Hippodrome du Var

ancien hippodrome situé dans les Alpes-Maritimes, en France

Hippodrome du Var
Image illustrative de l’article Hippodrome du Var
L'hippodrome dans les années 1930
Généralités
Adresse Route Nationale 7(puis Promenade des anglais prolongée à partir de 1903)
06200 Nice
Drapeau de la France France
Coordonnées 43° 39′ 41″ nord, 7° 12′ 19″ est
Construction et ouverture
Construction 1868
Ouverture 1869
Architecte Paul Bounin
Fermeture 1943
Démolition 1944
Utilisation
Propriétaire Société des Courses de Nice
Allure(s) Galop et Trot
Discipline(s) Obstacle
Courses notables Grand Critérium de Nice (devenu Grand Critérium de vitesse de la Côte d'Azur)
Grand Prix de la Ville de Nice
Grand Steeple de Provence
Prix du Conseil Général
Prix de Monte-Carlo
Équipement
Surface 20 ha
Tribunes oui
Géolocalisation sur la carte : Nice
(Voir situation sur carte : Nice)
Hippodrome du Var
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
(Voir situation sur carte : Alpes-Maritimes)
Hippodrome du Var
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Hippodrome du Var
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Hippodrome du Var

L'hippodrome du Var était un ancien hippodrome de la ville de Nice, en France. Exploité entre les années et , il fut alors détruit au profit de l'aéroport de Nice. La fusion des sociétés ont ensuite donné lieu à la création de l'hippodrome de la Côte d'Azur à Cagnes-sur-Mer.

Histoire modifier

Projet modifier

Les origines du hippisme sur la côte d'azur remonteraient aux années 1850[1] soit quelques années avant l'annexion du Comté de Nice à la France. La présence de riches hivernants anglais apporte à Nice de nouveaux loisirs. Dès 1850, un club hippique est créé dans le quartier anglais de la Croix-de-Marbre. La première course a lieu le [2] dans un champ du quartier Sainte-Marguerite remportant la ferveur du public venu assister par milliers à cette course[2].

Le projet de construction commence à avoir quelques appuis lorsque Nice devient française. Le préfet Denis Gavini et le maire François Malausséna s'emparent de l'idée en vue de la concrétiser. En , le chemin de fer dessert Nice[3] dont la nouvelle station de Saint-Augustin permettrait un meilleur accès au futur hippodrome.

En , la première société hippique de Nice est créée sous le nom de « Société des Courses de Nice ». Le projet, en quête de financement, envisage alors, de créer une société par actions. Les soutiens sont nombreux parmi lesquels on retrouve : le grand-duc Michel, le duc de Parme, le prince Stirbey, le Maire Malausséna, le préfet Gavini, Paul Gautier alors conseiller municipal, François Blanc, le prince Charles III de Monaco, le baron de Rothschild, le vicomte Vigier et le comte de Béthune Hesdigneul[1]. Ils seront vite rejoints par le Comte de Castelvecchio, le Comte de Pierlas et le roi Léopold II parmi les plus connus[4].

La construction s'achève en et l'hippodrome accueille le la toute première rencontre[4].

La Belle Époque modifier

Dès l'ouverture l'hippodrome attire les foules qui se pressent pour assister aux courses. Les programmations seront bi-annuelles dès l'inauguration avec des courses d'obstacle (steeple-chase et haies) et de plat. Certaines années accueillent aussi des rencontres de trot en février[5],[6].

À partir de , l'hippodrome profite du rayonnement de la Côte d'Azur dont les courses qui y sont organisées sont connues dans toute l'Europe. Les prix remportés viennent même frôler ceux du terrain d'Auteuil à Paris[5] pour les dépasser quelques années après[7].

L'hippodrome sera un véritable rendez-vous mondain et sportif pendant ses années d'exploitation. De nombreuses personnalités venaient régulièrement assister aux différents rendez-vous[8].

Deuxième guerre mondiale et déplacement de l'hippodrome modifier

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Nice est occupée. La dernière course a lieu le [1]. Lors des mois qui suivirent, la ville de Nice est bombardée, le pont du Var voisin de l'hippodrome est bombardé une vingtaine de fois entre et . Jusqu'à la Libération, l'hippodrome est utilisé par les troupes allemandes comme parking pour chars, ses différents bâtiments sont quant à eux utilisés comme entrepôts de munitions. Lorsque les troupes alliées entrent dans Nice le , l'hippodrome ainsi que ses dépendances sont en très mauvais état. Elles souhaitent alors agrandir la seule piste de l'aérodrome de Nice. La décision est suspendue à la réorganisation des sociétés gestionnaires des hippodromes de Mandelieu et Nice. Plusieurs hypothèses sont alors émises. La seule retenue, en , sera la décision de déplacer le champ de courses à Cagnes qui ne verra le jour qu'en . Jusqu'à cette date les courses sont temporairement déplacées à l'hippodrome Roberty proche d'Avignon.

Caractéristiques techniques modifier

 
Parcours de l'hippodromme

L'hippodrome s'étendait en sur près de 20 ha de piste herbée de 1 870 m[9]. Sa configuration est la suivante :

  • Une piste de haie avec 3 parcours possibles (de 2 800 m à 3 500 m)[9]
  • Une piste de steeple avec 7 parcours possibles (de 3 400 m à 5 000 m)[9]
  • La piste du huit

Les obstacles sont de plusieurs types : double-barrière, claie, douves, rivière, mur, mur enterré avec haie[9].

Liste des courses modifier

Les courses étaient courues à Nice lors de 2 grandes réunions pour le steeple en hiver et pour le plat au printemps et se composaient généralement de 9 prix sur 4 journées[10]. Les courses d'hiver étaient courues en novembre ou janvier et celles de printemps vers la fin mars[11].

Evénements remarquables modifier

  •  : inauguration de l'hippodrome. Le Grand Prix de Nice est remporté par Astrolabe, le cheval ayant appartenu au baron Finot[4]
  •  : le Grand Prix de la ville de Nice atteint 100 000 FF, 80 000 spectateurs et 200 000 FF enregistrés pour les paris mutuels[12]
  •  : la société des courses de Nice devient l'acquéreur des terrains de l'hippodrome[13]
  • 1909 : agrandissement des bâtiments techniques et tribunes[14]
  • 1920 : agrandissement du manège et de bâtiments techniques[15]
  • Entre 1925 et 1931 : l'allocation au vainqueur au steeple-chase (Grand Prix de la ville de Nice) atteint 500 000 FF et dépasse celle du Grand Steeple-Chase de Paris (de 400 000 FF)[7]
  • 1934 : volonté d'agrandissement de l'aérodrome voisin sans modification de l'hippodrome et des cultures maraîchères environnantes[16]
  • 1943 : dernière course courue à Nice[16]
  • 1944 : les alliés souhaitent allonger la piste de l'aérodrome de Nice[16]
  • 1945 : la décision est prise de déménager l'hippodrome à Cagnes-sur-Mer en fusionnant les sociétés hippiques de Cannes et Nice

Notes et références modifier

  1. a b et c Isabelle Pintus, « L'hippodrome de la Côte d'Azur », Recherches régionales. Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, no 214,‎ (BNF 42123923, lire en ligne).  
  2. a et b « Courses de chevaux du 21 avril 1851 », L'Avenir de Nice, no 107,‎ (BNF 32708424, lire en ligne)
  3. Mathieu-Georges May, « L'histoire du chemin de fer de Paris à Marseille », Revue de géographie alpine, vol. 19, no 2,‎ (lire en ligne)
  4. a b et c Auguste Alziary de Roquefort (dir.), « Courses de Nice », Le Journal de Nice,‎ , p. 2 (ISSN 2505-5526, BNF 32798646, lire en ligne).  
  5. a et b « Histoire, histoires… les courses sur la côte d’azur, plus de cent cinquante ans d’histoire - Jour de Galop », sur www.jourdegalop.com (consulté le )
  6. Paul Gonnet, La vie quotidienne des hivernants à la veille de la guerre de 1914 (Chronique revisitée), Nice, coll. « Archives Départementales des Alpes-Maritimes », (lire en ligne [PDF])
  7. a et b Femina, s.n., (BNF 34418576), p. II
  8. Aristide Veran, « Le Meeting niçois », La Vie au grand air : revue illustrée de tous les sports,‎ (lire en ligne)
  9. a b c et d Les Sports Hippiques, Paris, Johanet, , 548 p. (BNF 43552313, lire en ligne), p. 441
  10. Paul Joanne, Les stations d'hiver de la Méditerranée, Paris, Hachette, (BNF 34011540, lire en ligne), p. 141
  11. « L'Hiver à Nice », Brochure,‎ (BNF 34124708, lire en ligne)
  12. « Courses », Le Phare du Littoral,‎ (BNF 32839131)
  13. J. de Luz, « Grand Prix de la ville de Nice », Le Phare du Littoral, no 11126,‎ (BNF 32839131, lire en ligne)
  14. « Permis de construite 1909 », sur Archives Nice Côte d'Azur
  15. « Permis de construire 1920 », sur Archives Nice Côte d'Azur
  16. a b et c « Hippodrome du Var. Grande tribune de pesage. - », sur Trésors de Nice (consulté le )

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier