Jérôme d'Avost
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Jérôme d'Avost, ou Hiérosme d'Avost, dit aussi Hiérosme de Laval, né en 1558 à Laval où il est mort en 1592, est un poète français. Son portrait gravé se trouve en tête de sa traduction des Sonnets de Pétrarque, avec cette légende : Annos 23 nains, 1583.

Biographie modifier

Fils d'un avocat et échevin de Laval, il fait ses études à Paris, puis voyage en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne. De retour en France vers 1582, il est admis à la cour de Marguerite de Valois, reine de Navarre, et publie ses premières traductions de l'italien. Il est signalé parmi les beaux esprits de la cour.

Il veut alors épouser Philippine du Prat[1], la fille d'un chambellan, François du Prat, à qui il dédie un volume de poésies[2], mais il est éconduit[3].

Désabusé et ruiné, il retourne à Laval, où il se fait avocat et se marie pauvrement. En 1584, il est à Paris, puis à Lyon, où il cherche en vain à faire publier ses traductions. Il meurt prématurément, un an avant son père, à l'âge de 34 ans.

Analyse littéraire modifier

Ses contemporains estimèrent surtout ses traductions. La Croix du Maine, qui était son ami, les a beaucoup louées. Sa traduction des sonnets de Pétrarque, à laquelle son nom reste attaché, n'a guère donné satisfaction, ni à ses contemporains ni à la postérité. Quant à ses propres compositions, écrit Emmanuel Louis Nicolas Viollet-le-Duc, elles « ne donnent pas de son goût une idée plus avantageuse ; il affectionne l'acrostiche et surtout l'anagramme, et il n'y est pas heureux. Ses sonnets, ses odes, ses élégies, ne m'ont pas fourni un vers à citer[4]. »

Jérôme d'Avost laissa de nombreux manuscrits et des traductions qui sont restées inédites :

La devise de ce poète était : De truerte vida.

Publications modifier

  • Les Amours d'Isménias et de la chaste Isménie, traduicts du grec d'Eustatius en vulgaire toscan par Lelio Carani, et depuis fais françois par Hierosme d'Avost, de Laval, 1582
  • Dialogue des grâces et excellences de l'homme et de ses misères et disgraces divinement représentées en langue italienne par le seigneur Alphonse Ulloa, et déclarées à la France par Hiérosme d'Avost, de Laval. À la Sérénissime Royne de Navarre, 1583. Alonso de Ulloa n'est pas l'auteur de ce dialogue : il l'a traduit de l'espagnol en italien ; l'auteur espagnol est Perez Mexia.
  • Poésies de Hiérosme d'Avost, en faveur de plusieurs illustres et nobles personnes. Aux illustres sœurs Philippe et Anne Du Prat et de Tiert, 1583. Les Poésies de Jérôme d'Avost se composent d'élégies et d'anagrammes[7]
  • Essais de Hiérosme d'Avost, sur les Sonets du divin Pétrarque, avec quelques autres poésies de son invention, 1584. Réédition : Essais sur les sonets du divin Pétrarque, texte présenté et annoté par Keith Cameron et Madeleine Constable, Exeter : University of Exeter, 1974
  • L'Apollon de Hierosme de Laval (en vers) : aus illustres damoiselles, mes damoiselles de Mandelot, 1587 Texte en ligne

Notes et références modifier

  1. Antoine Théodore du Prat, Glanes et regains récoltés dans les archives de la maison Du Prat, récueillis et réunis par le Marquis Du Prat, Beau Jeune, (lire en ligne)
  2. Christine de Buzon (dir.) et Jean-Eudes Girot (dir.), Jean Dorat, poète humaniste de la Renaissance: actes du colloque international (Limoges, 6-8 juin 2001), Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-00927-0, lire en ligne), p. 512
  3. L'une des deux sœurs, Philippe, fut mariée à Clément de Cosnac ; l'autre, Anne, à Honorât Prévost, sieur du Chatelier-Portaut.
  4. Emmanuel Louis Nicolas Viollet-le-Duc, Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet le Duc, avec des notes bibliographiques, biographiques et littéraires sur chacun des ouvrages catalogués, Paris : Hachette, 1843, p. 277.
  5. Suivant Charles Weiss (Biographie universelle), il n'existait encore en 1584, aucune édition italienne de cette comédie. C'est une erreur; il en existait au moins une, imprimée en 1567, à Venise, par les soins de Dom. Farri. On dit même que la traduction de Jérôme d'Avost fut jouée sur un des théâtres de Paris, mais que, le lendemain de la première représentation, la pièce fut défendue par arrêt du parlement, un des acteurs ayant récité devant le public un passage supprimé par les examinateurs (Histoire du Théâtre français, Manuscrits, 1.1, p. 223.
  6. Hauréau indique que l'imprimeur lyonnais Barthélemy Honorât ayant fait voir à Du Verdier le manuscrit de cette traduction, qu'on devait, disait-on, bientôt confier à la presse, celui-ci demanda la permission d'en insérer le troisième chant dans sa Bibliothèque. Il usa de cette permission quand il l'eut obtenue, et c'est ainsi qu'il nous a conservé six cents vers environ de la traduction de d'Avost; le reste n'a pas été, comme il semble, imprimé. Néanmoins, pour Hauréau, les vers du traducteur sont faciles, mais on peut y reprendre bien des négligences et bien des incorrections.
  7. Sur les élégies, l'abbé Goujet indique: « Elles n'ont rien qui convienne à ce genre de poésie. Ce ne sont communément que des sentiments amoureux, mal rimés, encore plus malexprimés, ou des compliments qui ne respirent pas toujours une galanterie fort délicate » Le même critique est moins indulgent encore pour les anagrammes: « Ses anagrammes n'ont rien de naturel, et l'explication en vers que l'auteur donne de chacune ne pêche pas seulement par sa prolixité... Je ne vous dis rien du style; vous jugez bien que je l'ai trouvé fort mauvais. »

Source biographique modifier

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