Isidore Liseux

éditeur français
Isidore Liseux
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Antoine-Isidore Liseux né le à Chacrise (Aisne) et mort à Paris le [1] est un éditeur et traducteur français.

Biographie modifier

Isidore Liseux naît le à Chacrise, où son père, Pierre-Antoine Liseux, est jardinier et l'époux de Victoire-Angélique Givry.

Après avoir été élève de Mgr Dupanloup au petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin, Isidore Liseux devient éditeur à Paris entre 1875 et 1894, et publie entre autres des ouvrages érotiques. Dès 1876, l'érudit Alcide Bonneau lui apporte des manuscrits originaux et des ouvrages assez rares, ou du moins épuisés, et qu'ils éditent parfois en versions bilingues à partir du latin ou de l'italien. Jules Troubat (1836-1914) est aussi de ses collaborateurs.

Liseux n'est pas un éditeur d'ouvrages pornographiques ni clandestins : sa marque est visible et les mentions afférentes sont rarement fantaisistes. En revanche, il est imité dès la fin du XIXe siècle, sans doute dans le but de donner de la respectabilité à des textes qui n'en possédaient nullement ; quoi qu'il en soit, son catalogue fut pillé, ce qui constitue en général un signe de qualité.

Sa devise est « Scientia duce » (« Que la connaissance te guide ») et son modèle en matière de typographie est Pierre Jannet. Ses couvertures comportent un gaufrage et une impression parfois en bichromie. En cela, il est le successeur de Jules Gay ou Poulet-Malassis.

Il épouse Thérèse Fleury à Paris le .

Il ouvre boutique au 19, passage Choiseul à Paris, non loin des Éditions Alphonse Lemerre, et meurt au 2, rue Bonaparte. D'après Guillaume Apollinaire, il est mort ruiné. Ses archives furent récupérées par l'éditeur belge François van Crombrugghe (1855-1921), lequel travaillait également avec Auguste Brancart.

Doutes erronés sur son existence modifier

Il a été émis comme hypothèse que l'éditeur Isidore Liseux n'avait jamais existé, qu'il n'était en fait qu'un personnage inventé par l'éditeur Alcide Bonneau lui-même et ne faisait qu'un avec ce dernier. À l'appui de cette assertion, on peut éventuellement signaler qu'il n'existe aucun article sur Liseux dans le Nouveau Larousse illustré, alors qu'il en existe deux sur Bonneau[2].

Toutefois, l'existence d'Isidore Liseux est maintenant tenue pour certaine[3],[4]. En 2009, une monographie lui est consacrée dans laquelle sont reproduits en fac-similés ses actes de naissance et de décès, ainsi que l'acte de naissance d'Alcide Bonneau[5].

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. Archives départementales de Paris, 1894, V4E 8495, acte n°|72).
  2. Un article principal dans le tome II et un court article nécrologique dans le Supplément.
  3. Marie-Françoise Quignard et Raymond-Josué Seckel (dir.), « Isidore Liseux », in : L'Enfer de la bibliothèque. Éros au secret, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2007, p. 212-213.
  4. Olivier Bessard-Banquy, « Isidore Liseux, ancien séminariste, éditeur de curiosa », in : Curieux curiosa, textes réunis par Jean-Jacques Lefrère et Michel Pierssens, Du Lérot éditeur, 2009, p. 99-112.
  5. Paule Adamy, Isidore Liseux 1835-1894 : un grand "petit éditeur", Bassac, Plein Chant, 2009.
  6. Notice sur le site bibliographique scissors-and-paste.net.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Paule Adamy, Isidore Liseux 1835-1894 : un grand « petit éditeur », Bassac, Plein Chant, 2009, (ISBN 9782854522938). — Bibliographie sélective p. 498-506.
  • Guillaume Apollinaire, « Souvenirs d'Auteuil », in : Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de La Sirène, 1918, p. 22-28.
  • Guillaume Apollinaire, Fernand Fleuret, Louis Perceau, L'Enfer de la bibliothèque nationale, Paris, Mercure de France, 1913.
  • Olivier Bessard-Banquy, « Isidore Liseux, ancien séminariste, éditeur de curiosa », in Curieux curiosa, textes réunis par Jean-Jacques Lefrère et Michel Pierssens, Du Lérot éditeur, 2009, p. 99-112.
  • Alcide Bonneau, « Isidore Liseux », in : Curiosa, 1887.
  • Robert Delle Donne, « Isidore Liseux, éditeur et érudit », Le Bibliophile, no 5, 1933, p. 251-254
  • Jean-Pierre Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, Paris, chez l'auteur, 2002.
  • Pascal Pia, Les Livres de l'enfer, C. Coulet et A. Faure Édition, 1998, p. 820.
  • Marie-Françoise Quignard, Raymond-Josué Seckel (dir.), « Isidore Liseux », in : L'Enfer de la bibliothèque, Éros au secret, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2007, p. 212-213. — Catalogue de l'exposition.
  • Octave Uzanne, Quelques-uns des livres contemporains en exemplaires choisis, curieux ou uniques titres de la bibliothèque d'un écrivain bibliophile parisien, Éditions A. Durel, 1984.

Articles connexes modifier

  • Friedrich Karl Forberg, son étude De Figuris Veneris fut traduite pour la première fois par Alcide Bonneau et publiée par Liseux en 1882.

Liens externes modifier