Hind Meddeb

journaliste et documentariste française

Hind Meddeb, née à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine[1], est une journaliste et documentariste française.

Biographie modifier

Fille de l'écrivain tunisien Abdelwahab Meddeb et de la linguiste algéro-marocaine Amina Maya Khelladi, Hind Meddeb est titulaire d'un master de philosophie, obtenu à l'université Paris-Nanterre sous la direction d'Étienne Balibar et Tereza Orozco de l'université libre de Berlin, et d'un master de sciences politiques obtenu à l'École doctorale de Sciences Po Paris sous la direction de Jean Leca. Elle est aussi titulaire d'une licence d'allemand LCE (langue et culture étrangère) à l'université Sorbonne-Nouvelle.

Journaliste modifier

En 2005, l'un de ses textes reçoit le deuxième accessit du prix Daniel Pearl[2].

Elle est journaliste sur France 24 de 2006 à 2008, avant de rejoindre France Info où elle réalise la chronique hebdomadaire Itinéraires et des reportages pour le service culture de la rédaction de 2007 à 2014.

De 2007 à 2011, elle est chroniqueuse dans l'émission Ça balance à Paris sur Paris Première et reporter pour le magazine Tracks sur Arte, avec la diffusion de plusieurs reportages : Lebanese Sound of War (2007), La Nouvelle Vague du cinéma égyptien, Electro Chaâbi et Rap tunisien et révolution (2011).

De septembre 2014 à juin 2015, elle présente la chronique À l'autre bout du casque dans la matinale de France Musique présentée par Vincent Josse.

Depuis octobre 2017, elle participe régulièrement au magazine radiophonique Néo Géo sur Radio Nova, présenté par Bintou Simporé. Elle y anime la rubrique artistique 3 temps 3 mouvements[3].

Documentariste modifier

En 2008, son premier documentaire, intitulé De Casa au paradis, retrace le destin de quatorze kamikazes marocains à Casablanca.

En juin 2012, elle signe le Manifeste des 70 pour la démocratie en Tunisie[4].

Au lendemain de la révolution égyptienne, elle se rend dans les bidonvilles du Caire, là où la jeunesse danse au son de l'électro chaâbi, et tourne entre 2011 et 2013 son second documentaire[5].

Tourné en parallèle, deux ans après la révolution tunisienne de 2011, le documentaire Tunisia Clash prend la forme d'un road movie intime, au moment où le rappeur Weld El 15 est en cavale dans l'attente de son procès. Elle traverse, avec lui et le rappeur Phenix, la Tunisie post-révolutionnaire, des banlieues populaires de Tunis jusqu'aux plateaux désertiques du centre du pays. Sur cette route, une scène alternative se dessine : artistes, militants, citoyens ordinaires lui confient leurs rêves et leurs espoirs, entre constat amer, désir de révolte et soif de liberté. Durant le tournage, elle est brièvement arrêtée à Tunis[6], accusée de troubles à l'ordre public et d'outrage à agents après avoir pris la défense de Weld El 15, finalement emprisonné pour deux ans à la suite de la sortie de sa chanson Boulicia Kleb (« Les policiers sont des chiens » en dialecte tunisien) qui dénonce les pratiques de la police tunisienne[7],[8]. Accusée d'outrage à agent et de trouble aux bonnes mœurs, elle se rend à son procès à Tunis le  ; elle est condamnée à quatre mois de prison avec sursis[9],[10].

Avec Organisez-vous !, Hind Meddeb revient sur l'histoire de l'organisation communautaire. une technique inventée aux États-Unis dans les années 1930 et reprise par quelques jeunes Français qui essayent de l'introduire dans leurs quartiers. De septembre 2015 à juin 2016, elle suit la ministre française de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, pour en réaliser un portrait intime, Najat Vallaud Belkacem. L'école du pouvoir.

Son film Paris Stalingrad[11] retrace la vie des réfugiés sur les campements de rue autour du métro Stalingrad entre juin et novembre 2016, et suit leur déplacement forcé vers la porte de la Chapelle et au-delà, dans un processus d'invisibilisation et de mise à l'écart d'une violence extrême ou comment la ville de Paris se ferme de plus en plus aux étrangers en créant de nouvelles frontières jusque dans l'enceinte même de la ville. Le film sort en salles le 26 mai 2021.

Filmographie modifier

Notes et références modifier

  1. « Hind Meddeb », sur africine.org (consulté le ).
  2. « Texte récompensé par le deuxième accessit du Prix Daniel Pearl décerné le vendredi 10 juin 2005 » [PDF], sur danielpearl.org.
  3. « Tim Whelan, pionnier du Transglobal Underground et le jeune créateur égyptien Abdullah Miniawy », sur nova.fr, (consulté le ).
  4. « Tunisie. Le manifeste des 70 », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  5. Maïté Darnault, « Hind Meddeb : « Je fais des films pour montrer ce qui est caché » », Libération,‎ (lire en ligne).
  6. Maher Chaabane, « Convoquée devant la police judiciaire, la journaliste Hind Meddeb retourne en France », sur webdo.tn, (consulté le ).
  7. Cordélia Bonal, « Une journaliste franco-tunisienne arrêtée en Tunisie », Libération,‎ (lire en ligne).
  8. « Hind Meddeb, arrêtée lors du procès Weld el 15, comparaîtra le 17 juin », sur tuniscope.com, (consulté le ).
  9. « Tunisie : la journaliste franco-tunisienne Hind Meddeb et le rappeur Men-Ay condamnés à 4 mois de prison avec sursis », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  10. « La journaliste Hind Meddeb condamnée par la justice tunisienne témoigne », sur nova.fr, (consulté le ).
  11. « Paris Stalingrad de Hind Meddeb et Thim Naccache », sur cinemadureel.org (consulté le ).
  12. Thomas Richet, « De Casa au paradis - Documentaire de Hind Meddeb et Gallagher Fenwick (France, 2008) », Télérama, no 3148,‎ (lire en ligne).
  13. « Concours Filme ton quartier ! », sur francetelevisions.fr (consulté le ).
  14. (en) Jordan Mintzer, « 'Paris Stalingrad': Film Review », sur hollywoodreporter.com, (consulté le ).
  15. (en) « TIFF19 review: Hind Meddeb’s documentary Paris Stalingrad captures a particular political moment », sur seventh-row.com, (consulté le ).
  16. (en) « Paris-Stalingrad », sur paris-stalingrad.film (consulté le ).

Liens externes modifier