le )
  3. a b c d e f et g Encyclopædia Universalis, « JOZSEF VÁGÓ », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. a b c et d « Archiwebture — Vago, Joseph (1877-1947). 065 Ifa », sur archiwebture.citedelarchitecture.fr (consulté le )
  5. Tamás Galgovics et György Pintér, « L’architecture théâtrale hongroise au vingtième siècle. L’ère des rénovations », Ligeia, vol. N° 85-88, no 2,‎ , p. 190 (ISSN 0989-6023 et 2606-6165, DOI 10.3917/lige.085.0190, lire en ligne, consulté le )
  6. Anne Lambrichs, « József Vágó (1877-1947) : un architecte hongrois entre l'art nouveau et le mouvement moderne »  , sur Thèses.fr (consulté le )
  7. (it) Gerardo Doti, Maria Luisa Neri, Zsuzsanna Ordasi et Maria Grazia Turco, Un architetto ungherese a Roma : József Vágó, 1920-1926, Aracne, (ISBN 978-88-548-5039-2 et 88-548-5039-X, OCLC 848148691, lire en ligne)
  8. a et b « Portraits d'architectes », sur expositions-virtuelles.citedelarchitecture.fr (consulté le )
  9. « Le Palais des Nations, un monument à la gloire de la paix », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) DAILY SABAH, « Unbuilt designs of Hungarian architects on display in Ankara », sur Daily Sabah, (consulté le )
  11. Un art sans frontières: L’internationalisation des arts en Europe (1900-1950), Éditions de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-254-5 et 978-2-85944-815-8, DOI 10.4000/books.psorbonne.418., lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier