Iefim Lvovitch Dzigan (en russe : Ефим Дзиган), né le 2 ou le dans l'Empire russe à Moscou et mort le en URSS (maintenant Russie), est un réalisateur et un scénariste soviétique travaillant principalement dans le genre du réalisme socialiste soviétique[1].

Iefim Dzigan
Nom de naissance Iefim Lvovitch Dzigan
Naissance
Drapeau de l'Empire russe Moscou, Empire russe
Nationalité Drapeau de l'URSS Soviétique puis
Drapeau de la Russie Russe
Décès (à 83 ans)
Moscou, Drapeau de la Russie Russie
Profession réalisateur
Films notables Les Marins de Kronstadt (1936)

Biographie

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Lorsqu'il est né en 1898, son père, Lev Abramovitch, né en 1869, un employé, avait 30 ans alors que sa mère Ielizaveta Mikhaïlovna, née 1879, n'en avait que 19.

Il a commencé par étudier à l'école de l'église évangélique réformée, voie Bolchoï Triokhsviatitelski (ru) avant d'aller en 1918 dans une école de commerce puis à travailler comme chargeur, ouvrier du bâtiment et ouvrier dans un entrepôt de livres. Ensuite pendant la guerre civile, de 1919 à 1922, il a servi dans l'Armée rouge et la Tchéka, près de Mourmansk et de Petrograd.

En 1923, il est diplômé de l'école de cinéma fondée par Boris Vitalievitch Tchaïkovski (ru) où, en 1925, il rencontre Raïssa Davydovna Iessipova (ru) actrice qu'il épousera et qu'il fera jouer dans au moins cinq de ses films : Le Dieu de la guerre, Le procès doit continuer, La Femme. Les Marins de Kronstadt, Première cavalerie.

À partir de 1924 il a été acteur, premier assistant opérateur, assistant réalisateur, de Vsevolod Poudovkine entre autres, dans divers studios de l'URSS : Sevzapkino, maintenant Lenfilm à Léningrad, Sovkino à Moscou, Goskinprom Grouzi maintenant Kartuli Pilmi à Tiflis aujourd'hui Tbilissi où il a tourné en 1928 son premier long métrage : Le Premier Cornet Strechnev et son second Le Dieu de la guerre. Il a aussi travaillé à Belgoskino, maintenant Belarusfilm, studio d'abord installé à Minsk puis à Léningrad de 1928 à 1946 où il a tourné Le procès doit continuer et La Femme.

De 1932 à 1941 il a travaillé à Mosfilm où il a réalisé en 1936, pour le 25e anniversaire de l'Armée rouge, Les Marins de Kronstadt et en 1938 Si demain c’est la guerre qui aurait dû être présenté au Festival de Cannes de 1939 mais il fut annulé à la suite de l'invasion de la Pologne[2]. Staline a souvent montré ce film aux visiteurs officiels occidentaux lors de séances de projections qui se prolongeaient parfois tard dans la nuit[3]. Ensuite il en a tourné deux autres, toujours avec Mosfilm, Première cavalerie en 1941 et Ciné-concert pour le 25e anniversaire de l'Armée rouge en 1943.

Simultanément, à partir de 1937, il a enseigné à l'Institut national de la cinématographie où il a eu entre autres élèves Elem Klimov, Vladimir Grammatikov, Edmond Keossaian et ce n'est qu'en 1965 qu'il y a obtenu une chaire de professeur. Il a également donné des conférences aux cours supérieurs de réalisateur de Mosfilm maintenant appelés cours supérieurs de formation des scénaristes et réalisateurs tout comme il en a donné à l'Académie du cinéma de Pékin

De 1941 à 1954, il a travaillé dans différents studios de l'URSS. D'abord avec la guerre le matériel indispensable des studios avait été évacué des zones menacées pour être entreposé puis installé dans des zones sécurisées. Ainsi, en mars 1943, pendant le blocus de Léningrad, Iefim Dzigan a dû voyager en train avec l'ingénieur du son Boris Nikolaïevitch Konopliov (ru), traverser le lac Ladoga, encore gelé, le long de la Route de la vie jusqu'au studio de cinéma Lenfilm pour en retirer tous les biens de valeur[4]. Dans la ville assiégée il a rétrouvé Vsevolod Vichnevski qui, lui, y est resté pendant toute la durée du blocus.

«Ils étaient hébergés à l'Astoria, quelque part à l'étage, dans une chambre luxueuse pour deux personnes, où se trouvaient deux lits matrimoniaux, rapprochés côte à côte, car il faisait plus chaud à l'étage et là, la nuit, on pouvait entendre nos mitrailleuses d'artillerie ajuster leurs frappes. sur les places. Une place telle ou telle... Apparemment, le poste de commandement se trouvait dans le quartier d'Astoria et tout s'entendait»[5]

Ainsi il s'est retrouvé à Azerbaïdjanfilm à Bakou où en 1947 il a réalisé Fatali-Khan, à Kazakhfilm à Alma-Ata, maintenant appelée Almaty, où l'on avait transporté les sudios pendant la Grande Guerre patriotique. Il y a réalisé en 1952 le premier film kazakh en couleurs Djamboul. Ensuite, en 1959, il a travaillé avec le studio de cinéma de Changchun (zh) et Mosfilm pour la coproduction En rangs serrés et a continué à exercer à Minsk, à Kiev (studio Dovjenko) et à Léningrad.

En 1943, il est admis au PCUS et a été membre de Union des cinéastes de l'URSS (ru).

En 1954 il est revenu à Mosfilm en tant que directeur. Il y a réalisé en 1956 Prologue, en 1959 la coproduction soviéto-chinoise En rangs serrés, en 1964 La Flamme immortelle, en 1967 Le Torrent de fer et en 1972 Au Nord, au Sud, à l'Est, à l'Ouest..

 
La tombe d'Iefim Dzigan

En plus de son activité dans le domaine cinématographique, il a également participé à la mise en scène de pièces de théâtre comme Les Aventures du brave soldat Švejk de Jaroslav Hašek,Pour ceux qui sont en mer de Boris Lavrenev, La Porte de Brandebourg de Mikhaïl Svetlov de 1944 à 1946[6].

Iefim Dzigan est inhumé dans la section 1[7] du cimetière de Novodevitchi. Il repose aux côtés de son père mort en 1938, de sa mère morte en 1968, de son frère Ossia né la même année que lui mais qui n'a vécu que trois ans, de son frère cadet Mikhaïl Lvovitch, 1899-1933, (ingénieur en mécanique, chef du département de planification et d'économie à l'Institut central de recherche en génie des moteurs d'aviation du nom de Piotr Ionovitch Baranov (ru)), de son épouse morte en 1994 et de deux autres personnes[8]

Filmographie

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Réalisateur

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Scénariste

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Directeur artistique

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Écrits

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D'après la grande encyclopédie soviétique[15],[16]

  • 1937 : Nous sommes de Kronstadt. Principes de construction d'un film par le réalisateur (en russe : Мы из Кронштадта. Принципы режиссёрского построения фильма)
  • 1956 : Auteur et réalisateur dans la collection «Questions de dramaturgie cinématographique» (en russe : Вопросы кинодраматургии). 1956. Numéro 2 
  • 1961 : À propos du scénario du réalisateur (en russe : О режиссёрском сценарии)
  • 1975 : Comprendre l'héroïsme du temps
  • 1981 : Vie et films : Articles, témoignages, souvenirs, réflexions.

Essai de bibliographie

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  • 1940 : Fonshtein A.E. Dzigan.
  • 1954 : Vsevolod Vichnevski. Comment est né le film « Nous sommes de Kronstadt » dans Questions de dramaturgie cinématographique. 1954. Numéro. 1
  • 1968 : Nous sommes de Cronstadt
  • 1982 : Evgueni Nikolaïevitch Andrikanis (ru) et Iefim Dzigan dans L'art du cinéma. 1982. No 7.

Récompenses

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Hommages

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  • 1984 : L'Œuvre de la vie d'Iefim Dzigan court métrage de Sergueï Viktorovitch Martianov (ru)
  • 1985 : Plaque commémorative qui a été scellée en son honneur sur la maison numéro 28, bâtiment numéro 2 dans la rue Bolchaïa Polianka (ru) (Grande clairière) à Moscou[19].
  •  : À l'occasion du 125e anniversaire de sa naissance, ouverture au musée du VGIK d'une exposition consacrée à Iefim Dzigan[20]

Box office

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  • 22,2 millions de spectateurs pour Le Torrent de fer

Notes et références

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  1. (ru) « Дзиган Ефим Львович. », sur Энциклопедия отечественного кино (consulté le )
  2. Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Barbarossa. 1941 - La guerre absolue, Paris, Passés/Composés, , 857 p., p. 178
  3. https://www.hrono.ru/biograf/dzigan.html
  4. https://www.xn-----6kcbbfljec5aacglpidjyhbmpcf2anpqi6a.xn--p1ai/ru/personalia/1607
  5. https://old.kinoart.ru/archive/1998/12/n12-article25
  6. https://libinfo.org/index/index.php?id=113506
  7. https://dzen.ru/b/ZXn5jglxh1EgRrKE
  8. https://web.archive.org/web/20160913074244/http://novodevichiynecropol.narod.ru/01/dzigan_el.htm
  9. « Киноконцерт к 25-летию Красной Армии (1943) » [vidéo], sur Кино-Театр.Ру (consulté le ).
  10. https://www.rudata.ru/wiki/%D0%94%D0%B7%D0%B8%D0%B3%D0%B0%D0%BD
  11. https://www.kino-teatr.ru/kino/movie/sov/10989/annot/
  12. https://www.rudata.ru/wiki/30-%D0%BB%D0%B5%D1%82%D0%B8%D0%B5_%D1%84%D0%B8%D0%BB%D1%8C%D0%BC%D1%83_%D0%9C%D1%8B_%D0%B8%D0%B7_%D0%9A%D1%80%D0%BE%D0%BD%D1%88%D1%82%D0%B0%D0%B4%D1%82%D0%B0_%28%D0%B4%D0%BE%D0%BA%D1%83%D0%BC%D0%B5%D0%BD%D1%82%D0%B0%D0%BB%D1%8C%D0%BD%D1%8B%D0%B9_%D1%84%D0%B8%D0%BB%D1%8C%D0%BC%2C_1966%29
  13. https://www.kinopoisk.ru/film/480534/
  14. https://www.kinopoisk.ru/film/471939/
  15. « Большая советская энциклопедия (дз) [бсэ бсэ] (fb2) читать онлайн », sur coollib.cc (consulté le ).
  16. http://knowledge.su/d/dzigan-efim-lvovich
  17. « Les Marins de Kronstadt - 1936. », sur cinefiches.com (consulté le )
  18. https://www.anl.az/down/he_serencamlar.pdf
  19. https://jewish-memorial.narod.ru/Dzigan.htm
  20. https://vgik.info/today/creativelife/detail.php?ID=12628

Liens externes

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