Ivan de Pierpont

missionnaire jésuite belge
Ivan de Pierpont
Naissance
Herck-la-Ville Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 57 ans)
Herck-la-Ville Drapeau de la Belgique Belgique
Nationalité belge
Pays de résidence Congo
Profession
Activité principale
Formation
Lettres, philosophie et théologie

Compléments

Pierpont fut un pionnier dans la lutte contre la maladie du sommeil

Ivan de Pierpont, né le à Herck-la-Ville (Belgique) et y décédé le , est un prêtre jésuite belge, missionnaire au Congo belge et très engagé dans la lutte contre la maladie du sommeil.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Fils de François de Pierpont et d’Adèle van den Hove d'Ertsenryk, Ivan appartient à une ancienne famille de la noblesse belge de la région de Huy. Élevé dans un milieu chrétien qui façonna de nombreuses vocations religieuses et missionnaires dans sa famille il fait ses humanités au petit séminaire de Saint-Trond, qu’il poursuit avec une année de philosophie à l’université catholique de Louvain.

Souhaitant devenir jésuite, il entre au noviciat d’Arlon le . Il termine sa formation spirituelle initiale à Tronchiennes et passe ensuite au scolasticat jésuite de Louvain en 1905 pour y reprendre des études de philosophie. Déjà intéressé à ce qui se passe au Congo il écrit un bref essai sur la mission jésuite du Kwango en 1906.

En , de Pierpont est surveillant des internes au collège Saint-Michel, sur son tout nouveau site à Etterbeek (Bruxelles). Mais le désir de partir comme missionnaire au Congo augmente : les besoins y sont grands. Le , il s’embarque sur le 'Bruxellesville'. Son premier poste est Kisantu. Et y est un fréquent visiteur du lazaret où la maladie du sommeil clouait au lit de nombreux malades. C’est avec joie qu’il y apprend les vertus curatives de l’Atoxyl.

En , de Pierpont est rappelé en Belgique pour y faire des études de théologie préparatoires au sacerdoce. Il les fait à Louvain ou il est ordonné prêtre le . Arès quelques mois passés au collège Notre-Dame de la Paix à Namur, il fait son Troisième An à Tronchiennes. Il est sur le point de repartir au Congo – il est même déjà nommé à Kikwit – lorsque la guerre éclate. Volontaire de guerre, il est aumônier à l’armée. À la fin des premières hostilités, il passe la frontière belgo-néerlandaise () et par Flessingue et Folkestone il parvient à Liverpool d’où un bateau l’emporte vers le Congo belge.

Missionnaire au Congo modifier

Le il est à Kisantu, et le rejoint Kikwit, un poste missionnaire fondé deux ans auparavant par le père Legrand que la maladie du sommeil avait obligé à rentrer en Belgique.

La 'trypanosomiase’ (‘maladie du sommeil’), qui avait été son grand souci déjà à Kisantu, il la retrouve tout aussi meurtrière à Kikwit. Le père de Pierpont écrivit à sa famille: « Seul dans ma tente, j'ai pleuré. Cette région si peuplée est devenue un désert. En trois ans, vingt-deux villages ont disparu : sur 636 huttes, une vingtaine restent debout». La lutte contre la maladie du sommeil devient dès lors une priorité de son travail missionnaire.

Se mettant à la tâche il fait d’abord un stage au laboratoire de Léopoldville pour y être initié au nouveau traitement de la trypanosomiase. Revenu à Kikwit il sillonne la région pour obtenir la confiance du peuple Bambala dont il doit vaincre l’hostilité des féticheurs. En 1919 il contracte une grippe infectieuse dont il ne se débarrassera entièrement que lors d’un séjour de congé en Belgique (1922). En Belgique il cherche soutien financier et collaborateurs ; il fonde à Louvain les ‘Petites sœurs des missionnaires’, un groupe de prière pour le succès de l’action missionnaire au Congo, avec soutien matériel aux religieux sur place.

Rentré au Congo il pense être envoyé fonder un nouveau poste de mission à Kandala, sur le Kwilu, mais finalement on lui confie la construction de la chapelle à Kikwit-ville. Il y travaille jusqu’en 1929. Son frère Théodore le rejoint de même qu’un groupe de religieuses des Sœurs de Notre-Dame (de Namur) qu’il avait recruté en Belgique. L’arrivée de collaborateurs lui permet de fonder un nouveau poste à Ngi, sur la Wamba (affluent du Kwango). Il s’y installe en . De là il rayonne dans la région. Une tornade dévaste le poste en . Il doit tout rebâtir. Toujours à la recherche de collaborateurs il fonde une congrégation indigène de frères religieux. L’idée est relativement neuve, mais elle rencontre le succès.

Sa santé cependant donne des signes d’inquiétude. Épuisé il doit faire un long séjour en Belgique ( à ).

Revenu au Congo, il a de nouveaux projets: il fonde le poste de Mbanza-Nseka sur la Wamba, en territoire des Bayaka, qui semblent cependant moins ouverts à l’évangélisation que les Bapendé. Aussi le centre se déplace vers Mukula qui dès 1934 deviendra une ‘grande mission’.

Retour en Belgique modifier

Cependant les crises de santé se multiplient. Plusieurs fois ses excursions missionnaires doivent être interrompues. En la crise est plus grave. À son corps défendant il est transporté d’urgence de Mukula à Ntenge puis en bateau à la Croix-Rouge de Banningville, et le , en steamer à Léopoldville. Son état empire : en septembre il est rapatrié en Belgique et hospitalisé à Louvain pour le traitement d’une lésion de vertèbres lombaires avec sciatique douloureuse’; il ne peut se tenir debout.

Le , une ambulance le reconduisait à Herck-la-Ville, dans la vieille propriété familiale. En quand il se trouve un peu mieux il rejoint la résidence jésuite et noviciat d’Arlon, mais il doit en revenir en . Le père Ivan de Pierpont s’éteint dans sa ville natale de Herck-la-Ville le suivant. Ses dernières paroles furent une prière pour ses ouailles, les Bayaka de Mukula.

Écrits modifier

Ivan de Pierpont a laissé des écrits sous forme de lettres et courts essais généralement publiés dans des revues missionnaires belges telle les Missions belges de la Compagnie de Jesus.

  • Les Bambala, dans Revue Congo, 1932,
  • Le lazaret de Kisantu, dans Missions belges de la Compagnie de Jésus, 1908, pp.332-340.
  • Lettres, dans Missions belges de la Compagnie de Jésus, 1908-1909, p. 336.
  • Comment les missionnaires font des routes au Congo, dans Missions belges de la Compagnie de Jésus, .
  • La mission du Kwango, dans Bulletin de la Société belge d'études coloniales, 1907, pp.73, 169.

Bibliographie modifier

  • L. Wilmet: Un broussard héroïque, le P. Ivan de Pierpont (avec 132 illustrations), Charleroi, Dupuis, Fils et Co., s.d., 444p.
  • Ivan de Pierpont, Victor Le Cocq et Grégoire van Austen : ‘’Au Congo et aux Indes : les Jésuites belges aux missions’’, Bruxelles, C. Bulens, 1906.
  • Rinchon: Missions belges au Congo, p.27.
  • Janssens et Cateaux; Les Belges au Congo, tome III.