Ondine Valmore

poétesse et conteuse française
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Ondine Valmore
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 31 ans)
PassyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marcelline Junie Hyacinthe LanchantinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Mère
Conjoint
Enfant
Marcel Langlais (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ondine Valmore est une poétesse et femme de lettres française née à Lyon le [1] et morte le (à 31 ans)[2].

Biographie modifier

Prénommée Marceline Junie Hyacinthe, dite Ondine, elle est la fille de Marceline Desbordes-Valmore et de François Prosper Lanchantin, dit Valmore, bien que l'homme de Lettres Henry Hyacinthe de Latouche pensait en être le père[3].

Intellectuellement parlant, Ondine est une enfant précoce et douée pour la littérature et les langues, notamment le latin et l'anglais[4], dont elle entreprend des traductions, comme certaines œuvres de Shakespeare[réf. nécessaire] ou un poème de William Cowper[5].

Après avoir été institutrice dans la pension de jeunes filles de Sophie Bascans[6], elle devient en 1848 inspectrice des pensionnats de demoiselles du département de la Seine[7], à la grande fierté de sa mère, le concours étant très difficile.

Ondine Valmore reçoit en 1839 le premier prix de poésie du concours de l'institution Lévi pour un poème intitulé « Le baptême du Comte de Paris[8] ». Un autre poème d'elle, « À une amie », est publié en 1840 dans la Revue du Lyonnais[9]. En 1843, elle publie trois contes sous le titre Comment on devient sage, suivi de Sachez garder votre ami et de Paul et Pataud[10] chez Paul Melliet à Paris, dans la collection des petits livres de M. le curé, bibliothèque du presbytère, de la famille et des écoles. La même année, elle publie à Londres un Conte pour Anna[11], réédité en France en 1844, aussi chez Paul Melliet, sous le titre Comment on devient heureux[12] et publié en néerlandais à Amsterdam en 1846[13]. L'ouvrage de 1844 contient aussi un conte sur la vocation musicale d'André Grétry, intitulé « Un vœu d'enfant[14] ».

Ondine est d'un caractère indépendant et émancipé. Sa mère, qui ne peut concevoir que sa fille demeure célibataire et trop portée sur la tendre amitié féminine, avait développé une obsession à l'idée de la marier, ce qu'Ondine finit par accepter[réf. nécessaire]. Le , elle se marie avec l'homme choisi par sa mère : Jacques Langlais, avocat, et député de Mamers[15]. Un garçon, Marcel, nait de leur union un an après leur mariage, mais il ne vit que trois mois[3].

Problèmes de santé modifier

Dès l'âge de douze ans, Ondine a des problèmes respiratoires et pulmonaires. Vers l'âge de vingt ans, ses problèmes de toux s'aggravant, avec suspicion de tuberculose, elle est envoyée par sa mère à Londres chez le docteur Curie car il bénéficie d'une bonne réputation, avant de se révéler être un charlatan.

Les dix dernières années de sa vie sont jalonnées d'internements dans des sanatoriums pour combattre sa tuberculose. Elle finit par en mourir à l'âge de 31 ans, le , au 111 rue de la pompe à Passy[2], dans les bras de sa mère, qui avait déjà perdu sa dernière fille Inès de la tuberculose, et de Sainte-Beuve, qui l'avait courtisée[16],[17].

Ondine publia quelques courts recueils de poèmes et de contes. Ayant passé une grande partie de sa vie avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, le thème de la mort et du cycle de la vie, symbolisés par le motif de l'automne et de l'hiver, sont très présents dans ses œuvres. Néanmoins, celles-ci sont aussi riches de la joie des instants précieux à savourer.

Poèmes modifier

La voix

La neige au loin couvre la terre nue ;
Les bois déserts étendent vers la nue
Leurs grands rameaux qui, noirs et séparés,
D'aucune feuille encor ne sont parés ;
La sève dort et le bourgeon sans force
Est pour longtemps engourdi sous l'écorce ;
L'ouragan souffle en proclamant l'hiver
Qui vient glacer l'horizon découvert.
Mais j'ai frémi sous d'invisibles flammes
Voix du printemps qui remuez les âmes,
Quand tout est froid et mort autour de nous,
Voix du printemps, ô voix, d'où venez-vous ?…

Moriture

Regarde ! avec amour la terre se couronne ;
Sous les vents attiédis son front rêve et frissonne ;
L'herbe rajeunissante habille le rocher
Où les nids amoureux vont déjà se cacher.
Regarde ! à flots pressés la sève monte et chante.
On voit les bois frémir :
Donne toute ton âme au tableau qui t'enchante,
Ô toi qui dois mourir !

Écoute ! la nuit pure a soulevé ses voiles,
Et berce l'univers aux hymnes des étoiles ;
Sous les rameaux touffus une touchante voix
S'élève, traduisant l'âme errante des bois ;
C'est un oiseau, le seul qui soupire et qui veille ;
Ecoute-le gémir,
Et garde cette voix longtemps à ton oreille,
Ô toi qui dois mourir !

Œuvres modifier

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Lacassagne, Marceline Desbordes-Valmore, sa famille et ses médecins, d'après des lettres inédites du baron Jean-Louis Alibert, de Marceline et d'Ondine Desbordes-Valmore, étude médico-psychologique, extrait des Albums du Crocodile, 1957.
  • Francis Ambrière, Le siècle des Valmore, 2 tomes, Seuil, 1987.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Acte de naissance de Marcelline Junie Hyacinthe Lanchantin le 2 novembre 1821 », sur fondsenligne.archives-lyon.fr
  2. a et b « Visionneuse - Archives de Paris. 5Mi1 1448 », sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 46/50
  3. a et b « Chronologie. Marceline Desbordes-Valmore », sur Société des études Marceline Desbordes-Valmore (consulté le )
  4. Jacques Boulenger, Ondine Valmore, Paris, Les Bibliophiles Fantaisistes, (lire en ligne), p. 54
  5. Henri Commartin, « À propos d'Ondine Valmore », Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, no 9,‎ , p. 286-287 (lire en ligne)
  6. « Fragments de mémoires inédits. Un projet de mariage de Sainte-Beuve », Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique,‎ , p. 61 (lire en ligne)
  7. Alphonse Séché, « Ondine Valmore (1821-1853) », sur www.biblisem.net (consulté le )
  8. Revue du Lyonnais, t. X, Lyon, Léon Boitel, 2e semestre de 1839 (lire en ligne), p. 315-317
  9. Revue du Lyonnais, Léon Boitel, (lire en ligne), p. 255-256
  10. Ondine Valmore, Comment on devient sage ; suivi de Sachez garder votre ami ; et de Paul et Pataud, Paris, Paul Mellier, (lire en ligne)
  11. Jacques Boulenger, Ondine Valmore, Paris, Les Bibliophiles Fantaisistes, (lire en ligne), p. 93
  12. Ondine Valmore, Comment on devient heureux, suivi de Un voeu d'enfant, Paris, Paul Mellier, (lire en ligne)
  13. (nl) Ondine Valmore, Hoe men gelukkig wordt, Amsterdam, C. Wouters, (lire en ligne)
  14. Ondine Desbordes-Valmore, Comment on devient heureux, suivi de Un voeu d'enfant, par Mlle Valmore, (lire en ligne), p. 62
  15. Edmond Pilon, Un Centenaire romantique - Ondine Valmore, t. 7e période, tome 6, Paris, (lire sur Wikisource), p. 202-216
  16. Ondine se meurt
  17. Léon Séché Le cinquantenaire de Mme Desbordes-Valmore La jeunesse d'Ondine D'après des documents inédits (Lettres d'Ondine et Marceline Valmore) dans Le Figaro Supplément littéraire du dimanche.