Institut pour la justice

association française
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Institut pour la justice
Histoire
Fondation
Origine
À la suite du procès de Pierre Bodein en avril 2007
Cadre
Zone d'activité
Forme juridique
Domaine d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Financement
Dons
Objectif
Réforme du système judiciaire français
Méthode
Lobbying
Siège
Paris (140 bis, rue de Rennes, 75006)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Effectif
8
Fondateur
Axelle Theillier, Marie-Laure Jacquemond, Vanessa Poirier, Jean-Baptiste Roudillon
Président
Axelle Theillier
Secrétaire général
Pierre-Marie Sève
Trésorier
Jean-Baptiste Roudillon
Personnes clés
Pierre-Marie Sève, Alexandre Giuglaris, Guillaume Jeanson
Publication
Site web
Identifiants
RNA
SIREN

L’Institut pour la justice (IPJ) est un think tank[1] français classé à droite, voire à l'extrême droite, qui milite essentiellement dans le domaine de la justice. Fondé en 2007[1], l'Institut s'est fait connaître par la diffusion de pétitions, notamment son « Pacte 2012 pour la Justice », qui a été remarqué à l'automne 2011[2].

L'association défend une vision de la société à la fois conservatrice et économiquement libérale[3].

Présentation modifier

Orientation politique modifier

L'association est considérée par plusieurs médias comme étant « plutôt à droite »[4], ou « très à droite »[4],[5] et ayant des experts connus comme « de droite ». À ses débuts, le journal Libération[6] soulignait que certains députés de gauche et le syndicat de la magistrature, lui-même classé à gauche, la qualifiaient « d'association d’extrême droite ». Le syndicat de la magistrature a d'ailleurs émis en 2009 un communiqué classant les thèses de l'Institut pour la Justice comme inspirées par l'extrême-droite[7]. En 2013, le secrétaire général de l'Institut pour la Justice se retrouve sur le « mur des cons » du syndicat de la magistrature[8].

Depuis, certains journaux comme Rue 89[9] et le journal La Croix[10] considèrent l’IPJ comme proche du parti Les Républicains (anciennement UMP).

Virginie Valton, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats, considère que les propositions de l'Institut pour la Justice « se situent entre la droite populaire et le Front national[9] ».

En 2013, l'Institut pour la Justice est considéré comme une « association conservatrice par la majorité [11]» parlementaire.

En 2014, Le Figaro Magazine, dans un article sur les inquiétudes suscitées par la réforme pénale, qualifie l'Institut pour la Justice de « Think tank de tendance conservatrice »[12].

L'avocat et blogueur Maître Eolas conteste les objectifs de l'Institut en y voyant « une simple association de 1901 essayant de promouvoir des thèses ultra-répressives sous un vernis pseudo-scientifique[13] ». Ce point de vue est partagé par Maître Antonin Le Corno qui qualifie l'association de « groupe de pression qui n'est pas apolitique et qui fait du lobbying pour imposer des points de vue très réactionnaires[14] ». D'après lui, les vrais objectifs de l'Institut seraient d'aboutir « à moins de garanties procédurales et à plus de répression. »[14]

En 2022, l'association est décrite comme proche d'Éric Zemmour par BFM TV. Le 20 octobre, des journalistes sont pris à partie lors d'un rassemblement à Paris organisé par l'Institut pour la Justice en réaction au meurtre de Lola. En présence d'élus du parti Reconquête ou du mouvement antivax et de Florian Philippot, de nombreux slogans d'extrême droite sont entonnés[15].

Organisation modifier

Les actions de l'Institut pour la Justice sont menées, en 2011, par une équipe de cinq salariés permanents[16].

L’association revendique 40 000 donateurs[17].

Présidents modifier

L'association est fondée en par Marie-Laure Jacquemond et son mari, Vincent Laarman[18]. Marie-Laure Jacquemond est la première présidente jusqu'en 2009, date à laquelle elle cède sa place à Catherine Nemo, anciennement présidente-directrice générale de la revue Le Nouveau Détective. Cette dernière en poste de 2009 à 2010. À cette date, Marie-Laure Jacquemond et Vincent Laarman quittent l’association[9]. Depuis, la présidence de l'IPJ est assurée par Axelle Theillier.

Actions modifier

Pétitions modifier

En novembre 2011, l’association lance sur Internet une pétition intitulée « Pacte 2012 pour la Justice ». Cette pétition médiatique s'accompagne d'un appel à signature sous forme d'une vidéo de Joël Censier, père de la victime d'un meurtre, qui estime que la justice française a failli à son fils et laissé libre le criminel.

Elle est critiquée, notamment par le blogueur Maître Eolas qui y voit une manipulation des faits, des chiffres et des signatures, et qui raille un « compteur bidon ». À la suite d'une plainte de l'Institut pour la justice, Maître Eolas est condamné en première instance pour injure publique et diffamation[19] avant d'être relaxé en appel le des faits de diffamation puis de voir sa condamnation pour injure publique annulée définitivement par la Cour de cassation le [20],[21]. Le Syndicat de la magistrature a également critiqué la pétition, de même qu'Alain Blanc, le président de l'Association française de criminologie[22].

L’association lance régulièrement des pétitions. En 2009, ses adhérents se sont mobilisés auprès de leur député contre les aménagements de peine de la loi pénitentiaire[23],[24],[6]. En 2011, à la suite de l’affaire Laetitia Perrais, l’association a lancé sur Internet une pétition signée par plus de 300 000 personnes demandant davantage de fermeté vis-à-vis des récidivistes[25].

Autres actions modifier

En , la requête en annulation pour excès de pouvoir, déposée au Conseil d'État par l'Institut pour la Justice, contre la circulaire de politique pénale de Christiane Taubira est rejetée[26].

En , l'Institut pour la Justice dépose un recours auprès du Premier ministre pour demander une meilleure indemnisation des avocats de parties civiles bénéficiant de l'aide juridictionnelle[27]. L'association estime qu'il y a une "rupture d’égalité entre la rétribution versée aux avocats de la défense et celle des avocats œuvrant pour les victimes"[28].

Affichage sauvage modifier

En février 2022, l'association est mise en cause pour une campagne d'affichage sauvage dénonçant un prétendu laxisme de la justice en France[29].

Liens externes modifier

Références modifier

  1. a et b Camille Poloni, « "Réforme pénale: la nouvelle croisade de la droite contre Taubira », sur Rue89, .
  2. « Une pétition du Net pour réformer la justice », sur lefigaro.fr, .
  3. « De SOS Education à la « santé naturelle », voyage dans la galaxie conservatrice des Laarman », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « cette association plutôt classée à droite. » in « Une pétition du Net pour réformer la justice », sur lefigaro.fr, .
  5. « Des candidats défilent devant le très droitier Institut pour la justice », sur L'Express, .
  6. a et b « Un Institut pour la Justice très adroit », sur Libération.fr, .
  7. « Loi pénitentiaire : un débat sous l’influence des groupes de pression sécuritaires », Communiqués de presse, sur Syndicat de la Magistrature, .
  8. « Tollé autour du « mur des cons » du Syndicat de la magistrature », sur Le Point.fr, .
  9. a b et c « Institut pour la Justice, hold up de droite sur les victimes », sur Rue89, .
  10. « La controverse Institut pour la Justice gagne du terrain », sur la-croix.com, .
  11. « Le gouvernement veut afficher son unité sur la récidive », sur fr.reuters.com, .
  12. Guillaume de Dieuleveult, « Pourquoi la réforme pénale inquiète les policiers et les magistrats », Le Figaro Magazine, no 21863,‎
  13. « Le combat d'Eolas contre "l'Institut pour la Justice" », sur Arrêt sur images, .
  14. a et b « Censier, la vidéo qui trouble », sur larepubliquedespyrenees.fr, .
  15. Rassemblement pour Lola: plusieurs débordements observés à la fin de la manifestation, BFMTV, 21/10/2022
  16. « Une pétition sécuritaire s'emballe sur la toile », sur Libération.fr, .
  17. Nouvel Obs, 02/08/2012, p.77
  18. Benoît Collombat, « Derrière SOS Education, le business de la santé naturelle », sur France Culture, (consulté le ).
  19. AFP, « Condamné pour « injure publique » et « diffamation » Maître Eolas ferme son compte Twitter », sur Le Monde, (consulté le ).
  20. « Tweets contre l'Institut pour la Justice : Maître Eolas totalement relaxé en cassation »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Libération.fr, .
  21. « Résumé de l'affaire par France Inter », sur France_Inter, (consulté le ).
  22. Julie Brafman, « Ce qui se cache derrière l'Institut pour la justice », sur Slate, (consulté le ).
  23. « Le gouvernement veut atténuer la loi pénitentiaire », sur Le Monde.fr, .
  24. « Les citoyens se lancent dans le lobbying », sur Le Figaro.fr, .
  25. « Récidive : les Français réclament la sévérité », sur Le Figaro.fr, .
  26. L’institut pour la justice se prend une tôle devant le Conseil d’État
  27. « Un recours pour mieux indemniser les avocats des parties civiles », sur La-croix.com, .
  28. « AJ : l’Institut pour la justice dépose un recours pour revaloriser la rétribution des avocats de parties civiles », sur dalloz-actualite.fr, .
  29. Violette Vauloup, « L’affichage sauvage contre le supposé «laxisme judiciaire» retoqué par la mairie de Paris », sur Libération (consulté le ).